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BASQUIAT TOUJOURS IGNORE PAR LES MUSEES FRANCAIS
05 Septembre 2010 Catégorie : FOCUS
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Richard Rodriguez, amateur d'art et spécialiste de Jean-Michel Basquiat s'est à nouveau insurgé ce 3 septembre 2010 contre le dédain affiché par les musées à l'encontre du célèbre artiste d'origine haïtienne où celui-ci est resté très peu représenté.
En mai 1987, une importante exposition intitulée : «L'époque, la mode, la morale, la passion » (Aspect de l'art d'aujourd'hui, 1977-1987) avait été organisée au Centre Pompidou sous la triple direction de Bernard Blistène, Catherine David et Alfred Pacquement afin de mettre en exergue les courants artistiques internationaux des années 1980. A Cette occasion, des oeuvres des grands noms de cette époque avaient été montrée mais personne n'avait cru bon d'accrocher des travaux de Basquiat.
Lorsque Basquiat disparut en août 1988, le seul des musées français à avoir acquis l'un de ses tableaux de son vivant fut le Musée Cantini de Marseille alors dirigé par Germain Viatte. Un tableau de cet artiste ne valait alors que le prix de deux Combas dont la cote actuelle ne dépasse pas les 80 000 euros en comparaison avec les prix en millions de dollars obtenus pour les oeuvres de Basquiat dans les ventes aux enchères organisées à Londres, New York ou Paris.
"Nos décideurs muséaux ne savent hélas pas tirer les leçons de leurs erreurs passées, puisque la marchand Paul Fachetti raconte que lorsqu'il a exposé de son vivant Pollock, en 1952, un tableau de celui-ci ne valait que deux toiles de Mathieu, or pas un seul Pollock ne fut alors acquis par nos musées nationaux alors que nombre de Mathieu encombrent leurs cimaises et leurs réserves ", a déclaré Rodriguez qui a indiqué au passage qu'Alfred Pacquement, conservateur au Centre Pompidou de 1982 à 1987, avait été pourtant chargé par sa direction de faire le tour des galeries d'art contemporain pour sélectionner les œuvres d'artistes intéressants afin de les soumettre au comité d'acquisition du MNAM.
"Or, pas une seule fois Pacquement ne jugea opportun de soumettre un tableau ou un dessin de Basquiat au comité, alors que ses œuvres étaient régulièrement exposées et vendues, de son vivant, dans les galeries Templon, Beaubourg et Lambert," a-t-il ajouté.
Pour la petite histoire, à la mort de Basquiat en 1988, ses grands tableaux ne valaient qu'entre 100 000 et 200.000 Frs(15 000 et 30 000 euros) et ses dessins n'atteignaient au mieux que 30.000 Frs (5000 euros), des prix alors bien inférieurs à ceux de ses confrères américains, comme Schnabel ou Salle, dont les tableaux se vendaient alors à plus de 100.000 dollars (80 000 euros).
Après la mort de Basquiat, le Centre Pompidou, sous la direction de Germain Viatte, fit appel à Rodriguez en achetant pour 200 000 dollars un magnifique tableau de 1982 : « Slave Auction » qui aujourd'hui vaut environ 10 millions de dollars.
Malheureusement, après le départ de Germain Viatte, la direction du Centre Pompidou renoua avec son dédain à l'encontre de Basquiat tandis que revenu comme directeur au Centre Pompidou en 2000, Pacquement fit décrocher des cimaises le tableau de Basquiat, qui resta ainsi cantonné dans les réserves pendant cinq longues années, sans compter qu'il refusa catégoriquement d'accueillir l'importante rétrospective Basquiat qu'avait organisée en 2005 le Brooklyn Museum de New York avant de réitérer son refus en 2010 à l'égard de la Fondation Beyeler, dont l'exposition sera finalement accueillie par le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
Pour Rodriguez, cela n'est que justice puisqu'en 1985 la directrice de l'ARC Suzanne Pagé avait été la première à présenter des œuvres de Basquiat dans un musée parisien lors d'une exposition intitulée «Figuration Libre- France/USA».
