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Un charcutier présente sa palette sur son étalage alors qu'un grand peintre fait étalage de sa palette...(AD)

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Biographies

Artcult vous propose une sélection de biographies de grands maîtres. Sélection par Adrian Darmon.
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Vincent VAN GOGH
Date naissance/Mort : 1853-1890
Nationalité : Hollandais
Activité : Peintre et dessinateur
Fourchette de prix : Entre 200 000 et 80 000 000 euros
Cet article se compose de 2 pages.
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VAN GOGH LE MAUDIT

Né à Zundert (Hollande) le 30 mars 1853, Vincent Willem Van Gogh était le fils du pasteur Théodore Van Gogh et d'Anna Carbentus, sa femme. Après avoir passé son enfance chez ses parents, il entra à dix-sept ans comme commis à la galerie d'art Goupil à La Haye et se mit parallèlement à produire en amateur des dessins et des toiles dans des tons sombres.

Il prit rapidement alors l'habitude d'entrer en correspondance avec son frère Théo pour lui faire part de ses espoirs, de ses joies et de ses angoisses, des lettres qui traduisaient la souffrance d'un jeune homme déjà mal dans sa peau et peu enclin à se fondre dans le moule de la société.

En 1873, Vincent fut envoyé par la maison Goupil à sa succursale de Londres puis à celle de Paris deux ans plus tard. Peu motivé par son travail et alors empreint d'un profond mysticisme propre à altérer sa santé mentale, il reprit sa liberté en 1876 avec l'ambition d'aller prêcher l'évangile dans des régions où régnait la pauvreté.

Il alla à Amsterdam étudier la théologie et partit pour le Borinage, en Belgique, pour porter la bonne parole aux mineurs. Là, il produisit des dessins d'après nature sous l'influence de Millet. Toutefois, ne parvenant pas à mener à bien sa mission d'évangéliste, il retourna en 1881 chez ses parents à Etten et fit la connaissance du peintre Anton Mauve qui lui permit de se perfectionner tout en l'encourageant à devenir un artiste à temps complet.

Vincent séjourna ensuite à La Haye puis revint chez ses parents installés cette fois à Nuenen, dans le Brabant, où il resta jusqu'en novembre 1885. Pendant cette période, il produisit une quantité considérable de dessins et d'huiles en prenant pour modèles des paysans et des gens d'humble condition et en les représentant fatigués ou hébétés comme dans les « Mangeurs de pommes de terre ».

A cette époque, Van Gogh fut avant tout un peintre de la mélancolie et de la tristesse en produisant des œuvres sombres pleines de désespoir. Il se rendit ensuite durant trois mois à Anvers où il fréquenta l'Académie et le soir une école de dessin avant de rejoindre son frère à Paris, où il devint l'élève de Cormon.

Au cours de son séjour à Paris, il apprit à éclaircir sa palette et à alléger ses coups de pinceau tout en choisissant des tons gris lors de la réalisation de ses toiles. Déterminé à progresser, il se mit aussi à peindre des fleurs sous l'influence de Monticelli tout en découvrant en même temps les Impressionnistes et surtout l'art des estampes japonaises, ce qui l'amena dès lors à se servir d'un roseau taillé pour produire ses dessins.

L'année 1887 marqua un grand tournant dans sa carrière lorsqu'il décida brutalement d'éclaircir sa palette et de peindre des paysages ensoleillés aux tons violents et clairs.

Ayant rencontré Gauguin à Paris, Vincent éprouva soudainement le besoin de quitter la capitale, où son mal-être s'amplifiait, avec l'envie d'aller à Arles pour peindre la lumière intense du soleil. Dès son arrivée, il libéra alors toute son énergie ainsi que son génie en étant inspiré par les paysages ensoleillés de la Provence.

Il peignit en toute liberté des vergers, des oliveraies, des champs et la mer avec une verve magistrale, projetant sa folie sur la toile avec une rage brûlante comme s'il avait été victime d'insolations répétées.

Fébrile, sans cesse emporté au point de ne plus pouvoir se contrôler, Vincent poursuivit sa quête impossible d'une gloire à laquelle il rêvait mais qui était d'ores et déjà inatteignable du fait de son profond désespoir et de son incapacité à vivre en société.

Après avoir séjourné à l'hôtel Carrel, il s'installa dans une petite maison place Lamartine, où il peignit sa chambre ainsi que des natures mortes. Gauguin vint alors le rejoindre mais les deux artistes aux caractères si différents et aux vues si divergentes se disputèrent vite. Le climat devint invivable et à la veille de Noël 1888, après avoir menacé physiquement Gauguin, Vincent se coupa l'oreille lors d'un accès de folie.

A la suite de cet incident, effrayé par le comportement de son compagnon, Gauguin repartit à Paris et Vincent fut soigné à l'hôpital par le docteur Rey dont il fit le portrait. L'artiste fut rapidement rétabli mais son état psychique laissa à désirer au point qu'il décida de lui-même de se faire admettre à l'hôpital psychiatrique Saint-Pol-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence le 8 mai 1889.

Bien qu'entouré de fous, il alla mieux et se mit à peindre des thèmes choisis dans l'enceinte de l'asile ou ses abords, notamment des oliviers, des troncs d'arbres ou des paysans en train de faucher le blé.

A nouveau engagé dans une production frénétique et dans une quête de l'absolu, il exécuta des toiles représentant les travaux des champs et les heures de la journée d'après Millet ainsi que des sujets d'après Rembrandt, Delacroix, Doré ou Daumier.

Ce fut néanmoins dans ses tableaux de fleurs qu'il exprima le mieux son extraordinaire talent de coloriste alors que durant son séjour à Saint-Rémy, il avait pris du recul par rapport à son intense attirance pour le soleil.

Toujours plus audacieux et vigoureux avec son pinceau, il employa cependant des couleurs plus sobres en produisant des œuvres par essence expressionnistes.


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