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417 titres
REGLEMENTS DE COMPTES A O.K BIENNALE(suite)
06 Juillet 2001



Cet article se compose de 2 pages.
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L'ELITE S'EXPOSE

La petite guerre que se livrent les grands antiquaires trouve maintenant de plus en plus à se nourrir dans les expositions précédant les grandes ventes.

C'est en effet l'occasion pour de nombreux marchands de débiner certains lots qui semblent généreusement attribués à des ébénistes célèbres, notamment comme pour ce guéridon d'époque Louis XVI présenté à la vente du 5 juillet organisée pour Sotheby's par l'étude Poulain- Le Fur qui aurait subi quelques restaurations "malhabiles" (placage neuf sur les plateaux) d'après certains professionnels.

Guerre, guéridon, l'association tombe à pic en la circonstance. Vendu pour 1,7 million FF, un prix plutôt bâtard pour une pièce attribuée à Weisweiler qui aurait dû atteindre près du double de cette enchère, le dernier passé en vente par l'intermédiaire de l'étude Tajan avait d' ailleurs atteint 3,8 millions FFen étant "poussé" par Maurice Segoura.

Des marchands présents à la vente que ce guéridon ont ironisé en sussurrant que ce guéridon paraissait plutôt "bancal" et qu'il valait mieux qu'il parte loin du marché parisien, aucun des grands acteurs du commerce de la capitale n'ayant voulu participer aux enchères. Fermons le ban.

En dehors du microcosme des salles de ventes, certains grands pontes du marché se donnent parfois des verges pour se faire fouetter, notamment Jacques Perrin et Maurice Segoura, co-organisateurs de la Biennale de Monaco pompeusement intitulée «l'Elite des antiquaires». Voilà de quoi susciter les jalousies de nombreux confrères qui n'hésitent pas à jeter de l'huile sur le feu en déclarant que « l'élite » ne manque pas d'air en organisant sans comité d'expertise son petit salon auquel une trentaine de professionnels sont conviés.

Voilà aussi une manière de pratiquer un certain ostracisme qui a pour effet de nourrir encore plus fortement cette guerre entre marchands qui s'est quelque peu emballée avec cette crise qu'ils affrontent depuis des mois. Mais il ne faut cependant pas s'étonner puisque le marché de l'art n'est pas différent des autres secteurs économiques où les sociétés commerciales et industrielles se livrent à des batailles sans merci.

Le nerf de la guerre, quoiqu'on dise, c'est l'argent et les acteurs du marché de l'art n'ont plus vraiment le profil de ceux d'il y a 50 ans qui évoluaient dans un univers où la civilité était de mise.

Les nouveaux millionnaires ne sont plus des gens issus de la haute société qui auparavant étaient considérés comme des collectionneurs avertis et qui avaient des manières de gentlemen. On n'est plus dans la sphère des Gulbenkian, Akkram Ojjeh, Rothschild et autres grands noms de la finance ou de l'aristocratie. On est aujourd'hui dans celle des Bill Gates, Bernard Tapie, Silvio Berlusconi, des vedettes de la nouvelle économie, du show business, des grands groupes comme LVMH, Pinault-La Redoute, Virgin et autres dont certains de ces acteurs ont eu recours à des moyens peu nobles pour réussir.

Durant les années 1930, le manuscrit du XVe siècle de Piccolomini vendu 14 millions FF à Drouot il y a quelques jours aurait été acheté par un Wildenstein, un Rothschild ou un Alphonse Kann. Il a été acquis cette fois par Berlusconi, homme d'affaires parfois en butte avec la justice de son pays dont il est paradoxalement devenu le Président du Conseil. Notons qu'une telle ascension aurait été inconcevable il y a encore une dizaine d'années et que le paysage politique a depuis incroyablement changé en Europe. Il y a peu, rares étaient les hommes politiques français à être mis en examen pour des combines financières ou autres.

Aujourd'hui, on en dénombre un contingent, ce qui ne veut pas dire pour autant que les magouilles ou les commissions occultes n'étaient pas auparavant monnaie courante et que ce constat résulte en fait d'une volonté radicale d'assainissement au sein de l'Establishment.





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