UN GRAND SYMBOLISTE Né en 1867 dans les Ardennes, William Degouve de Nuncques se forma seul à la peinture tout en subissant l'influence des peintres symbolistes Jan Toorop et Henri de Groux.
Il exposa ses oeuvres pour la première fois à Paris en 1890 et fit la connaissance de Auguste Rodin, de Puvis de Chavannes et de Maurice Denis qui le soutinrent.
Il devint membre du groupe des XX et de la «Libre Esthétique» en 1894 et fréquenta les milieux littéraires après avoir épousé la belle-sœur du poète Verhaeren. Il peignit notamment les décors pour le théâtre de Maurice Maeterlinck et fit de nombreux voyages à l'étranger, particulièrement en Italie, en Autriche et en Suisse.
De 1900 à 1902, il vécut à Majorque et se rapprocha des Impressionnistes tout en conservant un style très poétique.
Degouve de Nuncques traversa une période de mysticisme vers 1912 et réalisa de nombreuses compositions religieuses avant de se réfugier en Hollande au début de la Première Guerre Mondiale.
A la fin de la guerre, son style devint plus expressionniste mais cet artiste, adepte du paysage, fut avant tout considéré comme un grand du symbolisme quoique éloigné des conceptions de ses amis français.
Il y a quelque angoisse dans ses paysages nocturnes et ses villes désertes et cet artiste, mort en 1935, a eu apparemment une influence considérable sur son compatriote René Magritte qui se souvint de sa «Maison du Mystère» pour produire «L'Empire des Lumières».
Degouve de Nuncques peignit des paysages du Brabant, de Hollande et des Baléares ainsi que des compositions religieuses très symbolistes. Il produisit peu de portraits. Les musées belges et le Musée de Munich conservent certaines de ses oeuvres.