Lorsque le Carré d'Art de Nîmes fut inauguré en 1993 sous la direction de Bob Calle, Richard Rodriguez s'était indigné de voir que celui-ci avait fait entrer dans les collections du musée tous les artistes importants des années 80, à l'exception encore de Basquiat. Calle, qui par ailleurs était aussi un membre influent du comité d'acquisition du Centre Pompidou, lui avait alors répondu par courrier avec une certaine désinvolture que Basquiat ne faisait pas encore partie de la vingtaine d'artistes importants de notre époque choisis pour l'occasion alors que le peintre d'origine haïtienne était mort depuis déjà cinq ans.
Alors que les musées du monde entier n'avaient pas manqué de reconnaître l'immense talent d'un artiste mort prématurément à l'âge de 27 ans en achetant plusieurs de ses oeuvres à des prix raisonnables dépassant rarement les 100 000 dollars, pas un seul musée français ne se soucia de suivre le mouvement en se privant ainsi d'acquérir ses oeuvres dont la valeur aurait plus que décuplé en moins de 15 ans.
S'interrogeant sur les raisons d'un tel ostracisme manifesté par les décideurs des musées de l'hexagone à l'encontre de Basquiat, Richard Rodriguez en est venu à croire que ce dernier a été victime d'un racisme culturel inavoué car rien ne le différencie des artistes de la «Trans Avant-Garde » italienne, de la « Figuration Libre » française, du « Néo-Expressionnisme » allemand, ou du « Bad Painting » américain.
"Il n'y a rien d'artistique qui ne puisse justifier que ceux-ci aient été, dès leur début normalement acceptés et représentés dans nos collections nationales, et non pas Basquiat, si ce n'est la couleur de sa peau et les préjugés d'une certaine « intelligentsia » à l'encontre du courant « graffiteur », ce dont Basquiat s'est pourtant toujours défendu d'appartenir!," a martelé Rodriguez pour conclure.
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Richard Rodriguez, amateur d'art et spécialiste de Jean-Michel Basquiat s'est à nouveau insurgé ce 3 septembre 2010 contre le dédain affiché par les musées à l'encontre du célèbre artiste d'origine haïtienne où celui-ci est resté très peu représenté.
En mai 1987, une importante exposition intitulée : «L'époque, la mode, la morale, la passion » (Aspect de l'art d'aujourd'hui, 1977-1987) avait été organisée au Centre Pompidou sous la triple direction de Bernard Blistène, Catherine David et Alfred Pacquement afin de mettre en exergue les courants artistiques internationaux des années 1980. A Cette occasion, des oeuvres des grands noms de cette époque avaient été montrée mais personne n'avait cru bon d'accrocher des travaux de Basquiat.
Lorsque Basquiat disparut en août 1988, le seul des musées français à avoir acquis l'un de ses tableaux de son vivant fut le Musée Cantini de Marseille alors dirigé par Germain Viatte. Un tableau de cet artiste ne valait alors que le prix de deux Combas dont la cote actuelle ne dépasse pas les 80 000 euros en comparaison avec les prix en millions de dollars obtenus pour les oeuvres de Basquiat dans les ventes aux enchères organisées à Londres, New York ou Paris.
"Nos décideurs muséaux ne savent hélas pas tirer les leçons de leurs erreurs passées, puisque la marchand Paul Fachetti raconte que lorsqu'il a exposé de son vivant Pollock, en 1952, un tableau de celui-ci ne valait que deux toiles de Mathieu, or pas un seul Pollock ne fut alors acquis par nos musées nationaux alors que nombre de Mathieu encombrent leurs cimaises et leurs réserves ", a déclaré Rodriguez qui a indiqué au passage qu'Alfred Pacquement, conservateur au Centre Pompidou de 1982 à 1987, avait été pourtant chargé par sa direction de faire le tour des galeries d'art contemporain pour sélectionner les œuvres d'artistes intéressants afin de les soumettre au comité d'acquisition du MNAM.
