La création de la Fondation Giacometti souhaitée il y a des années par la veuve de l'artiste Alberto Giacometti semble de plus en plus compromise suite à la décision de l'administrateur de la succession de l'artiste de procéder à la vente par l'intermédiaire de Christie's de 38 œuvres pour couvrir les frais de celle-ci. Annette Giacometti avait émis en 1988 le vœu de créer une fondation destinée à abriter quelque 300 sculptures, des dessins, des peintures, des études et des documents, un ensemble évalué à 122 millions d'euros.
A sa mort en 1993, la fondation n'était toujours pas créée en dehors de la mise en route d'une association Alberto et Annette Giacometti qui devait lui servir de base. Mais des conflits éclatèrent entre Roland Dumas, exécuteur testamentaire, et l'association dirigée par Mary Lisa Palmer.
Une première vente aux enchères fut organisée en 1994 pour couvrir les frais de la succession et 18 pièces furent vendues pour 6,5 millions d'euros. Cette vente entraîna une vive polémique au sujet d'un bronze qui n'avait pas trouvé preneur durant la vente et qui avait été ensuite cédé de gré à gré, à la suite de quoi Mme Hélène de Camara fut nommée administrateur judiciaire. Celle-ci vient de requérir cette vente de 38 pièces qui ne sont pas considérées comme essentielles. Toutefois, l'association estime que cette nouvelle dispersion est superflue et se demande pourquoi l'administrateur aurait besoin d'avoir plus de 6 millions d'euros à sa disposition.
En attendant, les frères d'Annette Giacometti comptent réclamer la part de l'héritage qui leur revient en échange d'une dation à l'Etat français pour acquitter les droits de succession, ce qui ne serait pas pour déplaire à plusieurs conservateurs alors que la création d'une fondation les priverait de plusieurs œuvres majeures.
Les pouvoirs publics n'ont ainsi rien fait pour permettre la création de cette fondation qui risque de rester pour longtemps un vœu pieux.
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