C'est fait. Après un siècle d'incertitude et quatre années de recherches,
des chercheurs britanniques ont déterminé que les sculptures en bronze hautes d'un
mètre d'un couple d'hommes chevauchant des panthères du musée Fitzwilliam de
Cambridge avaient été réalisées par Michel-Ange.
Ce serait donc les seuls bronzes connus conçus par le génie de
la Renaissance qui auraient été exécutés entre 1505 et 1507, selon Victoria
Avery, la conservatrice en arts appliqués du musée de Fitzwilliam et professeur
à l'université de Cambridge.

Les recherches sur ces sculptures représentant un jeune homme et
un homme plus âgé, nus, ont débuté après qu'un professeur de l'université de Cambridge
a découvert en 2014 la copie d'un dessin très proche d'une des statues réalisé
par un élève du maître.
Des analyses techniques des matériaux des sculptures entreprises
au Rijksmuseum d'Amsterdam ont confirmé la datation alors qu'un spécialiste des
techniques anciennes, a indiqué que les œuvres correspondaient aux méthodes de
cette époque.
L'analyse des es caractéristiques physiques des deux personnages
a révélé que les les poils pubiens des
personnages, plutôt frisés, rebelles, normaux et allant vers le nombril ,
étaient semblables à ceux du David de Michel-Ange alors que ce qui n'était pas
le cas de la plupart des statues du début du 16e siècle.
Par ailleurs, le style de l'artiste a été reconnu dans le
traitement des orteils, le gros étant plus court et le deuxième, poussé vers l'extérieur
par le pouce, plus long avec un espace entre ces doigts de pied alors que les
abdominaux étaient visibles en huit parties et non six, un anachronisme que
Michel-Ange se plaisait à faire. De plus, les détails des corps ont suggéré des
connaissances anatomiques précises avec notamment la représentation du
sartorius, un mini-muscle de la cuisse à peine perceptible tandis que l'espace
sans os ni muscle du dos était remarquablement représenté, sachant que l'artiste
avait disséqué des cadavres dans sa jeunesse avec la permission du prieur du
couvent San Spirito de Florence.
On connaissait Michel-Ange comme poète, architecte, ingénieur,
peintre et sculpteur de marbre mais nullement comme un adepte du bronze capable
de maîtriser le modelage en cire, la fonte et la ciselure. Néanmoins, on savait
d'après des sources anciennes qu'il avait créé des œuvres en bronze en pensant
qu'elles avaient toutes disparu. A cet égard, il avait écrit des lettres à sa
famille entre 1505 et 1508 disant qu'il voulait devenir un maître du bronze, ce
qu'il parvint apparemment à faire.
Pourtant, ces deux sculptures lui avaient été attribuées en 1878
au moment où elles avaient intégré les collections des Rothschild mais cet avis
avait été depuis contesté du fait de l'absence de preuves certaines. En
attendant, ces œuvres redécouvertes pourraient valoir entre 150 et 250 millions
d'euros du fait de leur paternité résolue et de leur rareté.