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Avoir une santé de fer pour un vieux ne l'empêchera pas de finir rouillé tôt ou tard
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Biographies
Artcult vous propose une sélection de biographies de grands maîtres. Sélection par Adrian Darmon.
Vincent VAN GOGH
Date naissance/Mort : 1853-1890 Nationalité : Hollandais Activité : Peintre et dessinateur Fourchette de prix : Entre 200 000 et 80 000 000 euros |
Cet article se compose de 2 pages.
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Ayant quitté Saint-Rémy en mai 1890, Van Gogh se rendit à Auvers-sur-Oise où, sur la sollicitation de Théo, le Dr Gachet, ami de Cézanne, de Guillaumin et de Pissarro, consentit à s'occuper de lui.
A Auvers, apparemment assagi, Vincent trouva encore une nouvelle formulation dans son travail en peignant les prés et les champs des environs ainsi que des portraits.
Néanmoins, ses terribles angoisses ressurgirent brutalement et le 27 juillet 1890, il revint des champs ensanglanté après s'être tiré une balle de revolver dans le ventre. Souffrant atrocement de sa blessure, Vincent agonisa durant deux jours avant d'expirer dans les bras de son frère qui devait mourir six mois plus tard.
N'ayant jamais connu ni côtoyé la gloire de son vivant, Van Gogh fut assurément le pionnier de l'Expressionnisme en créant et en suggérant avant tout des sensations avec une incroyable liberté.
Solitaire, asocial, angoissé et perpétuellement en lutte avec lui-même, Vincent livra un féroce combat avec la nature en la torturant sur la toile avec la rage décuplée d'un fou de peinture.
Mort, il exerça une profonde influence sur de nombreux artistes, notamment Bonnard, Matisse, Vlaminck, Derain, Picasso et probablement Soutine.
Durant sa courte carrière, Van Gogh produisit 850 tableaux et 900 dessins et aquarelles en dehors des œuvres créées à Londres, Anvers ou Nuenen détruites ou perdues et bien que soutenu financièrement par son frère, qui avait pourtant de solides relations dans le milieu de l'art, il ne vendit de toute sa vie qu'un seul tableau et quelques dessins.
Quelques années après sa mort, Van Gogh devint subitement un peintre apprécié et recherché au point de devenir progressivement une des plus grandes légendes de l'histoire de l'art et le peintre le plus cher du marché avec Picasso.
Ce fut à la fois son manque de confiance en lui, son isolement et le côté révolutionnaire de sa peinture qui l'empêchèrent d'être reconnu de son vivant car il ne faut pas oublier que son frère, bien introduit parmi les marchands d'art, fit de son mieux pour l'aider et essayer de le promouvoir mais aucun critique ne trouva ses toiles intéressantes. Le public et les autres peintres de son temps l'ignorèrent et quand bien même aurait-il pu former une association plus durable avec Gauguin, rien ne dit qu'il serait parvenu à se faire connaître et apprécier d'autant plus que n'ayant pas réussi à percer de son côté, ce dernier alla s'exiler à l'autre bout du monde.
Van Gogh et Gauguin, deux destins parallèles pour deux peintres devenus mythiques après leur mort, deux êtres en conflit avec la société, par nature épris de liberté et convaincus d'être dans le vrai tout en étant en lutte avec eux-mêmes.
Auraient-ils exprimé autant de génie s'ils avaient connu le succès au cours de leurs carrières ? Rien n'est moins sûr quoique tous deux rêvèrent secrètement d'obtenir cette reconnaissance à laquelle ils aspiraient tant.
Gauguin le bourgeois était devenu un anarchiste dans l'âme sans pouvoir devenir le chef de file de l'Ecole de Pont-Aven qui compta notamment dans ses rangs Emile Bernard, Jan Verkade, Meyer de Haan, Charles Filiger, Emile Jourdan ou Paul Sérusier mais, surtout attiré par le monde encore sauvage des indigènes de Tahiti, l'ex-commis en bourse n'avait guère l'âme d'un leader.
Van Gogh fut un personnage encore plus complexe. Elevé par un père pasteur, il fut profondément marqué par la religion au point de devenir mystique dès son adolescence. L'esprit quelque peu torturé, il eut du mal à s'insérer dans le monde des adultes en ne parvenant pas à mener une existence normale, ballotté qu'il fut entre son désir d'embrasser une carrière de peintre et sa propension à suivre les préceptes de la Bible et son conflit intérieur vis-à-vis des interdits et du péché.
