Le signal du redémarrage pour le marché de l'art parisien aura lieu le 15 septembre 2006 avec l'ouverture au Grand Palais de la célèbre Biennale des Antiquaires. Toutefois, ce qui fut il y a quelques années un grand événement n'est plus qu'une manifestation de prestige plutôt comme tant d'autres depuis que la Foire de Maastricht est devenue le rendez-vous incontournable des antiquaires de la planète.
Pour donner du lustre à cette XXIIIe édition, les organisateurs ont fait appel à François-Joseph Graf pour décorer la nef du Grand-Palais jugée bien plus adaptée, théâtralement parlant, au Carrousel du Louvre, un endroit étriqué où la biennale a eu lieu six fois de suite.
Cette fois-ci, les visiteurs auront la possibilité de circuler à travers de grands espaces bien agencés intégrés savamment à l'architecture du lieu réservé à 111 exposants qui au passage trouveront probablement salée leur cote-part au dîner d'inauguration (en moyenne 5 000 euros) mais pour ce genre de manifestation, il n'est pas permis de lésiner sur le porte-monnaie.
Des décors de stands audacieux à couper le souffle et d'autres assez discutables, la Biennale offrira au cours du dîner d'inauguration le 13 septembre un visage à plusieurs facettes aux 1200 invités triés sur le volet lesquels en seront donc les premiers juges avant de découvrir les trésors des exposants qui passeront alors un test encore plus redoutable.
Le problème est que les pièces exceptionnelles sont devenues difficiles à trouver, que les prix ont exagérément gonflé et que les acheteurs sont désormais très sélectifs, une équation à l'évidence compliquée pour tenter d'être au niveau de Maastricht dont les organisateurs se fichent un peu du décorum pour donner la priorité au big business. On espère donc que les antiquaires présents à la Biennale auront de quoi ravir les yeux des visiteurs parce que l'habit ne fait pas le moine en la matière.
A.D