Jean-Marie Barre est par excellence le peintre d'une certaine atmosphère qui invite à la méditation. Ses peintures fixent en effet un moment fugitif qui devient éternel par la magie de son pinceau jusqu'à pousser le spectateur à faire remonter de sa mémoire des instants de sa propre existence.
Habité par les impressions du sud depuis son adolescence, période clé où il découvrit les rivages de la Méditerranée après avoir été imprégné par la Lorraine verdoyante de sa première enfance. Pour aborder le processus de création, son intention a été de saisir et tenter de sublimer un instant précis. Un aparté ; ce moment rare, fugace parfois, où la lumière franche s'invite tout à coup de façon singulière.
"Le Canillon", hst 81 x 116 cm
Ce travail sur le rapport entre les zones fortement marquées, celles révélées par les demi tons, et celles noyées dans le sombre sont l'objet d'un effort d'observation, de réflexion tout au long de longues séances de peinture.
"La chambre secrète", hst 60 x 73 cm |
"La Chambre" hst 100 x 81 cm |
"La Cigalière" hst 80 x 100 cm |
Généralement, Jean-Marie Barre commence par un croquis où il saisit son idée. Très naturellement, il sait déjà à ce moment ce que doit représenter son projet et voit l'œuvre terminée. Pour autant, il serait vain de croire que le "copier coller" puisse s'exécuter sans passer par les affres de l'incertitude, de la valeur donnée à tel élément par rapport à tel autre ; par le manque de nuance de quelques éléments où encore le trop d'importance donné à telle ou telle partie plutôt qu'au sujet principal.
S'agissant du fond, le propos essentiel n'apparaît pas toujours en première lecture. Car, dans la conception de l'œuvre, le dessin se complète d'un texte. Sorte de synopsis dans lequel il pose l'histoire, ses acteurs et l'action sensée s'en dégager. Ce n'est qu'ensuite, une fois le dessin reporté sur la toile, que vont s'articuler les différentes étapes avant que quelques semaines plus tard, il aboutisse à un résultat satisfaisant. Car chaque œuvre s'appuie sur ce schéma, cette mise en perspective lui étant nécessaire.
"Délicieux Rendez-vous", hst 73 x 92 cm |
"Le Café de l'Entre-deux-Mers" 54 x 73 cm |
"Ecole buissonnière" hst six figures
|
Par delà le discours esthétique, la recherche de charme et d'émotion, Jean-Marie Barre appose une autre histoire, une autre référence, voire plusieurs, conscientes ou inconscientes. En effet, si un œil averti voit ici ou là la référence à un autre artiste ( ex : Renoir dans "Un repère dans le sud", Michel Deville dans « le jeudi en douce », Yvel avec « Buvette de la plage», ou Rosa Bonheur dans « L'échappée belle », d'autres sont plus directement liées à son histoire personnelle. Ainsi, la série des véhicules anciens est une évocation de son terrain de jeu favori lors de sa première enfance, ce qui l'a amené à faire cette relation quelques années après avoir entamé ce travail. Car si d'évidence l'artiste a quelque chose à montrer, Il se doit à son avis d'avoir quelque chose à dire !
contact : jmarie_barre@yahoo.fr http://jeanmariebarre.com
"Le paravoir", hst 81x 116 cm
"la Grotte à Cassis" hst 73 x 100 cm
L'aspect thérapeutique n'est qu'une conséquence de cette nécessité de s'ouvrir. Sur soi, mais aussi sur un propos. A cet égard,si dans « Chambre n°49 » ou « Délicieux rendez-vous», la lecture semble claire, dans d'autres œuvres, il n'en va pas de même. « Buvette de la plage » est aussi une réflexion sur la condition de l'ouvrier, « Prived service » ou « La couverture verte » va sur celle du monde paysan."Le paravoir" évoque la honte provoquée par la situation d'être au chômage alors que pour « La discrète » et « La grotte à Cassis » c'est de l'exercice de la solitude dont qu'il est question. "Prived service" et "Transfert" sont de leur côté une critique directe des forces de l'argent tandis que « Chassez le naturel »,ou « Silence naturel » parlent à leur façon d'environnement. Mais si des sujets semblent plus légers comme : « Noces et banquets » et « Café de l'Entre-Deux-Mers », d'autres sont plus graves comme « Hôtel Romanin », une évocation de Jean Moulin ou « Trois fois rien » sur la shoa. Messages conscients ou subliminaux, ils font corps avec l'œuvre présentée. On peut ajouter que le titre lui-même peut être à double sens. C'est le cas pour « Prived service », « Transfert », ou « Trois fois rien » notamment.
"La Discrète", hst 65 x 92 cm
"Le Pavillon du Pré" hst 89 x 116 cm
"le Grand Bassin" hst 81 x 100 cm
Si la majorité des œuvres offrent un climat apaisé, une sorte d'intemporalité, ( Jean-Marie Barre inscrit ici la notion de paix intérieure, ajoutée à la relation au temps, illustré ici, dans l'acte de peindre lui-même, où la réflexion lui parait le dernier des luxes), ce ne fut pourtant pas toujours simple. Entré très jeune à l'Ecole des Beaux-arts d'Aix-en-Provence, sa formation s'est faite plus pragmatiquement dans une approche tout d'abord « polytechnique » du métier,en pratiquant la décoration de scène, la peinture murale et monumentale ou l'architecture…
"L'Orangerie", hst 54 x 73 cm
"Noces et Banquet" hst 100 x 81 cm
"Prived Service" hst 73 x 100 cm
"J'étais pris alors dans un esprit de défi et de performance. La tension fut encore plus importante lorsque, pendant trois ans, je devenais journaliste (Le film français, Vidéo 7, l'Evénement du jeudi…) De retour à l'atelier, ma palette a semblé véritablement s'affirmer à la fin des années 80. Et c'est quelques années plus tard à la suite de quelques salons -Comparaisons, Figuration Critique, France -Japon …) que mon travail a été vu dans quelques galeries (l'Orangeraie à Saint-Paul de Vence, Zabbeni à Vevey ou Tempera à Bruxelles", a déclaré l'artiste dont l'oeil semble bien plus performant que l'objectif d'un appareil photographique puisque ses oeuvres ont le don incroyable d'être narratives et en même temps poétiques.
"Silence Naturel", hst 54 x 73 cm
"Transfert" hst 81 x 116 cm
"Trois fois rien" hst 54 x 73 cm
"Le repaire dans le Sud" hst 89 x 116 cm
"La Buvette de la plage", hst 89 x 116 cm
contact : jmarie_barre@yahoo.fr http://jeanmariebarre.com