Le Centre Pompidou présente jusqu'au 8 août 2005 une exposition intitulée « Africa Remix » consacrée à des artistes contemporains d'origine africaine. Le musée s'est attaché à présenter les oeuvres d'artistes déracinés qui au passage ont eu longtemps du mal à se faire connaître en France, tels Hassan Musa, Hicham Benohoud, Ousmane Sow, Barthélémy Toguo, Ghada Amer, Jane Alexander, Julie Mehretu ou Abdoulaye Konaté qui viennt d'horizons différents mais ont en commun de diffuser un art qui dépasse les frontières de l'Afrique.
Leur désir a été avant tout de devenir des artistes contemporains au niveau universel et non pas des créateurs à part. Il n'en reste pas moins que le Sénégalais Sow, le Soudanais Musa, le Marocain Benohoud, la Sud-Africaine Alexander, l'Ethiopienne Mehretu, le Malien Konaté ou l'Egyptienne Amer expriment dans leurs œuvres un malaise et un esprit africain sans pour autant aller jusqu'à exhaler pleinement une culture africaine.
Cette exposition sert à démontrer que l'art contemporain n'est pas essentiellement occidental mais qu'il puise ses racines dans le monde entier pourvu que les œuvres artistes du tiers ou du quart-monde puissent être montrées et le fait est que les créateurs exposés au Centre Pompidou sont devenus des valeurs mondiales.
Le problème est que chez eux, ces artistes restent ignorés parce que leurs pays n'ont pas les moyens de promouvoir l'art contemporain ou que leurs œuvres ne répondent pas aux critères instaurés par les gouvernements en place, ce qui fait finalement que ces derniers n'ont pu s'épanouir qu'à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas.
Comme leurs homologues occidentaux, ces artistes traduisent les problèmes contemporains avec cependant plus d'acuité puisqu'ils sont originaires d'un continent souvent en proie à de profondes difficultés, une misère générale due au sous-développement et des questionnements aigus sur le rôle des individus et aussi de la religion.
En conclusion, il n'y a pas d'art africain comme celui sublimé dans le domaine des arts premiers mais des artistes originaires d'Afrique qui abordent des thèmes universels en se situant dans un contexte planétaire avec la volonté de ne pas être considérés comme des créateurs de seconde zone. Le fait que Ghada Amer, Ousmane Sow ou Julie Mehretu soient des artistes internationalement reconnus en est ainsi le vibrant exemple.