Les
analystes du marché de l'art ont toujours eu tendance à évoquer les grandes
galeries et les collectionneurs comme ses acteurs principaux en oubliant l'attrait
qu'ont eu pour lui les grandes entreprises, parties pour diversifier leurs
avoirs.
Ainsi,
la compagnie aérienne British Airways dont les pertes financières ont été de
1.5 milliard de livres en trois mois à cause de la pandémie de coronavirus a
décidé de vendre une dizaine d'œuvres d'art importantes signées notamment de
Bridget Riley ou Peter Doig afin de compenser une partie de ses pertes sans
vraiment amputer sa collection de peintures contemporaines qui compte 1500
pièces, signées entre autres de Tracey Emin, Damien Hirst, Anish Kapoor, Chris
Offili, Richard Deacon ou Fiona Rae.
1500 œuvres
estimées à plus 100.000 livres sterling chacune et certaines autres à plus d'un
million, ce n'est pas rien pour cet acteur discret du marché de l'art qui n'est
probablement pas le seul à venir y spéculer, ce qui signifie que s'agissant des
multinationales, la part des ventes
annuelles enregistrées aux enchères dans le monde est loin d'être négligeable.
Le
problème est qu'on ne peut vraiment pas chiffrer la totalité de leurs achats,
nonobstant le fait que certains dirigeants de grandes entreprises, notamment
chinois, ont créé des musées privés sans préciser si leurs acquisitions étaient
philanthropiques ou personnelles, ce qui, dans ce cas, leur donnerait toute
latitude de gérer leurs collections comme ils l'entendraient.
On peut
donc être certain que de grandes sociétés, déjà connues pour leurs actes de
mécénat en faveur des musées, ont investi de grosses sommes dans des œuvres d'art
pour décorer leur quartier-général et d'autres bureaux de direction mais aussi
pour tirer profit de leurs investissements mais jusqu'à présent, celles-ci ont
préféré jouer la discrétion afin de ne pas paraître en première ligne, la
société British Petroleum, mécène de la Tate Modern et d'autres musées britanniques, ayant
déjà été pointée du doigt par les groupes écologistes qui l'ont accusée de graves atteintes à l'environnement, notamment à travers ses explorations off-shore.
Finalement,
on ignorera encore longtemps le pourcentage des achats effectués chaque année
par les grandes entreprises sur le marché de l'art mais à considérer la taille
de la collection de British Airways, on peut considérer qu'il est conséquent,
voire égal au volume des transactions faites par les grands collectionneurs
dont plusieurs sont à la tête de certaines d'entre elles, ce qui brouille vraiment les cartes.
Adrian
Darmon
Les
analystes du marché de l'art ont toujours eu tendance à évoquer les grandes
galeries et les collectionneurs comme ses acteurs principaux en oubliant l'attrait
qu'ont eu pour lui les grandes entreprises, parties pour diversifier leurs
avoirs.
Ainsi,
la compagnie aérienne British Airways dont les pertes financières ont été de
1.5 milliard de livres en trois mois à cause de la pandémie de coronavirus a
décidé de vendre une dizaine d'œuvres d'art importantes signées notamment de
Bridget Riley ou Peter Doig afin de compenser une partie de ses pertes sans
vraiment amputer sa collection de peintures contemporaines qui compte 1500
pièces, signées entre autres de Tracey Emin, Damien Hirst, Anish Kapoor, Chris
Offili, Richard Deacon ou Fiona Rae.
1500 œuvres
estimées à plus 100.000 livres sterling chacune et certaines autres à plus d'un
million, ce n'est pas rien pour cet acteur discret du marché de l'art qui n'est
probablement pas le seul à venir y spéculer, ce qui signifie que s'agissant des
multinationales, la part des ventes
annuelles enregistrées aux enchères dans le monde est loin d'être négligeable.
Le
problème est qu'on ne peut vraiment pas chiffrer la totalité de leurs achats,
nonobstant le fait que certains dirigeants de grandes entreprises, notamment
chinois, ont créé des musées privés sans préciser si leurs acquisitions étaient
philanthropiques ou personnelles, ce qui, dans ce cas, leur donnerait toute
latitude de gérer leurs collections comme ils l'entendraient.
On peut
donc être certain que de grandes sociétés, déjà connues pour leurs actes de
mécénat en faveur des musées, ont investi de grosses sommes dans des œuvres d'art
pour décorer leur quartier-général et d'autres bureaux de direction mais aussi
pour tirer profit de leurs investissements mais jusqu'à présent, celles-ci ont
préféré jouer la discrétion afin de ne pas paraître en première ligne, la
société British Petroleum, mécène de la Tate Modern et d'autres musées britanniques, ayant
déjà été pointée du doigt par les groupes écologistes qui l'ont accusée de graves atteintes à l'environnement, notamment à travers ses explorations off-shore.
Finalement,
on ignorera encore longtemps le pourcentage des achats effectués chaque année
par les grandes entreprises sur le marché de l'art mais à considérer la taille
de la collection de British Airways, on peut considérer qu'il est conséquent,
voire égal au volume des transactions faites par les grands collectionneurs
dont plusieurs sont à la tête de certaines d'entre elles, ce qui brouille vraiment les cartes.