Il n'y avait pas beaucoup d'artistes réputés pour peindre des ballerines au XIXe siècle. En fait, en cherchant bien il n'y avait pratiquement que Degas…
Le Musée du Luxembourg présente jusqu'au 6 août 2006 une exposition intitulée "L'Envolée Lyrique, Paris 1945-1956" consacrée aux peintres abstraits adeptes du geste, de l'écriture et des signes qui eurent une énorme influence sur les artistes expressionnistes abstraits des Etats-Unis.
De Staël, Soulages, Estève, Serge Poliakoff, Henri Michaux , Wols, Mathieu, Vieira da Silva, Zao Wou-Ki, Atlan, Hartung, Bryen, Schneider, Bazaine, Bissière, Singier, Manessier, Le Moal Germain ou Martin Barré furent les rois de l'abstraction lyrique mais leur renommée fut étouffée injustement par les peintres américains d'après-guerre, comme Pollock, Kline, De Kooning, Jasper Johns, Rothko ou Gottlieb, qui bénéficièrent avant tout de l'appui de galeristes férus de marketing pour les imposer sur la scène internationale.
Cette exposition sert donc à réhabiliter ces artistes qui travaillèrent à Paris et dont les cotes sont de très loin inférieures aux Américains qui, ironie de l'histoire, ne furent en fait que leurs suiveurs en empruntant leurs méthodes, comme le recours aux coulures, aux taches, aux signes, aux courbes et aux projections directes sur la toile.
En 1950, les critiques américains continuaient à croire à la primauté de ces artistes mais il y a eu alors l'énorme développement économique américain et surtout la guerre froide pour changer la donne, la CIA ne se privant pas au passage d'inciter les musées et les galeries des Etats-Unis à donner la préférence aux artistes autochtones en faisant courir le bruit que les Européens étaient pervertis par le Communisme.
Les artistes parisiens n'intéressèrent donc qu'un nombre restreint de galeries et d'amateurs alors que le grand public les considéra un peu comme des farfelus, Mathieu apparaissant notamment à la télévision pour créer une oeuvre en moins de dix minutes comme s'il participait à un jeu.
Cette exposition a eu aussi le mérite de recadrer l'émergence de l'abstgraction lyrique, née avec la fin de la guerre, au moment d'Hiroshima, une peinture productive d'interrogations, de doutes et d'inquiétudes définie par plusieurs écoles qui lui servirent de pont et qui soulignèrent les différences des styles appliqués par leurs artistes, certains pratiquant une abstraction pure alors que d'autres allèrent vers la géométrie, le gestuel, l'art Cobra et le paysage abstrait ou ne renoncèrent pas totalement à la figuration. Mais tous eurent comme point commun d'exprimer leur liberté et d'aller vers quelque chose de résolument nouveau. Dommage qu'ils soient aujourd'hui injustement à la traîne des Américains sur le marché de l'art.
A.D
Le Musée du Luxembourg présente jusqu'au 6 août 2006 une exposition intitulée "L'Envolée Lyrique, Paris 1945-1956" consacrée aux peintres abstraits adeptes du geste, de l'écriture et des signes qui eurent une énorme influence sur les artistes expressionnistes abstraits des Etats-Unis.
De Staël, Soulages, Estève, Serge Poliakoff, Henri Michaux , Wols, Mathieu, Vieira da Silva, Zao Wou-Ki, Atlan, Hartung, Bryen, Schneider, Bazaine, Bissière, Singier, Manessier, Le Moal Germain ou Martin Barré furent les rois de l'abstraction lyrique mais leur renommée fut étouffée injustement par les peintres américains d'après-guerre, comme Pollock, Kline, De Kooning, Jasper Johns, Rothko ou Gottlieb, qui bénéficièrent avant tout de l'appui de galeristes férus de marketing pour les imposer sur la scène internationale.
Cette exposition sert donc à réhabiliter ces artistes qui travaillèrent à Paris et dont les cotes sont de très loin inférieures aux Américains qui, ironie de l'histoire, ne furent en fait que leurs suiveurs en empruntant leurs méthodes, comme le recours aux coulures, aux taches, aux signes, aux courbes et aux projections directes sur la toile.
En 1950, les critiques américains continuaient à croire à la primauté de ces artistes mais il y a eu alors l'énorme développement économique américain et surtout la guerre froide pour changer la donne, la CIA ne se privant pas au passage d'inciter les musées et les galeries des Etats-Unis à donner la préférence aux artistes autochtones en faisant courir le bruit que les Européens étaient pervertis par le Communisme.
Les artistes parisiens n'intéressèrent donc qu'un nombre restreint de galeries et d'amateurs alors que le grand public les considéra un peu comme des farfelus, Mathieu apparaissant notamment à la télévision pour créer une oeuvre en moins de dix minutes comme s'il participait à un jeu.
Cette exposition a eu aussi le mérite de recadrer l'émergence de l'abstgraction lyrique, née avec la fin de la guerre, au moment d'Hiroshima, une peinture productive d'interrogations, de doutes et d'inquiétudes définie par plusieurs écoles qui lui servirent de pont et qui soulignèrent les différences des styles appliqués par leurs artistes, certains pratiquant une abstraction pure alors que d'autres allèrent vers la géométrie, le gestuel, l'art Cobra et le paysage abstrait ou ne renoncèrent pas totalement à la figuration. Mais tous eurent comme point commun d'exprimer leur liberté et d'aller vers quelque chose de résolument nouveau. Dommage qu'ils soient aujourd'hui injustement à la traîne des Américains sur le marché de l'art.