Après un début d'année difficile, les ventes à Paris ont décollé au mois de juin grâce surtout à la vente du château de Groussay sous le marteau de l'étude Poulain-Lefur pour le compte de Sotheby's (167,7 millions FF de produit net).
Pour le premier semestre de 1999, les ventes ont été en progression de 22% à Drouot-Richelieu et Drouot-Montaigne, permettant au produit «Art» vendu par les commissaires-priseurs parisiens d'atteindre 1,6 milliard de FF contre 1,5 milliard au premier semestre 1998.
L'étude PIASA se place en tête des groupes parisiens avec un produit de 151,6 millions FF (contre 143,6 millions en 1998) grâce à la dispersion de la collection Dora Maar et la vente d'un Delacroix à 51 millions), loin devant l'étude Tajan qui a réalisé 113,1 millions de FF avec 11 000 lots vendus en 38 vacations.
Les œuvres de qualité sont devenues plus rares sur le marché et celles qui ont été vendues à Paris ont flambé avec plusieurs enchères records à la clé, notamment dans les tableaux anciens (26 millions FF pour une vue de Gerrit Berckheyde), dans le secteur des tableaux modernes (12,7 millions FF pour un Miro de 1925) et celui des livres anciens (5,6 millions FF pour la Divine Comédie de Dante).
Ces bons résultats ne dissipent cependant pas l'inquiétude des commissaires-priseurs qui attendent depuis des mois une réforme de leur profession. Le projet de loi relatif à cette réforme a été adopté par le Sénat le 10 juin 1999 mais doit maintenant être examiné par l'Assemblée Nationale, ce qui signifie qu'un vote définitif n'interviendra pas avant la fin de 1999. En outre, il faudra attendre la publication des décrets et l'avis du Conseil d'Etat avant que Sotheby's ou Christie's puissent organiser des ventes en France, ce qui repoussera l'échéance finale au printemps de l'an 2000.