LES MATHEMATIQUES AU SERVICE DE LA PEINTURE
Georges Vantongerloo, né en 1886 à Anvers, a commencé sa carrière d'artiste comme sculpteur après avoir étudié l'art à Anvers et à Bruxelles.
Il exposa ses oeuvres aux Salons Triennaux de Belgique entre 1909 et 1914 ainsi qu'en Hollande. Mobilisé pendant la guerre de 1914-1918, il fut blessé et évacué sur les Pays-Bas où il fut hospitalisé. Ce fut à cette époque qu'il entra en contact avec les artistes du groupe «De Stijl» et y prit une part importante.
Il créa ses premières oeuvres non-figuratives avec les «Constructions dans la sphère» et des compositions de volumes orthogonaux, publiant ses «Réflexions» dans la revue «De Stijl» de Van Doesburg et de Mondrian après avoir co-signé le manifeste du même titre.
Il collabora à la revue de 1917 à 1920 en adhérant alors aux préceptes sévères du néo-plasticisme en limitant les lignes aux horizontales et verticales durant une vingtaine d'années aussi bien dans ses peintures et ses sculptures en bois ou en métal.
Il donna un role primordial aux mathématiques dans ses oeuvres d'après des équations tout en s'efforçant de démontrer l'équilibre des formes dans les tableaux de Mondrian sans toutefois appliquer lui-même ses principes.
Fixé à Menton de 1919 à 1928, il poursuivit ses créations tout en publiant en 1924 à Anvers «L'Art et son Avenir». Puis il s'installa à Paris où il se lia d'amitié avec Michel Seuphor, Mondrian, Max Bill et Pevsner. Il participa en 1930 à l'exposition du groupe «Cercle et Carré» créé par Seuphor puis fonda en 1931 le groupe «Abstraction-Création» avec Herbin.
A cette époque, son activité de sculpteur et de concepteur fut très intense.
Ses sculptures en bois, nickel ou fer portaient alors des titres sous forme d'équations. Vantongerloo produisit également des maquettes pour des projets d'aéroports ainsi que pour un pont sur l'Escaut puis à partir de 1937 renonça à la stricte ligne droite du néo-plasticisme au profit de la courbe, d'abord dans des études dessinées puis dans des constructions spatiales avec un fil métallique aux orbes concentriques s'enroulant sur elles-mêmes jusqu'à enserrer un noyau solide en leur centre, comme il le fit dans «Le Nucleus» de 1946.
Ces solidifications d'espace étaient soutenues comme dans le vide par une infrastructure en plexiglas.
Il exposa une soixantaine de ses oeuvres en 1949 au Kunsthaus de Zurich avec Pevsner et Max Bill lequel organisa une exposition rétrospective de son œuvre en 1962, trois ans avant sa mort.
Certaines de ses oeuvres figurent au Stedelijk d'Amsterdam, au Salomon Guggenheim Museum de New-York et au Kunsthaus de Zurich.