La Fondation Dina Vierny-Musée Maillol présente jusqu'au 16 juin une exposition consacrée à Raoul Dufy mort il y a tout juste 50 ans. Considéré souvent comme un copieur ou comme peintre décoratif voire facile, Dufy a injustement été jugé par ses collègues, notamment Matisse qui voyait en lui un « escroc conscient ».
Le musée présente une soixantaine de tableaux qui sont parmi les plus beaux de la carrière du peintre, notamment des œuvres impressionnistes, fauves et cubistes réalisées entre 1898 et 1920.
Il est vrai qu'à partir des années 1920, après avoir réalisé des quantités de décors sur tissu, Dufy se laissa aller à une certaine facilité en produisant des œuvres considérées comme mondaines, notamment des régattes et des courses de chevaux répétées à l'infini.
La meilleure période de Dufy se situe en fait entre 1906 et 1912 lorsqu'il découvrit le Fauvisme et le déclina avec des couleurs vibrantes avant de flirter avec le Cubisme en travaillant avec Braque dans le Midi. Mais les critiques n'ont vu en lui qu'un copiste de Matisse durant sa période fauve et de Braque en tant que cubiste. Il s'agit là d'un jugement un peu facile car si Dufy n'inventa rien, il sut par contre utiliser la couleur avec un rare talent et surtout instiller une forme de bonheur dans son œuvre, ce qui a dérangé quelque part nombre de ses contemporains confrontés à la guerre et la crise économique entre 1914 et 1945.
Dufy exhala une certaine fraîcheur dans ses nombreuses huiles et aquarelles, ce qui le fit taxer d'insouciance mais à y regarder de plus près, il vécut surtout pour son art sans se préoccuper des critiques et sans chercher la gloire à tout prix.
Parallèlement à cette exposition, une manifestation itinérante sera présentée dans trois musées de province, au Havre jusqu'au 1er juin, à Céret du 21 juin au 14 septembre et à Roubaix du 26 septembre au 7 décembre.
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