Beaucoup d'économistes, à l'image de W. Beaumol, ont mis en doute la rentabilité des œuvres d'art face aux actifs financiers, même à la fin des années 80, en pleine bulle spéculative. Sur les périodes considérées, les taux de rendement dégagés restaient inférieurs à ceux des places boursières. Mais aujourd'hui, alors que les cours des actions ne cessent de chuter, les conclusions sont toutes autres.
Depuis avril 2000, la peinture a gagné près de 15% pendant que le NASDAQ et le CAC40 se sont effondrés ! Les progressions de prix sur le marché de l'art sont certes lentes, mais elles restent régulières. Depuis mai 1996, le taux de rendement annuel moyen dégagé sur le segment de la peinture est de 6,82%. Les marges de progressions sont importantes : aujourd'hui la valeur moyenne des œuvres d'art reste encore inférieure de 11,4% à celle de 1989, année la plus spéculative du marché. L'œuvre d'art n'est pas un parfait substitut au titre financier… il n'en garde que les atouts, tout en conférant à son détenteur la satisfaction du plaisir esthétique!
Les risques encourus sur le marché de l'art sont bien plus faibles à moyen terme que ceux pris par l'investisseur boursier. Les moins avertis supposent que les prix d'une œuvre sont uniquement dépendants de sa qualité. Ils en déduisent que l'acheteur a ses raisons que la raison ne connaît pas. On pourrait en conclure que l'expertise relève plus d'un art divinatoire, mais le prix d'un tableau peut s'expliquer scientifiquement.
Globalement, son pouvoir spéculatif est peu étendu, mais les marges de certains segments ou artistes peuvent être particulièrement lucratives. En quelques années, la cote de certains d'entre eux peut doubler. De même, avec les phénomènes de mode, de raréfaction, les prix peuvent monter plus rapidement sur certains segments. Des sélections soignées de portefeuilles d'œuvres peuvent laisser envisager des rendements particulièrement élevés.
Même si les records des impressionnistes ne sont pas aussi extraordinaires que ceux atteints à la fin des années 80, nombreux sont les segments dont les prix sont supérieurs à ceux de l'époque.
(Source artprice.com)