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JEAN AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES
Cet article se compose de 4 pages.
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Ingres se voulut aussi peintre d'histoire et peignit des sujets historiques tout au long de sa vie mais on retiendra avant tout le portraitiste.
Ses premiers portraits étaient plutôt sobres, exécutés dans une manière sombre avec le souci de mettre surtout en valeur le visage de la personne représentée et en se contenant d'ébaucher le reste du corps comme avec les portraits de Gilbert (1805), Bartolini (1806) ou de J.B Desdéban vers 1810.

La plupart de ses autres portraits furent peints avec une fantastique qualité d'exécution et de précision quasi photographique. Il avait ainsi l'habitude de procéder à des études préalables au crayon en cherchant à mettre en avant la physionomie de ses personnages et leurs attitudes avec une mise en scène très élaborée comme dans les portraits de la famille Rivière.

Dans le portrait de Mlle Rivière, Ingres sut intégrer dans son tableau une lumière limpide faisant rayonner le visage de la jeune fille, qui mourut l'année même où fut exécuté ce portrait, et en éclairant le paysage du fond traité à la manière des peintres flamands.

Ses portraits eurent pour la plupart une étonnante profondeur psychanalytique dans ce sens où chaque personnage reflétait parfaitement sa condition sociale alors que dans certains tableaux d'histoire, l'artiste se permit des libertés d'interprétation tout en mêlant étroitement son style au contenu idéologique des scènes peintes, allant toutefois jusqu'à flirter avec le fantastique et l'onirisme dans certaines compositions, échappant ainsi au classicisme dont il était l'ardent défenseur.
"Mme Moitessier"

Ingres se montra plus libre et peut-être plus étonnant dans la représentation de nus traités souvent dans un style orientaliste comme avec la baigneuse vue de dos, l'Odalisque ou la Vénus Anadyomène, mettant l'accent sur les contours des corps aux poses alanguies. On lui reprocha toutefois d'avoir déformé les corps, notamment celui de la Grande Odalisque de 1814 qui aurait trois vertèbres de trop. Ingres se défendit en disant qu'en peinture l'exagération pouvait être permise et même nécessaire pour dégager ce qui était beau. A ce propos, son chef d'œuvre fut probablement Le Bain Turc de 1862 alors que globalement on le considéra comme un peintre froid et dénué de sensualité mais ce tableau montra finalement qu'il était un véritable amoureux de la beauté féminine.

Travailleur infatigable et souvent insatisfait, il reprit plusieurs fois des tableaux exécutés des années auparavant comme cet autoportrait qu'il peignit à l'âge de 25 ans et qu'il retravailla plus de quarante années plus tard. Il exécuta aussi de nombreuses répliques d'une même oeuvre destinées à plusieurs collectionneurs ou musées et bien qu'il resta attaché à une conception assez stricte du classicisme, il inspira à travers la déformation des corps féminins de nombreux peintres novateurs comme Manet et même Picasso au début du XXe siècle. Ingres, qui perdit sa première femme en 1849 et se remaria deux ans plus tard avec Mlle Delphine Ramel, mourut le 14 janvier 1867 à Paris après avoir pris froid dans la nuit du 6 au 7. Il venait juste de donner un concert de musique de chambre chez lui et s'était couché dans son lit lorsqu'une bûche incandescente roula de la cheminée vers le sol provoquant un dégagement de fumée. Ingres se leva et ouvrit la fenêtre pour dissiper la fumée et aérer la pièce et prit froid en dormant.

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