"Le Titien aboie, Le Caravage passe", disait Georges Pérec. L'ennui est que cette affirmation n'est qu'un gentil jeu de mots mal adapté tant le génie du Maître de Venise fut célébré durant le XVIe siècle et après. L'exposition qui est consacrée au Titien au Musée du Luxembourg avec 60 tableaux venus de 14 pays ne manquera pas d'ajouter à la gloire de cet artiste qui dès l'âge de 20 ans impressionna le pape Léon X et d'autres grands hommes de son époque.
Prolifique, il vécut plus de 90 ans, Le Titien, de son vrai nom Tiziano Vecellio, devint le peintre officiel de la République de Venise et l'ami des princes. Surdoué, il se fit remarquer par sa faculté de donner un air très naturel à ses sujets et de composer des oeuvres grandioses avec des couleurs éblouissantes.
Célébré par Charles Quint, Le Titien devint en quelque sorte un seigneur dans le domaine de la peinture grâce à son aptitude de pouvoir refléter les sentiments de ses sujets dans ses oeuvres et surtout à conférer une intense sensualité à ses nus. Dans ce registre, il fut certainement le premier à exhaler les charmes de la féminité dans toute leur splendeur en allant bien au-delà des canons imposés à son époque par l'Eglise et en ouvrant dès lors la voie de la liberté aux maîtres qui allaient lui succéder.
"Le Titien aboie et les amoureux de l'art miaulent de plaisir", aurait put ajouter Georges Pérec pour se dédouaner.