Les Galeries nationales du Grand Palais à Paris présentent jusqu'au 8 janvier 2007 une exposition consacrée à l'art du portrait entre 1770 et 1830. Les visiteurs pourront ainsi admirer 140 peintures et sculptures produites à partir de la deuxième moitié du XVIII e siècle lorsque les artistes rompirent avec une tradition qui voulait qu'un personnage soit représenté dans une attitude plutôt solennelle et figée.
Ce fut d'abord en Angleterre que les peintres sortirent du conformisme, notamment à la suite de Thomas Gainsborough, pour donner de l'importance au sujet en le montrant enfin d'une manière naturelle, le plus souvent dans son élément de prédilection.
La révolution du portrait devint ainsi foudroyante à travers des représentations diverses, comme celles d'une femme en train de lire, d'écrire ou même de peindre, d'un chasseur adossé à un arbre l'air satisfait, son chien près de lui, d'une comédienne dans son costume de scène, d'une dame s'aérant avec un éventail assise dans une posture indolente ou d'un amateur d'art admirant sa collection.
Le hiératisme et la solennité laissèrent donc la place à un réalisme teinté de romantisme ou d'intimisme alors que les peintres captèrent d'une manière moins conventionnelle les visages de personnages hauts placés pour céder bien plus aux désirs des gens de la bourgeoisie et du théâtre de se faire tirer le portrait dans des postures plus naturelles.
On admirera ainsi le magnifique portrait de la comédienne anglaise Mrs Abington peint par Reynolds en 1771 qui la montre avec un air mutin et en même temps mystérieux ou l'extraordinaire statue de Voltaire par Pigalle ou encore le toujours étonnant "Marat assassiné" par David parmi d'autres somptueuses oeuvres présentées de manière magistrale. Un régal.