Alors que la concurrence de Sotheby's et de Christie's se montre d'emblée vive à Paris, les ventes aux enchères organisées à Drouot et en province entre le 26 novembre et le 2 décembre 2001 ont été plus soutenues que durant les semaines précédentes.
Eventails : de gros écarts
Le 26 novembre, l'étude Dumousset a enregistré plusieurs prix faramineux pour des éventails.
459 170 FF, record mondial, pour un éventail du milieu du XVIIIe siècle à feuille en burgau incrusté d'ors et de couleurs, partiellement peinte de guirlandes et de fleurs avec une scène intitulée « Apollon au zénith de sa gloire », la monture squelette à 16 brins en nacre repercée, sculptée, burgautée, incrustée d'ors de couleur reprenant les scènes de la feuille, un travail étranger, vraisemblablement russe (10 cm de hauteur, 27 cm de long).
42 638 FF un éventail vers 1680 mis au rectangle (51 x 25,5 cm) avec une scène montrant des échoppes proposant des faïences de Delft, des miroirs, de la lingerie, des objets religieux avec à gauche des comédiens présentant une pièce de théâtre sur une estrade.
43 950 FF une feuille d'éventail à la Pompadour peinte à la gouache en trompe l'œil d'une scène intitulée « Pygmalion amoureux de son œuvre » avec une monture en ivoire incrustée d'or et d'argent et richement sculptée de personnages à l'antique célébrant un mariage sous un portique néoclassique.
146 935 FF trois éventails « autographes » de la fin du XIXe siècle utilisés par Mme Antonin Mercié, épouse du sculpteur (1845-1916), le premier réservé aux peintres (29 dessins, gouaches ou aquarelles notamment par Merson, Puvis de Chavanne, Bouguereau), le second aux gens de lettres (dédicaces par Rostand, Sardou et d'autres et le troisième aux caricaturistes (6 dessins par Forain, Steinlen, B. Rabier)
Les amours d'Emile Bernard, la dernière lettre de Baudelaire
Le 27 novembre, l'étude Buffetaud a adjugé pour 50 000 FF la correspondance entretenue par le peintre Emile Bernard avec Charlotte Brisse, un amour de jeunesse, soit 44 lettres et 5 poèmes autographes, le tout réuni dans une chemise portant le titre « Journal d'amour de St Briac ». D'autre part, une émouvante lettre d'une page écrite par Charles Baudelaire à sa mère le 30 mars 1866 de Bruxelles, le jour ou la veille où il fut frappé d'aphasie, a été vendue pour 40 000 FF, au double de son estimation.
L'étude Tajan a quant à elle obtenu une enchère de 760 000 FF pour un livre d'heures à l'usage de Rouen (vers 1480), in 8° (178 x 132 mm) de 127 feuillets de parchemin non foliotés, 19 grandes miniatures, écriture gothique à 16 lignes sur une colonne (102 x 64 mm), réglure et encadrement à l'encre rousse, reliure de veau brun du XVIe siècle ornée sur les plats d'une Crucifixion, tranches dorées. Ce manuscrit enluminé avait été estimé aux alentours de 400 000 FF.
Une coupe ronde en porcelaine chinoise (diam. 20,6 cm) d'époque Yongzheng (1723-1735) décorée aux émaux fengeai de trois chauves souris volant au dessus de la branche d'un pêcher en fleurs chargé de fruits, portant au revers les 6 caractères de la marque impériale de Quing Yongzheng nianzhi a été adjugée pour 230 000 FF par l'étude Tajan et ce, malgré deux fêlures. Une statuette de Manjusri d'époque Quing (XIXe siècle) sculptée dans une corne de rhinocéros, représentée assise sur le dos d'une chimère couchée sur des nuages, a atteint l'enchère spectaculaire de 490 000 FF sur une estimation de 70 000 FF alors qu'un groupe en néphrite blanche très légèrement céladoné d'époque Quing représentant une chimère couchée entourée de ses petits (10,5 cm) a été vendu pour 300 000 FF.
Alors que la concurrence de Sotheby's et de Christie's se montre d'emblée vive à Paris, les ventes aux enchères organisées à Drouot et en province entre le 26 novembre et le 2 décembre 2001 ont été plus soutenues que durant les semaines précédentes.
