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La promotion des artistes contemporains passe par les grandes maisons de vente et quelques galeries qui se chargent d'assurer leur renommée avec toutefois des chances mitigées de réussite.

Il n'y a à vrai dire pas de véritable recette miracle pour promouvoir un artiste mais être le poulain d'une galerie en pointe représente vraiment un plus pour se faire un nom sur le marché de l'art. Néanmoins, le succès n'est pas toujours au rendez-vous.

En fait, rares sont les galeristes qui misent sur un artiste débutant et dénué de cote, ce qui signifie que celui-ci se doit de d'effectuer souvent un parcours du combattant et aussi passer au préalable sous le feu des enchères pour espérer être exposé dans les endroits les plus courus des amateurs.

A Paris, on ne compte qu'une quinzaine de galeries capables de promouvoir des artistes en devenir lesquels auront pour la plupart attendu un certain temps pour se faire repérer et apprécier quoique le facteur chance ne soit pas négligeable pour certains d'entre eux.

A cet égard, Daniel Templon n'a pas ménagé sa peine depuis le début des années 1970 pour faire reconnaître le talent d'artistes comme Loïc le Groumellec ou Philippe Cognée tout en basant sa réputation sur des expositions de grands artistes français et étrangers comme Gérard Garouste, Eric Fischl ou Jim Dine dans sa galerie du 30 rue Beaubourg à Paris.

Jérôme de Noirmont est pour sa part un jeune professionnel qui a su avoir le nez creux en exposant des artistes aujourd'hui célébrés comme Jeff Koons ou l'Iranienne Shirin Neshat tout en développant une clientèle huppée comptant dans ses rangs de riches collectionneurs comme François Pinault. De Noirmont a pu ainsi prendre des risques pour promouvoir des artistes au départ méconnus dans sa galerie du 36 avenue Matignon.

Yvon Lambert, autre galeriste bien implanté à Paris (108 rue Vieille du Temple) depuis une quarantaine d'années, a su développer son activité avec l'oeil aiguisé d'un grand connaisseur de l'art contemporain en se montrant toutefois moins audacieux durant la dernière décennie pour miser principalement sur des artistes consacrés comme On Kawara, Nan Goldin ou Jenny Holzer.

De son côté, l'Autrichien Thaddaeus Ropac (7 rue Debelleyme à Paris) a su capitaliser son succès en misant sur de grands noms comme Andy Warhol, Georg Baselitz, Tom Sachs, Antony Gormley ou les Kabakov, ce qui lui a permis de consacrer une partie de son énergie à découvrir de nouveaux talents. Son voisin Karsten Greve (5 rue Debelleym) a été tout autant actif à Paris et à Cologne en s'appuyant lui aussi sur des artistes de renom comme Josef Beuys, Jean Dubuffet, Fontana, De Kooning, Joseph Cornell, Josef Albers, Pierre Soulages, Cy Twombly, Iannis Kounellis ou Louise Bourgeois. Avec des valeurs sûres, il a donc pu se donner les moyens de s'intéresser à des créateurs encore méconnus.

Le plus entreprenant des jeunes galeristes est sans conteste Emmanuel Perrotin, découvreur depuis ces dix dernières années d'artistes qui font le buzz comme Maurizio Cattelan, Takashi Murakami, Jean-Michel Othoniel ou Sophie Calle. Voilà un marchand installé au 76 rue de Turenne qui n'hésite pas à aller dans la démesure pour promouvoir des artistes dont la cote a explosé sur le marché de l'art. N'empêche, un jeune talent devra se démener pour le séduire mais une fois admis parmi ses poulains, il pourra rêver d'aller loin.

Nathalie Obadia au 3, rue du Cloître Saint-Merri (IVe) est certainement une des galeristes d'art contemporain les plus courtisées après avoir su s'entourer d'artistes recherchés comme Martin Barré, Fiona Rae ou Joana Vasconcelos. fortmée auprès de Daniel Templon, la galeriste a propulsé plusieurs artistes, dont Carole Benzaken, sur le devant de la scène internationale.

Dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, les jeunes artistes désireux de se faire un nom sur le marché n'ont malheureusement pas la possibilité de cibler de nombreuses galeries pour sortir de l'anonymat. Ils pourront essayer de séduire Georges-Philippe et Nathalie Vallois (36 rue de Seine) qui à leurs débuts avaient misé sur Bruce Nauman, Richard Serra, Eva Hesse ou les Nouveaux Réalistes et ont aujourd'hui le vent en poupe après avoir lancé les talentueux Gilles Barbier, Alain Bublex ou Vincent Lamouroux.

Les jeunes talents peuvent aussi tenter d'approcher Kamel Mennour (47 rue Saint-André-des-Arts et 60 rue Mazarine, une valeur montante du marché qui a su prendre des risques payants en misant sur des artistes comme Yona Friedman, Buren, Morellet, Sigalit Landau, Martin Parr ou Alberto Garcia-Alix.

Les candidats à la gloire pourront essayer de frapper à la porte de la galerie Hervé Loevenbruck (40 rue de Seine et 2 rue de l'Echaudé), un véritable découvreur d'artistes doués comme Bruno Peinado, Fabien Giraud et Philippe Mayaux ou encore tenter leur chance auprès de la galerie Fabienne Leclerc (6 rue du Pont de Lodi) qui a grimpé les échelons grâce à des artistes comme Gary Hill, Damien Deroubaix ou Subodh Gupta.

Autres pistes intéressantes à explorer: Jocelyn Wolff (78 rue Julien Lacroix dans le 20e) qui a osé s'installer à Belleville pour promouvoir les oeuvres de créateurs comme Valérie Favre, Miriam Cahn, Guillaume Leblon et Franz Erhard Walther ou encore Eric Dupont (13 rue Chapon) dont les principaux poulains sont la photographe Regina Virserius, le vidéaste Yazid Oulab ou le peintre Damien Cabanes sinon, il faudra tenter de frapper à la porte de LA B.A.N.K dirigée par l'e'x-collaboratrice de Kamel Mennour Céline Brugnon (42 rue Volta dans le 3e) laquelle a versé dans l'avant-gardisme en assurant la promotion de nombreux artistes tels Katia Bourdarel, Lili Fantozzi, Corinne Marchetti, Kate Waters, Serge Leblon, Frank Bauer, Sylvain Ciavaldini ou Masaaki Sato exposés dans un espace très aéré.

Le quartier du Marais est assurément celui qu'il faut explorer en priorité puisqu'on y trouve plusieurs galeries en pointe comme celles de Marian Goodman, Michel Rein, Isabelle Gounod ou Chantal Crousel, à condition d'avoir la certitude de posséder un réel talent et un book bien composé histoire de capter d'emblée l'intérêt des galeristes visités.

On peut également suggérer à ceux qui se prennent pour les futures stars del'art contemporain d'essayer de séduire Olivier Castaing, créateur de la School Gallery (81 rue du Temple) connu pour être un dénicheur de talents comme Pablo Reinoso, Yuri Toropsov, Marie Orensanz, Lucille Reiboz ou Susanna Hesselberg.

Autre adresse à visiter, celle de Magda Danysz au 78 rue Amelot dans le 11e, une galeriste connue pour aller de l'avant qui n'a pas hésité à promouvoir le Street Art.

En conclusion, la quête des jeunes talents risque d'être laborieuse sans compter que ceux qui auront la chance de faire partie de l'écurie d'une galerie réputée ne seront pas légion.Bon courage, donc...