Le Musée des Beaux-Arts de Lille présente jusqu'au 14 juin 2004 une exposition consacrée à Pierre-Paul Rubens, le maître de la peinture flamande du XVIIe siècle. Rubens (1577-1640) a été autant encensé que Rembrandt par les historiens d'art. Par ailleurs, il a probablement connu de son vivant une gloire plus appuyée que l'artiste hollandais qui s'était mis à dos la bonne société amstellodamoise durant les vingt dernières années de son existence.
Rubens traita la plupart des sujets chers aux peintres, le portrait, les scènes bibliques et la mythologie avec une fougue exacerbée mais aussi avec l'âme d'un industriel avisé, probablement le premier de son époque, puisqu'il se fit assister de plus d'une quarantaine d'aides de talent. Cela lui permit ainsi d'être exceptionnellement prolifique.
Il s'agit de la première rétrospective consacrée en France à ce peintre depuis 27 ans avec 165 pièces qui témoignent du superbe talent de l'artiste qui fut le roi des formes plantureuses.
Entré en apprentissage chez le peintre paysagiste Tobias Verhaecht en 1598, Rubens poursuivit ses études auprès d'Adam Van Noorte et d'Otto van Veen avant de partir à Rome, Gênes et Venise où il admira les œuvres du Caravage et de celles des grands maîtres de la Renaissance. Il revint à Anvers en 1609 pour devenir le peintre officiel de l'archiduc Albert, gouverneur des Pays-Bas. Dès lors, Rubens connut un énorme afflux de commandes de l'Europe entière, notamment de France, d'Angleterre et d'Espagne.
De l'audace, toujours de l'audace, Rubens appliqua ce principe dans sa peinture jusqu'à la fin d'une existence dorée. Peintre célébré, il fut également diplomate et sut s'attirer jusqu'au bout la faveur des grands de son monde.