Eventails : de gros écarts
Le 26 novembre, l'étude Dumousset a enregistré plusieurs prix faramineux pour des éventails.
459 170 FF, record mondial, pour un éventail du milieu du XVIIIe siècle à feuille en burgau incrusté d'ors et de couleurs, partiellement peinte de guirlandes et de fleurs avec une scène intitulée « Apollon au zénith de sa gloire », la monture squelette à 16 brins en nacre repercée, sculptée, burgautée, incrustée d'ors de couleur reprenant les scènes de la feuille, un travail étranger, vraisemblablement russe (10 cm de hauteur, 27 cm de long).
42 638 FF un éventail vers 1680 mis au rectangle (51 x 25,5 cm) avec une scène montrant des échoppes proposant des faïences de Delft, des miroirs, de la lingerie, des objets religieux avec à gauche des comédiens présentant une pièce de théâtre sur une estrade.
43 950 FF une feuille d'éventail à la Pompadour peinte à la gouache en trompe l'œil d'une scène intitulée « Pygmalion amoureux de son œuvre » avec une monture en ivoire incrustée d'or et d'argent et richement sculptée de personnages à l'antique célébrant un mariage sous un portique néoclassique.
146 935 FF trois éventails « autographes » de la fin du XIXe siècle utilisés par Mme Antonin Mercié, épouse du sculpteur (1845-1916), le premier réservé aux peintres (29 dessins, gouaches ou aquarelles notamment par Merson, Puvis de Chavanne, Bouguereau), le second aux gens de lettres (dédicaces par Rostand, Sardou et d'autres et le troisième aux caricaturistes (6 dessins par Forain, Steinlen, B. Rabier)
Les amours d'Emile Bernard, la dernière lettre de Baudelaire
Le 27 novembre, l'étude Buffetaud a adjugé pour 50 000 FF la correspondance entretenue par le peintre Emile Bernard avec Charlotte Brisse, un amour de jeunesse, soit 44 lettres et 5 poèmes autographes, le tout réuni dans une chemise portant le titre « Journal d'amour de St Briac ». D'autre part, une émouvante lettre d'une page écrite par Charles Baudelaire à sa mère le 30 mars 1866 de Bruxelles, le jour ou la veille où il fut frappé d'aphasie, a été vendue pour 40 000 FF, au double de son estimation.
L'étude Tajan a quant à elle obtenu une enchère de 760 000 FF pour un livre d'heures à l'usage de Rouen (vers 1480), in 8° (178 x 132 mm) de 127 feuillets de parchemin non foliotés, 19 grandes miniatures, écriture gothique à 16 lignes sur une colonne (102 x 64 mm), réglure et encadrement à l'encre rousse, reliure de veau brun du XVIe siècle ornée sur les plats d'une Crucifixion, tranches dorées. Ce manuscrit enluminé avait été estimé aux alentours de 400 000 FF.
Une coupe ronde en porcelaine chinoise (diam. 20,6 cm) d'époque Yongzheng (1723-1735) décorée aux émaux fengeai de trois chauves souris volant au dessus de la branche d'un pêcher en fleurs chargé de fruits, portant au revers les 6 caractères de la marque impériale de Quing Yongzheng nianzhi a été adjugée pour 230 000 FF par l'étude Tajan et ce, malgré deux fêlures. Une statuette de Manjusri d'époque Quing (XIXe siècle) sculptée dans une corne de rhinocéros, représentée assise sur le dos d'une chimère couchée sur des nuages, a atteint l'enchère spectaculaire de 490 000 FF sur une estimation de 70 000 FF alors qu'un groupe en néphrite blanche très légèrement céladoné d'époque Quing représentant une chimère couchée entourée de ses petits (10,5 cm) a été vendu pour 300 000 FF.
