Des archéologues américains affirment avoir découvert que le plus ancien alphabet du monde s'est écrit dans le désert égyptien, près de la vallée du Nil et de Louxor et non dans le Sinaï ou ailleurs. Une équipe dirigée par John Coleman Darnell, égyptologue de l'université de Yale, a découvert au début de 1994 des inscriptions gravées dans le calcaire à Wadi el Hol, à 80 km de Louxor. Celles-ci dateraient de 1800 avant Jésus-Christ alors que celles du Sinaï remontent à 1600 ans.
L'alphabet aurait donc été créé en Egypte par des populations de langue sémite, sans doute des mercenaires employés par les Egyptiens qui auraient cherché à simplifier les hiéroglyphes. Celui-ci serait ainsi un lien entre les hiéroglyphes de l'ancienne Egypte et les alphabets plus tardifs en hébreu ou en arabe.
John Darnell a suivi l'itinéraire emprunté au temps des Pharaons par les caravanes et les marchands de l'est du Sahara, notamment en suivant la route entre Thèbes et les oasis pour finalement tomber sur ces inscriptions à Wadi el Hol lesquelles font justement référence à ces mercenaires dont nous parlons plus haut.
Cet alphabet a dû être créé 2000 ans avant Jésus Christ par une collaboration entre les Egyptiens et leurs employés sémites. Pourtant, les signes trouvés ne ressemblent pas à ceux des langues sémitiques, les lettres étant plus proches de l'akkadien, la plus ancienne langue sémitique, et de l'hébreu.
Cette invention utilitaire pour des soldats et des commerçants a été une sorte de coup de génie accidentel de la part d'un peuple carrément illetré qui vivait dans une société très lettrée. Toutefois, d'autres chercheurs restent sceptiques et affirment que des travailleurs d'origine sémite ont dû importer leur alphabet en Egypte à cette période, ce qui permettrait de dire que celui-ci provient bien de la région syro palestinienne.