Les gens qui le côtoyèrent le considérèrent souvent comme un illuminé alors que son rapport avec les femmes fut d'emblée ambigu. Il y a d'ailleurs là des points à éclaircir au sujet de son enfance et de ses séjours à Londres et à Paris où il vécut des rencontres sans lendemain. Du fait de son caractère instable, Van Gogh éprouva probablement d'énormes difficultés à nouer des relations sentimentales durables d'autant plus que son mysticisme religieux devait l'avoir rapidement conduit à considérer la femme comme démoniaque sans oublier que celles qu'il rencontra dans les milieux qu'il fréquenta brièvement étaient pour la plupart jugées comme dépravées par les gens bien pensants.
Angoissé, peu à l'aise en société, il fut très certainement atteint d'une schizophrénie aiguë dès son plus jeune âge, une maladie qui l'isola du monde extérieur et le fit se réfugier dans un univers fantasmatique.
Bien qu'épris de compassion à l'égard des miséreux, comme lors de son séjour dans le Borinage, il ne parvint pas à se faire comprendre de ces derniers tant ses discours paraissaient incohérents.
Il fut naturel qu'il se réfugiât dans le dessin et la peinture pour se mesurer à lui-même et faire face à son terrible combat intérieur tout en devinant inconsciemment qu'il ne s'en sortirait pas.
Son mal-être s'amplifia au fil des ans en libérant toutefois par ricochet son génie sur la toile alors que son seul lien avec la vie se traduisit par ses innombrables lettres adressées à son frère Théo, une intense correspondance qui fut comme un monologue intérieur reflétant ses craintes et ses espoirs tout autant qu'un appel qu'il se fit pour aller de l'avant et poursuivre son Graal en dépit du fait que le succès lui tournait irrémédiablement le dos.
Van Gogh vécut son art dans un état de démence en étant à la fois fou de travail, des couleurs, de la nature sauvage et du soleil. Son esprit dérangé l'amena à peindre des œuvres sublimes mais aussi dérangeantes pour les autres alors qu'à l'évidence, il devait avoir étrangement ressenti que la violence exhalée par sa peinture ne pouvait le conduire qu'à la fin brutale et dramatique de sa pauvre existence.
Il n'y avait donc pas de guérison ni de salut possible pour Van Gogh parce qu'au XIXe siècle, aucun traitement approprié n'existait pour venir en aide aux schizophrènes classés simplement dans la catégorie des fous. Gauguin, devenu aussi profondément mystique lors de son séjour à Tahiti et aux îles marquises, l'était tout autant que Vincent et la peinture, pour l'un comme pour l'autre, représentait le seul moyen d'échapper ponctuellement aux angoisses et délires dont ils étaient assaillis.
Il fallait être fou ou considéré comme tel pour prétendre révolutionner la peinture mais le plus souvent, ceux qui finirent par être considérés comme des artistes légendaires le furent seulement après leur mort. Van Gogh et Gauguin ne furent donc pas des cas uniques car il y eut aussi Cézanne, Modigliani et Soutine alors que d'autres avaient longtemps galéré avant d'être reconnus comme Monet, Pissarro, Renoir et Picasso.
L'œuvre de Van Gogh est terriblement varié avec quatre époques distinctes, celles de Nuenen lorsqu'il produisit des scènes paysannes et des paysages dans des tons sombres, celle de Paris lorsqu'il se décida à éclaircir sa palette, celle d'Arles lorsqu'il produisit des toiles violemment colorées et celle d'Auvers, brève et annonciatrice d'un changement trop tôt interrompu.
Devenu l'objet d'un véritable culte grâce à un musée portant son nom à Amsterdam, Van Gogh traita un nombre impressionnant de thèmes allant des paysages, aux portraits et autoportraits, aux fleurs, aux intérieurs, aux arbres, aux marines, aux natures mortes et à quelques nus.
A.D
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VAN GOGH LE MAUDIT
Né à Zundert (Hollande) le 30 mars 1853, Vincent Willem Van Gogh était le fils du pasteur Théodore Van Gogh et d'Anna Carbentus, sa femme. Après avoir passé son enfance chez ses parents, il entra à dix-sept ans comme commis à la galerie d'art Goupil à La Haye et se mit parallèlement à produire en amateur des dessins et des toiles dans des tons sombres.