L'étude Beaussant a obtenu une enchère de 540 000 FF pour une paire de flambeaux en argent fondu ciselé, modèle dit « à la financière », posant sur une base carrée, le fût à larges côtes ceinturé d'un jonc en relief à mi-corps et d'une terrasse rayonnante à l'attache du pied (poids 711g, Hauteur 17,2 cm, Troyes vers 1665-70, orfèvre Nicolas Noël), un prix conforme à la réalité du marché pour des pièces d'argenterie du XVIIe siècle. Une bague en platine montée d'un diamant solitaire de 7,02 ct a atteint 295 000 FF alors qu'un saphir légèrement coussin facetté d'un superbe bleu, provenant du Cachemire et pesant 10,53 ct, monté entre quatre diamants baguettes sur une bague en platine a été adjugé pour 1 220 000 FF. Une tabatière rectangulaire en or (8 x 6 x 7 cm, 191 g) portant le poinçon de Paris 1750, travail de l'orfèvre Charles François Boucher, gravée et ciselée à toutes faces de rinceaux feuillagés et de fleurs sur fond amati, le décor du couvercle centré autour de Minerve assise sous un dais avec des Amours à ses côtés, le panneau du fond présentant une allégorie de la force et de la justice, a été vendue pour 350 000 FF.
L'étude Coutau-Bégarie a vendu pour 102 000 FF un tableau ovale représentant un vase de fleurs sur un entablement (62 x 53 cm) par le peintre français du XVIIe siècle François Monnoyer alors qu'un tirage en noir rehaussé de couleurs à l'huile représentant une panthère assise sur un arbre (76 x 84 cm) par Paul Jouve a atteint le prix respectable de 71 000 FF.
Proust en vedette chez Sotheby's
A la galerie Charpentier le 29 novembre, Sotheby's a vendu pour 2 millions FF (sur une estimation de 1,4 million FF), un record mondial pour une œuvre imprimée de la littérature française, «A la recherche du temps perdu ; du côté de chez Swann» de Marcel Proust (Paris, Bernard Grasset, 1913), un des 5 exemplaires sur japon, avec une lettre inédite de Proust sur la publication de cet ouvrage, reliure en maroquin signé de G. Mercier datée 1919 et de E&A Maylander doreur.
La documentation complète du chef d'œuvre d'André Gide «Les faux-monnayeurs», comprenant le manuscrit autographe, les notes et les brouillons autographes et dactylographiés, deux jeux d'épreuves corrigées et la première édition courante (NRF 1925) avec corrections autographes a fait l'objet d'une préemption pour 2 millions FF de la part de la BNF alors que l'ouvrage « Une Saison en enfer » d'Arthur Rimbaud (Bruxelles, Alliance typographique, 1873), la reliure contenant le premier jet manuscrit du poème « Toi mort, mort, mort » dédié au voleur de feu, a été adjugé pour 600 000 FF. Le premier recueil de Verlaine intitulé «Les Poèmes saturniens» (Paris, Alphonse Lemerre, 1866) dans l'un des 5 exemplaires sur chine, a été vendu pour 550 000 FF. Le même recueil, dans un des 9 exemplaires sur hollande, a atteint 300 000 FF.
L'ensemble manuscrit de poèmes et travaux préparatoires pour « Chansons de Bilitis » de Pierre Louÿs a été vendu pour 400 000 FF. Le manuscrit autographe signé de la même œuvre, écrit de mai à septembre 1894 et ayant servi à l'impression de l'édition originale, a quant à lui été adjugé pour 260 000 FF.
Le 29 novembre au Crédit Municipal, un bureau à cylindre marqueté toutes faces de bois de rose et de bois de violette, ouvrant par un cylindre à lamelles démasquant 4 casiers et 5 petits tiroirs et par 5 tiroirs en caisson, pieds cambrés, ornementation de bronzes dorés, époque Transition Louis XV-Louis XVI (110 x 142,5 x 84 cm), un des tous premiers meubles de ce type et provenant de l'inventaire après décès de Louis-François de Monteynard, ministre de la Guerre de Louis XV, a été adjugé pour 524 766 FF (80 000 euros)
Moualla, Martin, Mucha, Moigniez, Marly, la valse des « M »
Encore le 29 novembre, une vente de plus de 90 œuvres de l'artiste turc Fikret Moualla (1903-1967) organisée par l'étude Chassaing-Rivet a suscité un incroyable engouement. Ainsi, une enchère de 260 000 FF a été enregistrée sur « La Partie de cartes », une gouache de 54 x 65 cm. Une autre gouache de 1957, intitulée « La Promenade » (54 x 65 cm) a atteint 210 000 FF alors que «Les Joueurs de cartes fumant » (54 x 65 cm), « Deux Barmaids, trois clients » (37,5 x 57 cm) et « Rue animée » (54 x 65 cm) atteignaient chacune 205 000 FF.
