| | Citation |
| | |
|
Face à une conjoncture, il ne faut pas se perdre en conjectures (Adrian D.)
|
|
|
|
Biographies
Artcult vous propose une sélection de biographies de grands maîtres. Sélection par Adrian Darmon.
René MAGRITTE
Date naissance/Mort : 1898-1967 Nationalité : Belge Activité : Peintre et dessinateur Fourchette de prix : Entre 60 000 et 3,6 millions d'euros |
|
Considéré comme un des plus grands chefs de file du mouvement surréaliste, René Magritte, né 21 novembre 1898 à Lessines, dans le Hainaut, et mort à Schaerbeck le 15 août 1967, ne s'attacha pas vraiment à représente la réalité intérieure et l'univers de l'inconscient dans ses oeuvres mais à saisir plutôt l'insolite, l'absurde ou l'étrange dans un contexte existentiel.
Après des études plutôt classiques à Charleroi, Magritte fréquenta l'académie des beaux-arts de Bruxelles de 1916 à 1918 alors que la Première Guerre Mondiale battait son plein. Pas encore connu, il épousa une amie d'enfance en 1922 alors qu'il travaillait dans une usine de papiers peints tout en consacrant son temps libre à la peinture en produisant des oeuvres inspirées du Futurisme, de l'Abstraction et du Cubisme.
Ce fut la découverte de l'oeuvre de Chirico en 1923, et notamment de ses peintures métaphysiques, qui amena Magritte à mettre en place sa propre poésie en sortant les objets de leur contexte ordinaire pour les conjuguer avec l'absurde.
Participant aux activités d'un groupe surréaliste belge formé par Paul Nougé, Camille Goemans et Marcel Lecomte, il collabora à diverses revues comme "Marie" ou "Oesophage" avant de participer au rapprochement des groupes surréalistes belge et français opéré à l'instigation d'Aragon en 1926. Ce fut d'ailleurs cette année là qu'il se détacha de l'influence de Chirico et trouva enfin sa propre formulation basée sur la notion d'objectivité et de constat à travers l'appropriation du réel.
Magritte peignit ainsi des toiles réalistes méticuleusement brossées en transformant leurs éléments pour souligner leur confusion et en faire des sortes de peintures-poèmes un peu comme celles de Miro produites en 1928. Il travailla ainsi jusqu'en 1936 pour imager son propos en déplaçant les objets par rapport à leur contexte avant d'aller résolument vers l'absurde et l'interrogation en peignant par exemple des pieds à côté de chaussures ou un paysage peint devant un vrai paysage, en fait peint aussi en cherchant à poser la question de la réalité de la réalité via la réalité peinte.
Ayant dès 1926 trouvé une galerie pour diffuser ses oeuvres, Magritte put alors se consacrer pleinement à son art. Il put ainsi vivre décemment et travailler près de Paris entre 1927 et 1930, années au cours desquelles il collabora à la "Révolution surréaliste" et à la revue "Minotaure". Il participa aux expositions surréalistes jusqu'en 1940 avant d'appliquer une technique impressionniste plutôt discutable dans ses oeuvres puis de revenir à sa précédente manière de procéder en 1946.
De 1951 à 1953, il produisit une fresque circulaire de 70 mètres, "Le Domaine enchanté", pour le casino de Knokke-le-Zoute dans laquelle il reprit la plupart des thèmes traités durant sa carrière.
Magritte fut moins inventif à la fin de sa vie mais sa célébrité était devenue telle qu'on ne lui tint pas rigueur de sa tendance à répéter ses sujets sauf lorsqu'il peignit des interprétations étranges de Madame Récamier d'après Gérard et du "Balcon" de Manet.
Au final, il fut surtout le peintre de l'humour noir, adepte de titres bizarres sans rapport avec la réalité représentée, marquée notamment par la représentation sous différentes tailles d'un petit homme en noir au chapeau melon, montré notamment avec le visage caché par une grande pomme verte, une oeuvre intitulée "La Grande Guerre".