Il prit rapidement alors l'habitude d'entrer en correspondance avec son frère Théo pour lui faire part de ses espoirs, de ses joies et de ses angoisses, des lettres qui traduisaient la souffrance d'un jeune homme déjà mal dans sa peau et peu enclin à se fondre dans le moule de la société.
En 1873, Vincent fut envoyé par la maison Goupil à sa succursale de Londres puis à celle de Paris deux ans plus tard. Peu motivé par son travail et alors empreint d'un profond mysticisme propre à altérer sa santé mentale, il reprit sa liberté en 1876 avec l'ambition d'aller prêcher l'évangile dans des régions où régnait la pauvreté.
Il alla à Amsterdam étudier la théologie et partit pour le Borinage, en Belgique, pour porter la bonne parole aux mineurs. Là, il produisit des dessins d'après nature sous l'influence de Millet. Toutefois, ne parvenant pas à mener à bien sa mission d'évangéliste, il retourna en 1881 chez ses parents à Etten et fit la connaissance du peintre Anton Mauve qui lui permit de se perfectionner tout en l'encourageant à devenir un artiste à temps complet.
Vincent séjourna ensuite à La Haye puis revint chez ses parents installés cette fois à Nuenen, dans le Brabant, où il resta jusqu'en novembre 1885. Pendant cette période, il produisit une quantité considérable de dessins et d'huiles en prenant pour modèles des paysans et des gens d'humble condition et en les représentant fatigués ou hébétés comme dans les « Mangeurs de pommes de terre ».
A cette époque, Van Gogh fut avant tout un peintre de la mélancolie et de la tristesse en produisant des œuvres sombres pleines de désespoir. Il se rendit ensuite durant trois mois à Anvers où il fréquenta l'Académie et le soir une école de dessin avant de rejoindre son frère à Paris, où il devint l'élève de Cormon.
Au cours de son séjour à Paris, il apprit à éclaircir sa palette et à alléger ses coups de pinceau tout en choisissant des tons gris lors de la réalisation de ses toiles. Déterminé à progresser, il se mit aussi à peindre des fleurs sous l'influence de Monticelli tout en découvrant en même temps les Impressionnistes et surtout l'art des estampes japonaises, ce qui l'amena dès lors à se servir d'un roseau taillé pour produire ses dessins.
L'année 1887 marqua un grand tournant dans sa carrière lorsqu'il décida brutalement d'éclaircir sa palette et de peindre des paysages ensoleillés aux tons violents et clairs.
Ayant rencontré Gauguin à Paris, Vincent éprouva soudainement le besoin de quitter la capitale, où son mal-être s'amplifiait, avec l'envie d'aller à Arles pour peindre la lumière intense du soleil. Dès son arrivée, il libéra alors toute son énergie ainsi que son génie en étant inspiré par les paysages ensoleillés de la Provence.
Il peignit en toute liberté des vergers, des oliveraies, des champs et la mer avec une verve magistrale, projetant sa folie sur la toile avec une rage brûlante comme s'il avait été victime d'insolations répétées.
Fébrile, sans cesse emporté au point de ne plus pouvoir se contrôler, Vincent poursuivit sa quête impossible d'une gloire à laquelle il rêvait mais qui était d'ores et déjà inatteignable du fait de son profond désespoir et de son incapacité à vivre en société.
Après avoir séjourné à l'hôtel Carrel, il s'installa dans une petite maison place Lamartine, où il peignit sa chambre ainsi que des natures mortes. Gauguin vint alors le rejoindre mais les deux artistes aux caractères si différents et aux vues si divergentes se disputèrent vite. Le climat devint invivable et à la veille de Noël 1888, après avoir menacé physiquement Gauguin, Vincent se coupa l'oreille lors d'un accès de folie.
A la suite de cet incident, effrayé par le comportement de son compagnon, Gauguin repartit à Paris et Vincent fut soigné à l'hôpital par le docteur Rey dont il fit le portrait. L'artiste fut rapidement rétabli mais son état psychique laissa à désirer au point qu'il décida de lui-même de se faire admettre à l'hôpital psychiatrique Saint-Pol-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence le 8 mai 1889.