Le vendredi 30 novembre, l'étude Heitz a vendu à l'Espace Saint-Honoré une huile sur toile de Henri Martin, « La Vallée du Vert » (46 x 64 cm) pour 560 000 FF.
L'étude Le Mouel a vendu pour 60 000 FF une affiche de Mucha de 1899, une publicité en allemand des pavillons germaniques de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris (100 x 61,5 cm) alors qu'une rare épreuve sur vélin de l'affiche Job de 1896 (65,5 x 46,5 cm) a atteint 110 000 FF et que la suite des quatre panneaux décoratifs des « Quatre Saisons » de 1896 présentées dans leur variante « 1 » (103 x 53 cm) (Imprimerie Champenois) a culminé à 233 000 FF.
L'étude Delavenne a vendu une épreuve en bronze d'Antoine-Louis Barye (fondeur Delafontaine) représentant un cheval demi-sang tête baissée (14 x 18 cm), fonte d'édition du XIXe siècle à patine brun, pour 60 000 FF et obtenu une enchère similaire pour une paire des «Chevaux de Marly» (60 cm) d'après Coustou, une fonte du XIXe siècle. Un bronze de Critesco représentant un cheval sautant une haie (47 cm de hauteur) à patine brune, nuancée de vert, fonte de Siot Decauville, a atteint 65 000 FF tandis qu'une Amazone (57,5 x 63 cm) du sculpteur belge Godefroid Devreese (1861-1941), un bronze à patine brune daté 1886, a été enlevée à 200 000 FF. A noter : l'enchère de 230 000 FF enregistrée pour « La Charge d'un sanglier » (60 x 78 cm), une sculpture en bronze à patine noire du XIXe siècle par Jules Moigniez.
Le groupe PIASA a vendu pour 235 000 FF, sur une estimation de 40 000 FF, un sautoir formé de maillons d'or jaune torsadés et gravés ponctué par dix scarabées en verre bleu gravé de différentes tailles, un travail attribué à René Lalique alors qu'un bracelet Chaumet en or jaune, composé de deux brins cylindriques articulés retenant un motif formant fermoir a été adjugé pour 206 000 FF.
Une chope couverte d'Augsbourg du XVIIe siècle (1447 g, Hauteur 23,5 cm) en argent et vermeil fondu et ciselé présentant sur son pourtour des scènes d'après l'antique animées de nombreux personnages, reposant sur une base appliquées de grotesques montées à vis, le couvercle à charnière timbré d'un jeune Bacchus assis sur un tonneau dans un encadrement de dauphins chevauchés par des Amours, un travail de l'orfèvre Daniel Schwerstermuller, reçu maître en 1628 et mort en 1678, a été adjugée pour le prix conséquent de 430 000 FF.
L'étude Tajan a vendu pour 70 000 FF une grande Vierge à l'Enfant (70,5 cm) en terre cuite du milieu du XVIIe siècle malgré la partie supérieure de l'Enfant Jésus manquante, un travail français signé Bardiau. Une sculpture en ronde bosse en bois fruitier (64,5 cm de haut et 64 cm de large) figurant le cortège de Bacchus, celui-ci assis sur une chèvre et soutenu par deux satyres, travail français ou allemand du XIXe siècle a été acquise pour 330 000 FF sur une estimation de 180 000 FF.
L'étude Calmels a vendu pour 500 000 FF une sculpture abstraite en plâtre d'Alberto Giacometti, « Composition » (39,7 x 28,5 x 27 cm) datant de 1927 et pour 450 000 FF une autre œuvre en plâtre du même artiste, « Isabel »(L'Egyptienne) (29,8 x 21,7 x 23 cm) réalisée en 1936-37.
Drouot-Estimations a obtenu 70 000 FF pour une vue de Marrakech et le Grand Atlas (60 x 74 cm), une huile sur toile d'Henry Pontoy alors qu'un pastel d'Alfred Stevens (1823-1906) intitulé «Les harmonies bleues» (39 x 30 cm) a atteint 62 000 FF sur une estimations de 6 000 FF. Une gouache d'Eugène Galien-Laloue, « Le Pont de Notre-Dame sous la Neige » (44,5 x 33,5 cm), a atteint 115 000 FF.