Magritte montra aussi dans ses oeuvres des cercueils ainsi que d'autres objets comme des bustes en marbre, un oiseau, un poisson ou un rideau de théâtre. Il sembla se manifester comme un témoin impuissant des événements de son époque en doutant sans cesse de la simple réalité ou étonné par celle-ci à la manière du Candide de Voltaire, en étant un peintre avant tout hypnotisé par le mystère ou cherchant en vain à percer ses secrets ou peut-être aussi un petit bourgeois belge en proie à ses fantasme ou simplement attiré par le sens caché des kermesses flamandes d'autrefois, où la folie était permise pour contrebalancer les affres du quotidien, un univers carnavalesque qui marqua également les esprits d'autres grands artistes comme Jérôme Bosch et Pieter Brueghel ou Ensor à la fin du XIXe siècle.
A l'opposé d'autres artistes majeurs du Surréalisme, comme Tanguy, Max Ernst ou Dali, Magritte se cantonna dans la représentation du réel en détournant simplement sa signification pour provoquer des interrogations via l'absurde. Peindre une pipe et écrire sur la toile "Ceci n'est pas une pipe" procédait ainsi d'une formulation bizarre invitant le spectateur à s'interroger sur le sens de son message sans toutefois parvenir à trouver une réponse claire. Ainsi, ce que ce dernier pouvait voir n'était pas forcément ce que l'artiste voulait dire.
Finalement, Magritte occupa une position à part dans le Surréalisme dont les représentants cherchèrent à figurer en profondeur la réalité intérieure alors qu'il se concentra sur l'insolite et l'absurde à partir d'idées avec cependant le souci d'associer des images selon un schéma bien défini pour rendre le familier bien mystérieux simplement en le décalant. D'ailleurs, l'homme qu'il fut sembla complètement à l'opposé de ce qu'il manifesta en tant qu'artiste.
Magritte participa à de nombreuses expositions depuis 1920, et notamment à presque toutes les manifestations des Surréalistes. Ayant adhéré au Parti Communiste en 1932, il organisa la première exposition surréaliste d'après-guerre à Paris en 1945. Il montra également ses oeuvres à Londres, Bruxelles, New York, Paris, Dallas, Houston ou Rotterdam et eut droit à de nombreuses expositions posthumes, notamment à Marseille, Chicago, New York, Londres ou Montréal.
|
|
Considéré comme un des plus grands chefs de file du mouvement surréaliste, René Magritte, né 21 novembre 1898 à Lessines, dans le Hainaut, et mort à Schaerbeck le 15 août 1967, ne s'attacha pas vraiment à représente la réalité intérieure et l'univers de l'inconscient dans ses oeuvres mais à saisir plutôt l'insolite, l'absurde ou l'étrange dans un contexte existentiel.
Après des études plutôt classiques à Charleroi, Magritte fréquenta l'académie des beaux-arts de Bruxelles de 1916 à 1918 alors que la Première Guerre Mondiale battait son plein. Pas encore connu, il épousa une amie d'enfance en 1922 alors qu'il travaillait dans une usine de papiers peints tout en consacrant son temps libre à la peinture en produisant des oeuvres inspirées du Futurisme, de l'Abstraction et du Cubisme.
Ce fut la découverte de l'oeuvre de Chirico en 1923, et notamment de ses peintures métaphysiques, qui amena Magritte à mettre en place sa propre poésie en sortant les objets de leur contexte ordinaire pour les conjuguer avec l'absurde.
Participant aux activités d'un groupe surréaliste belge formé par Paul Nougé, Camille Goemans et Marcel Lecomte, il collabora à diverses revues comme "Marie" ou "Oesophage" avant de participer au rapprochement des groupes surréalistes belge et français opéré à l'instigation d'Aragon en 1926. Ce fut d'ailleurs cette année là qu'il se détacha de l'influence de Chirico et trouva enfin sa propre formulation basée sur la notion d'objectivité et de constat à travers l'appropriation du réel.