Bien qu'entouré de fous, il alla mieux et se mit à peindre des thèmes choisis dans l'enceinte de l'asile ou ses abords, notamment des oliviers, des troncs d'arbres ou des paysans en train de faucher le blé.
A nouveau engagé dans une production frénétique et dans une quête de l'absolu, il exécuta des toiles représentant les travaux des champs et les heures de la journée d'après Millet ainsi que des sujets d'après Rembrandt, Delacroix, Doré ou Daumier.
Ce fut néanmoins dans ses tableaux de fleurs qu'il exprima le mieux son extraordinaire talent de coloriste alors que durant son séjour à Saint-Rémy, il avait pris du recul par rapport à son intense attirance pour le soleil.
Toujours plus audacieux et vigoureux avec son pinceau, il employa cependant des couleurs plus sobres en produisant des œuvres par essence expressionnistes.
Ayant quitté Saint-Rémy en mai 1890, Van Gogh se rendit à Auvers-sur-Oise où, sur la sollicitation de Théo, le Dr Gachet, ami de Cézanne, de Guillaumin et de Pissarro, consentit à s'occuper de lui.
A Auvers, apparemment assagi, Vincent trouva encore une nouvelle formulation dans son travail en peignant les prés et les champs des environs ainsi que des portraits.
Néanmoins, ses terribles angoisses ressurgirent brutalement et le 27 juillet 1890, il revint des champs ensanglanté après s'être tiré une balle de revolver dans le ventre. Souffrant atrocement de sa blessure, Vincent agonisa durant deux jours avant d'expirer dans les bras de son frère qui devait mourir six mois plus tard.
N'ayant jamais connu ni côtoyé la gloire de son vivant, Van Gogh fut assurément le pionnier de l'Expressionnisme en créant et en suggérant avant tout des sensations avec une incroyable liberté.
Solitaire, asocial, angoissé et perpétuellement en lutte avec lui-même, Vincent livra un féroce combat avec la nature en la torturant sur la toile avec la rage décuplée d'un fou de peinture.
Mort, il exerça une profonde influence sur de nombreux artistes, notamment Bonnard, Matisse, Vlaminck, Derain, Picasso et probablement Soutine.
Durant sa courte carrière, Van Gogh produisit 850 tableaux et 900 dessins et aquarelles en dehors des œuvres créées à Londres, Anvers ou Nuenen détruites ou perdues et bien que soutenu financièrement par son frère, qui avait pourtant de solides relations dans le milieu de l'art, il ne vendit de toute sa vie qu'un seul tableau et quelques dessins.
Quelques années après sa mort, Van Gogh devint subitement un peintre apprécié et recherché au point de devenir progressivement une des plus grandes légendes de l'histoire de l'art et le peintre le plus cher du marché avec Picasso.
Ce fut à la fois son manque de confiance en lui, son isolement et le côté révolutionnaire de sa peinture qui l'empêchèrent d'être reconnu de son vivant car il ne faut pas oublier que son frère, bien introduit parmi les marchands d'art, fit de son mieux pour l'aider et essayer de le promouvoir mais aucun critique ne trouva ses toiles intéressantes. Le public et les autres peintres de son temps l'ignorèrent et quand bien même aurait-il pu former une association plus durable avec Gauguin, rien ne dit qu'il serait parvenu à se faire connaître et apprécier d'autant plus que n'ayant pas réussi à percer de son côté, ce dernier alla s'exiler à l'autre bout du monde.
Van Gogh et Gauguin, deux destins parallèles pour deux peintres devenus mythiques après leur mort, deux êtres en conflit avec la société, par nature épris de liberté et convaincus d'être dans le vrai tout en étant en lutte avec eux-mêmes.
Auraient-ils exprimé autant de génie s'ils avaient connu le succès au cours de leurs carrières ? Rien n'est moins sûr quoique tous deux rêvèrent secrètement d'obtenir cette reconnaissance à laquelle ils aspiraient tant.
Gauguin le bourgeois était devenu un anarchiste dans l'âme sans pouvoir devenir le chef de file de l'Ecole de Pont-Aven qui compta notamment dans ses rangs Emile Bernard, Jan Verkade, Meyer de Haan, Charles Filiger, Emile Jourdan ou Paul Sérusier mais, surtout attiré par le monde encore sauvage des indigènes de Tahiti, l'ex-commis en bourse n'avait guère l'âme d'un leader.
