L'artiste français Pierre Pinoncelli s'est mutilé au début du mois de juin 2002 en se tranchant le petit doigt de sa main gauche avec une hache en hommage à Ingrid Betancourt, une femme politique colombienne enlevée le 23 février dernier par des guérilleros des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC). Cette mutilation a eu pour objet de saluer le courage de celle qui n'a pas peur de lutter contre la corruption en Colombie. Elle a eu lieu dans le musée d'art moderne de la Terfulia à Cali, à 470 kilomètres de Bogota, a la suite de quoi l'artiste néo-dadaïste a aspergé de son sang une pancarte sur laquelle il avait inscrit le sigle FARC.
Pinoncelli a souvent manifesté ses désaccords avec l'establishment comme en 1969 lorsqu'il avait aspergé André Malraux, alors ministre de la Culture, d'encre rouge à l'occasion d'une exposition consacrée à Marc Chagall. En 1975, il avait fait semblant d'attaquer une banque pour protester contre le jumelage de Nice avec Le Cap au temps de l'apartheid.