Magritte peignit ainsi des toiles réalistes méticuleusement brossées en transformant leurs éléments pour souligner leur confusion et en faire des sortes de peintures-poèmes un peu comme celles de Miro produites en 1928. Il travailla ainsi jusqu'en 1936 pour imager son propos en déplaçant les objets par rapport à leur contexte avant d'aller résolument vers l'absurde et l'interrogation en peignant par exemple des pieds à côté de chaussures ou un paysage peint devant un vrai paysage, en fait peint aussi en cherchant à poser la question de la réalité de la réalité via la réalité peinte.
Ayant dès 1926 trouvé une galerie pour diffuser ses oeuvres, Magritte put alors se consacrer pleinement à son art. Il put ainsi vivre décemment et travailler près de Paris entre 1927 et 1930, années au cours desquelles il collabora à la "Révolution surréaliste" et à la revue "Minotaure". Il participa aux expositions surréalistes jusqu'en 1940 avant d'appliquer une technique impressionniste plutôt discutable dans ses oeuvres puis de revenir à sa précédente manière de procéder en 1946.
De 1951 à 1953, il produisit une fresque circulaire de 70 mètres, "Le Domaine enchanté", pour le casino de Knokke-le-Zoute dans laquelle il reprit la plupart des thèmes traités durant sa carrière.
Magritte fut moins inventif à la fin de sa vie mais sa célébrité était devenue telle qu'on ne lui tint pas rigueur de sa tendance à répéter ses sujets sauf lorsqu'il peignit des interprétations étranges de Madame Récamier d'après Gérard et du "Balcon" de Manet.
Au final, il fut surtout le peintre de l'humour noir, adepte de titres bizarres sans rapport avec la réalité représentée, marquée notamment par la représentation sous différentes tailles d'un petit homme en noir au chapeau melon, montré notamment avec le visage caché par une grande pomme verte, une oeuvre intitulée "La Grande Guerre".
Magritte montra aussi dans ses oeuvres des cercueils ainsi que d'autres objets comme des bustes en marbre, un oiseau, un poisson ou un rideau de théâtre. Il sembla se manifester comme un témoin impuissant des événements de son époque en doutant sans cesse de la simple réalité ou étonné par celle-ci à la manière du Candide de Voltaire, en étant un peintre avant tout hypnotisé par le mystère ou cherchant en vain à percer ses secrets ou peut-être aussi un petit bourgeois belge en proie à ses fantasme ou simplement attiré par le sens caché des kermesses flamandes d'autrefois, où la folie était permise pour contrebalancer les affres du quotidien, un univers carnavalesque qui marqua également les esprits d'autres grands artistes comme Jérôme Bosch et Pieter Brueghel ou Ensor à la fin du XIXe siècle.
A l'opposé d'autres artistes majeurs du Surréalisme, comme Tanguy, Max Ernst ou Dali, Magritte se cantonna dans la représentation du réel en détournant simplement sa signification pour provoquer des interrogations via l'absurde. Peindre une pipe et écrire sur la toile "Ceci n'est pas une pipe" procédait ainsi d'une formulation bizarre invitant le spectateur à s'interroger sur le sens de son message sans toutefois parvenir à trouver une réponse claire. Ainsi, ce que ce dernier pouvait voir n'était pas forcément ce que l'artiste voulait dire.
Finalement, Magritte occupa une position à part dans le Surréalisme dont les représentants cherchèrent à figurer en profondeur la réalité intérieure alors qu'il se concentra sur l'insolite et l'absurde à partir d'idées avec cependant le souci d'associer des images selon un schéma bien défini pour rendre le familier bien mystérieux simplement en le décalant. D'ailleurs, l'homme qu'il fut sembla complètement à l'opposé de ce qu'il manifesta en tant qu'artiste.
Magritte participa à de nombreuses expositions depuis 1920, et notamment à presque toutes les manifestations des Surréalistes. Ayant adhéré au Parti Communiste en 1932, il organisa la première exposition surréaliste d'après-guerre à Paris en 1945. Il montra également ses oeuvres à Londres, Bruxelles, New York, Paris, Dallas, Houston ou Rotterdam et eut droit à de nombreuses expositions posthumes, notamment à Marseille, Chicago, New York, Londres ou Montréal.
|
|