En 1997, les experts du Fonds Monétaire International (FMI) pronostiquaient une croissance mondiale de plus de 4% pour 1998. Quelques mois plus tard, la crise asiatique et celle qui a secoué la Russie ont mis la planète sens dessus dessous.
La prévision de croissance pour le Japon est passée de +2,1 % à moins 2,5%, celle de la Corée de + 6% à moins 2%, celle de la Russie est tombée à moins 6%, l'indice de l'Indonésie à moins 14% et celui de la Thaïlande à moins 5%.
La crise a par ricochet affecté les places occidentales et menacé les économies des pays d'Amérique latine. Tous les grands économistes se sont en fait trompés car ils n'avaient pas prévu que la hausse du dollar rendrait impossible l'accrochage des monnaies de nombreux pays asiatiques
au billet vert ni que l'économie japonaise se mettrait à plonger d'une manière si brutale.
La crise a été due en grande partie au recours immodéré à des crédits dans des secteurs cycliques et à des prises de risque mal calculées comme l'émission d'emprunts internationaux qui a permis à certains Etats de financer des déficits énormes
sans avoir à dévaluer leurs monnaies. En outre de nombreux investisseurs ont acheté à tour de bras des milliards de dollars de bons du Trésor émis à court terme par l'Etat russe alors que celui-ci était en phase de faillite.
Au final, il y a eu un processus de contagion qui s'est étendu à la planète tout entière, la crise asiatique faisant effet de boomerang sur la Russie puis sur l'Amérique latine alors que les acteurs du marché ont cédé à la panique sans chercher à prendre en compte les communiqués officiels ni à analyser la situation financière et macroéconomique des Etats et de leurs banques.