Il y a quelque part en France un professeur d'histoire qui prend un malin plaisir à soumettre à ses élèves des sujets sur l'art qui sont propres à leur faire arracher les cheveux et les rendre chauves avant l'heure.
C'est, dit-on un véritable tortionnaire, ou plutôt oserions-nous dire un «vice l'art», qui cherche à instiller une bonne dose de culture dans les cerveaux de ses chers élèves de 1ère et de Terminale afin de les rendre intelligents. Tortionnaire parce qu'il pousse le vice à poser des questions insidieuses, à forcer les petits jeunes à faire des recherches, en un mot à partager sa folle passion pour l'art.
Qu'il continue notre cher homme, qu'il leur flanque du Sebastiano del Piombo dans la cervelle, qu'il leur donne du Caravage à l'âme, qu'il leur lâche le Titien dans les pattes, qu'il leur fasse décliner l'art hollandais en vers merveilleux, qu'il leur pousse à cueillir du Fra Angelico (quelicot) et à cajoler un Poussin, qu'il leur donne le Bourdon pour les mettre en Sueur, qu'il leur file un coup de Piero della Francescalebasse sur la tête, qu'il leur fasse courber l'échine pour les marquer au fer de l'histoire, qu'il leur pose vingt sibyllines questions pour les faire souffrir, l'élève le plus doué restant à plancher de huit heures à midi, quel ange.
Et quel prof ! Qui se trouve ainsi sur le char d'un triomphateur né alors que l'élève qui git au totem de la torture subit une initiation sans pareille jusqu'à être payé en retour de tas de Monet et de Sargent propre à faire son bonheur jusqu'à l'amener à envisager de faire carrière à travers les Beaux-Arts ou l ‘école du Louvre.
Que ses élèves apprennent donc à connaître ce frondeur de David, l'illuminé Delacroix, le parcours chaotique de Cézanne, bête de somme de l'art moderne, qu'ils découvrent l'éclat de l'or de 18 Carrache ou de 24 Corot, qu'ils goûtent au Parmesan, qu'ils en imposent enfin à leurs paters et que ce prof mette souvent du Corrège au lycée puisque leur parler de l'art peut les aider à les conduire un jour à bon port, même si on les mène en Watteau en évitant cependant de dire au cancre : «tu le feras connard» car il est préférable de martyriser intelligemment les élèves sans aller jusqu'à les humilier.
Il y a quelque part en France un professeur d'histoire qui prend un malin plaisir à soumettre à ses élèves des sujets sur l'art qui sont propres à leur faire arracher les cheveux et les rendre chauves avant l'heure.
C'est, dit-on un véritable tortionnaire, ou plutôt oserions-nous dire un «vice l'art», qui cherche à instiller une bonne dose de culture dans les cerveaux de ses chers élèves de 1ère et de Terminale afin de les rendre intelligents. Tortionnaire parce qu'il pousse le vice à poser des questions insidieuses, à forcer les petits jeunes à faire des recherches, en un mot à partager sa folle passion pour l'art.
Qu'il continue notre cher homme, qu'il leur flanque du Sebastiano del Piombo dans la cervelle, qu'il leur donne du Caravage à l'âme, qu'il leur lâche le Titien dans les pattes, qu'il leur fasse décliner l'art hollandais en vers merveilleux, qu'il leur pousse à cueillir du Fra Angelico (quelicot) et à cajoler un Poussin, qu'il leur donne le Bourdon pour les mettre en Sueur, qu'il leur file un coup de Piero della Francescalebasse sur la tête, qu'il leur fasse courber l'échine pour les marquer au fer de l'histoire, qu'il leur pose vingt sibyllines questions pour les faire souffrir, l'élève le plus doué restant à plancher de huit heures à midi, quel ange.
Et quel prof ! Qui se trouve ainsi sur le char d'un triomphateur né alors que l'élève qui git au totem de la torture subit une initiation sans pareille jusqu'à être payé en retour de tas de Monet et de Sargent propre à faire son bonheur jusqu'à l'amener à envisager de faire carrière à travers les Beaux-Arts ou l ‘école du Louvre.
Que ses élèves apprennent donc à connaître ce frondeur de David, l'illuminé Delacroix, le parcours chaotique de Cézanne, bête de somme de l'art moderne, qu'ils découvrent l'éclat de l'or de 18 Carrache ou de 24 Corot, qu'ils goûtent au Parmesan, qu'ils en imposent enfin à leurs paters et que ce prof mette souvent du Corrège au lycée puisque leur parler de l'art peut les aider à les conduire un jour à bon port, même si on les mène en Watteau en évitant cependant de dire au cancre : «tu le feras connard» car il est préférable de martyriser intelligemment les élèves sans aller jusqu'à les humilier.
Que ce prof qui fait souffler un vent goguenard sur sa classe pousse donc ses élèves au supplice avec des devoirs qui ne sont pas enfantins, qu'il leur imprime des images en mémoire comme le cinéma tisse sa toile, Turner de rien, qu'il leur fasse chanter aux arts etc. de Gainsborough puisqu'on dit que la peinture ancienne ou moderne, soulage. Qu'il leur case des connaissances dans le buffet pour qu'ils se sentent plus légers et ne se retrouvent pas sans bagage en atteignant l'âge adulte. Qu'ils dégustent de l'art Ensor au nom de l'amitié, Paulo ou autre, qui peut survenir à pic à Sochaux ou ailleurs, qu'ils boivent une coupe de Champaigne à sa santé car ce prof est un super pion du jeu de la culture. Ils se livreront ainsi un Romano à mano pour lui prouver leur reconnaissance et sa passion trouvera quelque part sa juste récompense, en rendant à Baldaccini ce qui appartenait à César.
Ils finiront par lui avouer : «j'en Rubens pour vous» jusqu'à en être Clouet de plaisir car ils auront pu boucher leurs lacunes. Ils ne seront donc plus malingres au niveau de leurs connaissances si on ne les braque toutefois pas. Tout est affaire de finesse dans l'enseignement et notre prof sait admirablement jouer sur les mots pour stimuler ses élèves mignards. Jetant ses petits saints au bain, il en fait des jeunes obligatoirement férus de culture. Quelle prouesse ! Ses confrères devraient vite l'imiter, lui demander ses recettes et les lycées deviendraient des nids servant à faire pondre la connaissance. Voilà qui serait bonnard et qui remplirait d'aise notre ministre de la Culture…
Etonnant professeur à qui on devrait décerner la médaille du Mérite car si tous les enseignants faisaient comme lui, la France compterait des millions de connaisseurs et les musées feraient le plein chaque jour sans compter que l'industrie culturelle du pays serait en plein boom.
Encore bravo à ce prof qui a l'art d'enseigner l'art…
Adrian Darmon
P.S : Nous nous permettons de signaler à ceux qui n'auraient pas noté tous les noms des peintres transformés dans cet article que nous avons évoqué Vinci, Michel Ange, Vermeer, Courbet, Fantin, Van Gogh, Tiepolo, Picasso, Le Sueur, Léger, Braque, Pater, Giotto, Boucher, Matisse, Ingres, Mignard, Saint-Aubin, Fragonard, Bonnard, Marquet et Soulages.