Un comité de pilotage entre
l'Irak et l'Unesco a été créé à la demande de Bagdad afin de mettre en place un plan d'action d'urgence
concernant la protection du patrimoine irakien dont les sites archéologiques
dévastées par l'Etat islamique ont pu être libérés.
Le
territoire irakien recouvre l'antique Mésopotamie, berceau de la civilisation
où il y a cinq mille ans, ont été inventées l'écriture, l'agriculture, les
premières grandes cités ainsi que l'architecture monumentale.
Ayant indiqué qu'au moment où
les forces gouvernementales reprenaient le pays en main, celui-ci avait
urgemment besoin d'un plan de travail pour assurer un soutien technique et
financier afin de protéger ses sites archéologiques, l'appel de Fryad Rawandouzi, ministre
de la culture d'Irak, a été entendu puisque le comité qui vient d'être créé
agira directement à partir de Bagdad, non seulement pour s'occuper de ceux-ci
mais aussi pour reconstruire la coexistence.des communautés religieuses,
musulmane, chrétienne, yézidi, victimes de la barbarie de l'EI.
La situation en Irak a en effet
été jugée alarmante puisque plus de 70% des sites antiques de Ninive et de
Nimroud ont été détruits par Daech tandis que nombre de pièces archéologiques
ont été pillées par les hommes de cette organisation pour les revendre sur
Internet ou le marché noir.
Des tunnels ont été creusés par les djihadistes dans les
décombres du tombeau détruit en 2014 du prophète Jonas, vénéré par les trois religions du Livre, d'où plus de 700 pièces ont été
exhumées pour être vendues tandis que des milliers de
manuscrits ont été volés dans les quinze bibliothèques de Mossoul où a été
saccagée la statuaire du musée, comme les taureaux androcéphales ailés gardiens
de l'antique Ninive, détruits au marteau-piqueur.
En mai 2016, la
muraille de Ninive, dans les faubourgs de Mossoul, a été démolie au bulldozer tandis que
l'ancienne capitale assyrienne a été minée et qu'une rue percée par l'EI a
défiguré ses vestiges millénaires sans compter que les barbares ont occupé dans
le nord-ouest de l'Irak 4000 sites
antiques sur les 13000 que compte le pays. Le travail à effectuer pour les sécuriser
avant de les remettre en état s'annonce donc colossal.
Il s'agira
également de numériser des milliers de documents pour préserver et partager les
archives et d'utiliser des dizaines de drones pour faire l'état des lieux de
chaque site pour ensuite reconstituer des édifices détruits à l'explosif et
sauver ainsi le patrimoine de l'Irak dont nombre de trésors archéologiques ont
malheureusement disparu.