Le Musée Cernuschi à Paris présente jusqu'au 30 décembre 2006 une exposition consacrée aux Perses sassanides dont la civilisation disparut suite à leur défaite par les Arabes à Nevahend en 642. Titrée "Les Perses sassanides. Fastes d'un Empire oublié", cette exposition permet de remettre en lumière ce peuple longtemps oublié avec la présentation de vaisselles royales, de sceaux, de monnaies d'or et d'argent, d'armes d'apparat, de camées et d'intailles provenant de collections américaines, européennes ou iraniennes pour rappeler ainsi quatre siècles de l'histoire de la Perse.
Apparue au début du IIIe siècle, la dynastie sassanide, qui créa un empire s'étendant de l'Euphrate à l'Indus, faillit s'emparer de Constantinople et occupa pour un temps Antioche et l'Égypte.
Descendant d'un ançêtre nommé Sassan – prêtre du sanctuaire d'Istakhr, héritier de l'ancienne cité royale de Persépolis – Ardachîr défit et tua en 224 le souverain parthe Artaban et conquit Ctésiphon – la capitale de son adversaire – où il se fit couronner roi. Originaire du Fars comme l'étaient les Achéménides, la nouvelle dynastie ressuscita la gloire de l'ancienne Perse et effaça en grande partie l'influence des Grecs en faisant du zoroastrisme l'unique religion nationale.
Les souverains qui se succédèrent, notamment Chahpuhr Ier (241-272), Chahpuhr II (309-379), Khosroès Ier (531-579) ou Khosroès II (590-628) assurèrent une longue stabilité à leur empire qui fut toutefois forcé de protéger ses frontières orientales et septentrionales tout en faisant la guerre contre Rome et ensuite Byzance. A la longue, les adversaires s'épuisèrent les uns et les autres à la suite de multiples batailles avant de céder aux coups de butoir des armées arabes.
Vaincu, Yazdagard III, le dernier roi sassanide, fut contraint de fuir vers le Khorassan où il mourut abandonné. La Perse sassanide resta cependant un modèle étatique pour les Arabes puisque le califat abbasside de Bagdad s'en inspira et bien que l'islam l'emporta surl'ancienne religion nationale, la langue arabe ne put être imposée au peuple perse.
Les Sassanides laissèrent derrière eux d'importantes traces artistiques glorifiant leur souverain à travers les représentations de scènes de chasses, de banquets et d'investitures royales. D'autre part, par le biais de Byzance ou du monde musulman, l'Europe romane récupéra à son profit de nombreux éléments décoratifs floraux ou animaliers créés par les artisans sassanides.