La vente du contenu du château de Groussay organisée sur cinq jours à partir du 1er par Sotheby's avec l'aide des commissaires-priseurs parisiens Poulain et Lefur a dépassé toutes les espérances avec parfois des prix proches du délire. Les 100 millions espérés pour l'ensemble des 10 000 objets collectionnés par Charles de Beistegui et proposés à la vente ont été dépassés dès le 3 juin avec 115 millions FF déjà enregistrés.
Les expositions avant la vente avaient déjà attiré 25 000 visiteurs en quatre jours et durant les vacations on a noté la présence de grands marchands comme Bernard Steinitz ou Alexis Kugel mais la bataille d'enchères a surtout eu lieu au téléphone.
Voici quelques prix étonnants : 680 000 FF (sans les frais) un grand miroir sorcière, travail anglais du début du XIXe siècle, 654 000 FF une bibliothèque tournante George II, 500 000 FF (plus de dix fois l'estimation) un cheval cabré en bronze dans le style baroque, 135 000 FF une grande paire de ciseaux en acier fabriquée à Londres en 1901 (estimée 4000 à 6000 FF) alors qu'une simple loupe a atteint 38 000 FF !
Un guéridon d'époque Restauration à plateau de micromosaïque italien, vers 1830, a été enlevé à 2,5 millions FF alors qu'une paire de tables consoles en ébène et bois noirci aux bronzes attribués à Thomire a atteint 1,7 million FF. Par ailleurs, deux pots-pourris en porcelaine blanche de Meissen d'époque Louis XV ont été adjugés 4 millions FF.
Alexis Kugel dut se résigner à n'acheter que deux dessins à l'encre et lavis d'une suite de Jacques Rigaud pour 280 000 FF, refusant à monter jusqu'à 680 000 et 650 000 FF pour les deux autres alors que les musées préemptaient à 1 million FF le biscuit de Sèvres du Duc de Bordeaux (1827) estimé entre 300 000 et 500 000 FF car interdit de sortie du territoire français.