Van Gogh fut un personnage encore plus complexe. Elevé par un père pasteur, il fut profondément marqué par la religion au point de devenir mystique dès son adolescence. L'esprit quelque peu torturé, il eut du mal à s'insérer dans le monde des adultes en ne parvenant pas à mener une existence normale, ballotté qu'il fut entre son désir d'embrasser une carrière de peintre et sa propension à suivre les préceptes de la Bible et son conflit intérieur vis-à-vis des interdits et du péché.
Les gens qui le côtoyèrent le considérèrent souvent comme un illuminé alors que son rapport avec les femmes fut d'emblée ambigu. Il y a d'ailleurs là des points à éclaircir au sujet de son enfance et de ses séjours à Londres et à Paris où il vécut des rencontres sans lendemain. Du fait de son caractère instable, Van Gogh éprouva probablement d'énormes difficultés à nouer des relations sentimentales durables d'autant plus que son mysticisme religieux devait l'avoir rapidement conduit à considérer la femme comme démoniaque sans oublier que celles qu'il rencontra dans les milieux qu'il fréquenta brièvement étaient pour la plupart jugées comme dépravées par les gens bien pensants.
Angoissé, peu à l'aise en société, il fut très certainement atteint d'une schizophrénie aiguë dès son plus jeune âge, une maladie qui l'isola du monde extérieur et le fit se réfugier dans un univers fantasmatique.
Bien qu'épris de compassion à l'égard des miséreux, comme lors de son séjour dans le Borinage, il ne parvint pas à se faire comprendre de ces derniers tant ses discours paraissaient incohérents.
Il fut naturel qu'il se réfugiât dans le dessin et la peinture pour se mesurer à lui-même et faire face à son terrible combat intérieur tout en devinant inconsciemment qu'il ne s'en sortirait pas.
Son mal-être s'amplifia au fil des ans en libérant toutefois par ricochet son génie sur la toile alors que son seul lien avec la vie se traduisit par ses innombrables lettres adressées à son frère Théo, une intense correspondance qui fut comme un monologue intérieur reflétant ses craintes et ses espoirs tout autant qu'un appel qu'il se fit pour aller de l'avant et poursuivre son Graal en dépit du fait que le succès lui tournait irrémédiablement le dos.
Van Gogh vécut son art dans un état de démence en étant à la fois fou de travail, des couleurs, de la nature sauvage et du soleil. Son esprit dérangé l'amena à peindre des œuvres sublimes mais aussi dérangeantes pour les autres alors qu'à l'évidence, il devait avoir étrangement ressenti que la violence exhalée par sa peinture ne pouvait le conduire qu'à la fin brutale et dramatique de sa pauvre existence.
Il n'y avait donc pas de guérison ni de salut possible pour Van Gogh parce qu'au XIXe siècle, aucun traitement approprié n'existait pour venir en aide aux schizophrènes classés simplement dans la catégorie des fous. Gauguin, devenu aussi profondément mystique lors de son séjour à Tahiti et aux îles marquises, l'était tout autant que Vincent et la peinture, pour l'un comme pour l'autre, représentait le seul moyen d'échapper ponctuellement aux angoisses et délires dont ils étaient assaillis.
Il fallait être fou ou considéré comme tel pour prétendre révolutionner la peinture mais le plus souvent, ceux qui finirent par être considérés comme des artistes légendaires le furent seulement après leur mort. Van Gogh et Gauguin ne furent donc pas des cas uniques car il y eut aussi Cézanne, Modigliani et Soutine alors que d'autres avaient longtemps galéré avant d'être reconnus comme Monet, Pissarro, Renoir et Picasso.
L'œuvre de Van Gogh est terriblement varié avec quatre époques distinctes, celles de Nuenen lorsqu'il produisit des scènes paysannes et des paysages dans des tons sombres, celle de Paris lorsqu'il se décida à éclaircir sa palette, celle d'Arles lorsqu'il produisit des toiles violemment colorées et celle d'Auvers, brève et annonciatrice d'un changement trop tôt interrompu.
Devenu l'objet d'un véritable culte grâce à un musée portant son nom à Amsterdam, Van Gogh traita un nombre impressionnant de thèmes allant des paysages, aux portraits et autoportraits, aux fleurs, aux intérieurs, aux arbres, aux marines, aux natures mortes et à quelques nus.
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