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Adrian Darmon, conversation avec moi-même au sujet de l'art contemporain, une mine d'or mais aussi un terrain glissant pour le marché
01 Octobre 2006



Cet article se compose de 3 pages.
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Question : L'art contemporain est-il donc comparable à un effet de mode ? Réponse : En grande partie oui or, si on se réfère à la haute couture, qui fait partie dela mode. De nombreux couturiers en vogue il y a 20 ans ont mis depuis la clé sous la porte pour diverses raisons qui tiennent à la crise économique ou à la concurrence des pays asiatiques où sévissent des rois de la copie à bon marché ainsi qu'aux changements de goûts. Le parallèle vaut pour l'art contemporain, un domaine où on a vu émerger des dizaines d'artistes chinois qui ont d'abord séduit les collectionneurs asiatiques avant de figurer de plus en plus dans les foires européennes. D'autre part, il ne faut pas négliger les plagiats qui se vendent maintenant comme des petits pains puisque bon marché un peu partout dans le monde, un phénomène dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences mais qui risque à un moment ou à un autre de porter ombrage au marché des valeurs dites sûres. Le jour n'est pas loin où certains artistes recherchés seront copiés sans vergogne dans des pays où les touristes trouveront amusant de s'offrir à vil prix des créations bluffantes. Néanmoins, cela ne perturbe pas encore vraiment les amateurs qui ont leurs regards obstinément tournés vers les grandes manifestations et les ventes aux enchères sans trop chercher à analyser leurs choix.

Question : Les artistes contemporains en pointe ont-ils tous du talent ? Réponse : Certains oui, d'autres non si on considère que leur célébrité dépend en grande partie des campagnes de promotion qui s'opèrent sur leurs noms. En fait, dans ce domaine, les artistes sont loin d'être égaux comme cela est le cas pour la peinture ancienne, l'Impressionnisme, le Cubisme et d'autres mouvements. Il y a de plus une injustice criante dans le domaine de l'art contemporain car il existe de nombreux artistes dotés d'un réel talent qui n'ont pas eu la chance d'être promus commercialement. On se demande d'ailleurs parfois si certains galeristes ne sont pas tombés sur la tête en exposant à la FIAC ou d'autres grandes foires des artistes dont les créations sont propres à laisser songeur.

Question : Existe-t-il une intelligentsia du marché de l'art et si oui, exerce-t-elle une domination sur le marché ? Réponse : Oui à l'évidence car le monde de l'art contemporain dépend avant tout des marketing men de Christie's ou Sotheby's, de galeristes en vogue et de magazines qui consacrent surtout leurs pages à des artistes qui ont actuellement la cote. Le rôle de ces acteurs est pernicieux à certains égards puisqu'ils ont contribué à créer une élite difficile, sinon impossible, à contourner.

Question : Les grands collectionneurs jouent-ils un rôle important dans l'explosion de certaines cotes d'artistes ? Réponse : Sans aucun doute. Il suffit que François Pinault, un des plus grands collectionneurs de la planète, s'intéresse subitement à tel ou tel artiste pour que la cote de ce dernier enfle exagérément. Certains journalistes, et non des moindres, ont été d'ailleurs jusqu'à affirmer que personne ne pouvait rivaliser avec le propriétaire de Christie's lorsqu'il s'agissait de détecter les stars de demain. Bref, ce qu'il achète est donc censé devenir de l'or en barre. C'est là où on se rend compte que les grands collectionneurs ont mis les critiques d'art sous l'éteignoir s'agissant de la promotion des artistes contemporains alors qu'il y a un demi-siècle leurs prédécesseurs avaient tendance à acheter des valeurs déjà consacrées comme le Dr Barnes ou d'autres amateurs aisés.

Question : L'argent a-t-il eu un effet pernicieux sur le marché de l'art ? Réponse ; Oui évidemment puisque ceux qui font monter et exploser les cotes ont d'énormes moyens financiers à leur disposition et que leur mode de vie est tourné vers la modernité associée au luxe. Là, les connaissances s'effacent devant la force financière qui relègue donc loin les critères classiques adoptés pour les achats effectués dans d'autres domaines. La cote d'un Kandinsky, d'un Picasso, d'un Monet ou d'un Renoir reste plus ou moins bien établie. Là, les acheteurs savent dans quelle fourchette acheter alors que pour l'art contemporain, les fluctuations, souvent à la hausse, sont brutales et difficilement explicables. On saura toutefois gré à François Pinault, Bernard Arnault et d'autres capitaines d'industrie d'avoir donné un formidable élan à l'art contemporain à travers leurs innombrables achats qui leur ont permis notamment de créer des centres d'art appelés à rendre durable la célébrité des auteurs des œuvres qu'ils abritent mais leurs actions dérivent surtout d'un marketing reposant plus sur leurs capacités financières que sur un goût pertinent quand bien même leurs choix auraient tout pour s'avérer être payants.

Question : Jusqu'à quelles limites l'art contemporain peut-il aller ? Réponse : Nul ne sait surtout que les artistes ont plutôt le chic de sans cesse explorer les territoires de la dérision et de la provocation. Du moment qu'ils bénéficient d'une promotion à grande échelle et de l'appui d'acheteurs qui sont pour eux de véritables mécènes, il n'y a pratiquement aucune frontière propre à être déterminée avec certitude d'autant plus que les mouvements actuels, si tant est qu'on puisse évoquer une réelle existence de ceux-ci, continuent à essaimer en transformant le domaine de l'art contemporain en tour de Babel où se côtoient l'art brut, le nouveau réalisme, le stuckisme, le land art, le pop art revisité, le body-art, l'art trash, le conceptuel, la vidéo, l'abstraction ou même le virtuel. Subitement, les créations de Walt Disney deviennent ainsi de l'art au sens propre. Il a suffi de reprendre le concept de Duchamp avec son fameux urinoir présenté à l'Armory Show de New York en 1913 pour décréter que tout était de l'art. A partir de là, les formulations ont été quasiment infinies puisqu'on trouve de tout dans les foires d'art contemporain où le propos est d'étonner sans cesse et de transformer l'étonnement en vérité qu'il suffit d'affirmer. On a déjà vu des artistes aller jusqu'à se mutiler sur une toile pour l'imprégner de leur sang jusqu'à en mourir. On en a vu d'autres mettre de la merde en boîte dès les années 1960, d'autres encore se servir de leur excréments ou de leur sperme pour peindre ou montrer en vidéo des transformations physiques réalisées à vif ou sous anesthésie avec l'aide de chirurgiens et on risque de voir d'autres événements artistiques encore plus « gore » sans oublier d'autres mises en scène où le scabreux peut virer au blasphème jusqu'à provoquer des indignations dont les conséquences, encore limitées aujourd'hui, finiront demain par être plus graves. Les provocations sont ainsi de plus en plus poussées à l'extrême alors que l'art actuel se nourrit plus qu'hier de constats politiques, sociaux et religieux, le propos étant souvent d'interpeller le spectateur au plus profond de lui-même quitte à lui donner le haut le cœur. On ne niera donc pas que l'art contemporain joue un rôle sociologique aux effets de yo-yo, allant de la pertinence à l'outrance en passant par le bizarre, le choc émotionnel, la remise en question de ses propres certitudes, le questionnement sur le devenir de l'homme ou de la planète, les croyances, les fantasmes ou l'illusion. Il y a là un concept étendu de liberté que les artistes contemporains ne se privent pas d'utiliser en faisant abstraction de la faculté qu'avait leurs aînés de s'autocensurer.

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