Longtemps le dessin était considéré comme une discipline auxiliaire, utilisée pour des études préliminaires dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de l'architecture. Mais les amateurs ont vite compris que ces esquisses préalables possédaient une valeur expressive et une valeur financière propres. Parmi les feuilles qui profitent aujourd'hui le plus de la hausse des prix, les dessins des écoles du Nord : + 67% depuis juin 2001. Leur progression spectaculaire de plus de 130 % observée entre juin et décembre 1999 s'explique essentiellement par les vacations des 9 et 10 novembre à Amsterdam. Même si Christie's et Sotheby's réservent leurs plus belles pièces pour New York, les ventes d'automne à Amsterdam présentent une grande quantité de lots qui engendrent parfois une hausse des prix et quelques records. Ainsi, en novembre 1999 une gouache de Cornelis Troost a été adjugée 310 000 florins (140 672 euros), multipliant par six son estimation basse. Depuis 1997, son second dessin le plus cher n'a atteint que 5 793 euros.
Cette montée des prix au cours de l'hiver 1999 est confirmée au début de l'année 2000 par deux superbes records de Rembrandt : 3 400 000 et 2 300 000 dollars atteints lors de la même vente du 28 janvier à New York.
Après un recul fin 2000 - début 2001, peut-être dû à un réajustement après la très forte hausse de 1999, les dessins des écoles du Nord ont trouvé un deuxième souffle. Leurs prix progressent de près de 40 % depuis janvier 2002. Le taux d'invendus est aussi en augmentation pour atteindre 37,9 % en 2001. Les dessins anciens de qualité se raréfient. La sélectivité gagne les acheteurs, d'autant plus que les pièces sont fragiles. L'état de conservation, la qualité du dessin et l'expressivité du trait sont des critères d'achat parfois plus déterminants que la signature de l'artiste. Ainsi, des feuilles d'artistes secondaires peuvent atteindre des prix plus élevés que certains dessins de maîtres incontestés.
(Source artprice.com)