Le peintre et sculpteur allemand Anselm Kieffer installera cinq immenses toiles réunies sous le titre de «Shebirat Kelim» placées dans le cœur de la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière du 21 septembre au 5 novembre 2000 à Paris. Anselm Kieffer s'est inspiré de la Kabbale pour réaliser ces œuvres monumentales dans le sud de la France où il s'est installé. Celui qui se considère plus comme poète ou écrivain que peintre a indiqué que «Shebirat Kelim» voulait dire «bris de verre» en se référant à l'épisode de la Kabbale lorsqu'est provoquée la libération des forces du mal, l'intensité de la lumière divine étant trop forte pour les récipients qu'elle brise.
En installant ses œuvres dans la chapelle de la Salpêtrière, Kieffer a voulu donner l'illusion que la voûte était en train de se soulever ou de s'écrouler et a ajouté que s'agissant d'un lieu de culte catholique, il avait cherché à s'inspirer des forces spirituelles qui s'étaient opposées à l'Eglise comme les mystiques juifs de la Kabbale. Kieffer cherche à donner une cohérence aux choses et communiquer et dire quelque chose à travers la peinture.
Par ailleurs, il s'est attelé à réaliser une série de Mao Tse Toung après un voyage en Chine, un pari difficile après l'utilisation de ce thème par Warhol et termine un livre de photos avec sa femme dans lequel on le voit notamment nu dans un bassin tirant derrière lui des continents découpés dans des feuilles de plomb, une façon d'être au cœur du monde.