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Un marché abordable
Parmi toutes les catégories de la création, le champ de l'estampe ne cesse de croître, avec un résultat annuel exceptionnel de 529m$ pour plus de 143.000 lots vendus en 2021. C'est un nouveau record pour cette catégorie dumarché plus abordable que les autres, dont le nombre de transactions avait déjà progressé pendant la pandémie, à contre-courant des autres catégories. Le prix d'une estampe, comme pour une œuvre d'art en général, dépend de la notoriété de l'artiste, du sujet, du format, de l'état de conservation et du nombre de tirages. Le dosage de ces critères – et les effets de mode auxquels est soumis l'art contemporain – pousse certaines feuilles à des prix époustouflants.Le marché de l'estampe demeure cependant une niche d'œuvres abordables dont 75 à 85% des lots sont vendus moins de 2 000 €. Avec un budget de 100 à 500 €, les jeunes acheteurs commencent souvent leur collection par quelques signatures connues, rassurantes et abordables.
Les tendances du marchés
Les planches les plus cotées de 2021 illustrent l'autorité des œuvres modernes et contemporaines sur les planches historiques. Une tendance d'autant plus marquée que Banksy devance Warhol, Basquiat ou Matisse, avec un nouveau record personnel établi cette année à2,8m$dans cette catégorie pourGirl with Balloon. On sent là un revirement dans les préférences du marché avec ungoût marqué des collectionneurs pour des artistes plus jeunes et plus en phase avec notre époque.
L'appréciation des planches anciennes requiert un savoir d'initié. C'est un marché confidentiel dont les épreuves valorisées au-delà du million sont toujours de la plus grande rareté et d'une magnifique qualité d'impression, mais il s'agit d'un marché de niche contrairement à l'art contemporain porté par une très forte demande, d'où d'importantes différences de prix entre les meilleures estampes anciennes et les planches contemporaines les plus populaires. Le meilleur prix obtenu pour une gravure aussi incontournable dans l'Histoire que le Adam et Eve d'Albrecht Dürer (1m$), datant de 1504, est ainsi presque trois fois moindre que l'estampe la plus cotée de Bansky !
Quelques records de l'année 2021
Banksy : Girl with Balloon (2003), 2,8m$, Sotheby's, 29 juin
Andy Warhol : Flowers (1970), 2,6m$, Van Ham Kunstauktionen, 16 juin
Pablo Picasso : Séries 347 (1968), 2,19m$, Christie's, 22 octobre
Hokusai : Kanagawa oki nami ura, 1,59m$, Christie's, 16 mars
Miser sur les Blue Chip
Les artistes “blue chip” sont les personnalités les plus incontournables de l'industrie culturelle. Ce sont les artistes chéris du marché de l'art, dont les œuvres uniques multiplient les millions de dollars et dont la position a été consolidée par des volumes de vente exceptionnels.Ils sont considérés comme des investissements sûrs et bénéficient d'une demande toujours croissante.
De l'estampe... aux NFT : focus sur Hokusai
Hokusai (1760-1849) appartient certes à la catégorie des “Maîtres anciens”, mais sa modernité eut une influence décisive sur l'évolution de l'art européen, notamment sur Vincent Van Gogh et Claude Monet.Il se classe parmi les 200 artistes mondiaux les plus importants du marché de l'art mondial.
190 ans après sa création,la Vague d'Hokusai a fait l'objet d'un NFTavec le cachet du British Museum et la complicité de la start-up française LaCollection.io. Les œuvres ont été produites et classées en différentes catégories selon leur critère de rareté, soit selon le nombre de NFT créés par image. La grande vague de Kanagawa numéro 1/10 (catégorie "super rare") a atteint le prix de 45 000 $ (10,6 ETH). Cette première réussite confirme l'émergence d'une
demande pour des œuvres digitales "estampillées" par les grands musées. Indéniablement, la production de NFT par le British Museum, le musée de l'Hermitage ou celui des Offices (premier grand musée à éditer un NFT d'après ses collections avec une version numérique du Tondo Doni de Michel-Ange) apporte une légitimité au marché des NFT, tout en promettant des rentrées d'argent bienvenues après les pertes économiques dues aux longues périodes de fermeture des musées pendant les confinements.
Cette manne économique pourrait s'étendre dans les années à venir... reste à savoir si ces nouveaux acheteurs d'un Hokusai digitalisé peuvent aussi devenir de nouveaux adeptes de l'acquisition d'œuvres d'art « physiques ».