"Or, pas une seule fois Pacquement ne jugea opportun de soumettre un tableau ou un dessin de Basquiat au comité, alors que ses œuvres étaient régulièrement exposées et vendues, de son vivant, dans les galeries Templon, Beaubourg et Lambert," a-t-il ajouté.
Pour la petite histoire, à la mort de Basquiat en 1988, ses grands tableaux ne valaient qu'entre 100 000 et 200.000 Frs(15 000 et 30 000 euros) et ses dessins n'atteignaient au mieux que 30.000 Frs (5000 euros), des prix alors bien inférieurs à ceux de ses confrères américains, comme Schnabel ou Salle, dont les tableaux se vendaient alors à plus de 100.000 dollars (80 000 euros).
Après la mort de Basquiat, le Centre Pompidou, sous la direction de Germain Viatte, fit appel à Rodriguez en achetant pour 200 000 dollars un magnifique tableau de 1982 : « Slave Auction » qui aujourd'hui vaut environ 10 millions de dollars.
Malheureusement, après le départ de Germain Viatte, la direction du Centre Pompidou renoua avec son dédain à l'encontre de Basquiat tandis que revenu comme directeur au Centre Pompidou en 2000, Pacquement fit décrocher des cimaises le tableau de Basquiat, qui resta ainsi cantonné dans les réserves pendant cinq longues années, sans compter qu'il refusa catégoriquement d'accueillir l'importante rétrospective Basquiat qu'avait organisée en 2005 le Brooklyn Museum de New York avant de réitérer son refus en 2010 à l'égard de la Fondation Beyeler, dont l'exposition sera finalement accueillie par le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
Pour Rodriguez, cela n'est que justice puisqu'en 1985 la directrice de l'ARC Suzanne Pagé avait été la première à présenter des œuvres de Basquiat dans un musée parisien lors d'une exposition intitulée «Figuration Libre- France/USA».
Lorsque le Carré d'Art de Nîmes fut inauguré en 1993 sous la direction de Bob Calle, Richard Rodriguez s'était indigné de voir que celui-ci avait fait entrer dans les collections du musée tous les artistes importants des années 80, à l'exception encore de Basquiat. Calle, qui par ailleurs était aussi un membre influent du comité d'acquisition du Centre Pompidou, lui avait alors répondu par courrier avec une certaine désinvolture que Basquiat ne faisait pas encore partie de la vingtaine d'artistes importants de notre époque choisis pour l'occasion alors que le peintre d'origine haïtienne était mort depuis déjà cinq ans.
Alors que les musées du monde entier n'avaient pas manqué de reconnaître l'immense talent d'un artiste mort prématurément à l'âge de 27 ans en achetant plusieurs de ses oeuvres à des prix raisonnables dépassant rarement les 100 000 dollars, pas un seul musée français ne se soucia de suivre le mouvement en se privant ainsi d'acquérir ses oeuvres dont la valeur aurait plus que décuplé en moins de 15 ans.
S'interrogeant sur les raisons d'un tel ostracisme manifesté par les décideurs des musées de l'hexagone à l'encontre de Basquiat, Richard Rodriguez en est venu à croire que ce dernier a été victime d'un racisme culturel inavoué car rien ne le différencie des artistes de la «Trans Avant-Garde » italienne, de la « Figuration Libre » française, du « Néo-Expressionnisme » allemand, ou du « Bad Painting » américain.
"Il n'y a rien d'artistique qui ne puisse justifier que ceux-ci aient été, dès leur début normalement acceptés et représentés dans nos collections nationales, et non pas Basquiat, si ce n'est la couleur de sa peau et les préjugés d'une certaine « intelligentsia » à l'encontre du courant « graffiteur », ce dont Basquiat s'est pourtant toujours défendu d'appartenir!," a martelé Rodriguez pour conclure.
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