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La belle santé de l'économie mondiale pousse le marché de l'art vers le haut
01 Décembre 2006



L'explosion de la croissance en Chine, en Inde et dans d'autres pays émergents, les bourses mondiales au zénith et une économie mondiale florissante ont donné des ailes au marché de l'art durant l'année 2006 au point de donner le vertige à ceux qui s'y intéressent.

Le 8 novembre 2006, Christie's a enregistré un produit de 490 millions de dollars lors d'une vacation qui a duré deux heures, du jamais vu, et en moins de deux semaines le C.A des ventes new-yorkaises a atteint 1,3 milliard de dollars, ce qui, d'après "Le Figaro" représente 50 années du budget d'acquisitions du Musée du Louvre.

A cela plusieurs explications. 1° l'apparition sur le marché de pièces exceptionnelles restituées aux descendants et ayants-droit des familles juives spoliées par les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. 2° La raréfaction de pièces de qualité musée sur le marché, ce qui a poussé les prix vers le haut 3° L'augmentation conséquente du cheptel des millionnaires aux Etats-Unis, en Chine, en Russie ou en Inde qui n'hésitent pas à acheter sans compter sur le marché pour asseoir leur statut social. 4° L'art représente un luxe ultime pour nombre de millionnaires 5° Acheter est devenu un jeu payant puisque les oeuvres exceptionnelles dégagent en moyenne une plus-value de 10% l'an, soit plus du double des intérêts offerts par les banques les plus généreuses. 6° En France, l'art échappe à l'impôt sur la fortune et de nombreux riches convertissent une partie de leurs avoirs financiers en tableaux, ce qui leur permet de réduire leur note fiscale à régler.

L'activité du marché de l'art est donc devenue un indicateur de la santé économique mondiale. Il n'en reste pas moins que l'explosion des prix enregistrés pour de nombreux artistes peut à la longue créer une situation instable propre à mener à une crise de grande ampleur. On n'en est pas encore là mais il convient plus que jamais de jouer la prudence parce que les nantis, nouveaux venus sur le marché de l'art, ne sont pas à proprement parler des amateurs et encore moins des passionnés comme on pouvait en rencontrer il y a plus d'un demi-siècle. Ceux-là achètent aux prix les plus forts en se faisant certes conseiller mais comme on le sait, les conseillers ne sont pas les payeurs. En ce moment, ils ont le vent en poupe mais demain, si l'activité du marché devait se gripper, ils auront du mal à s'y retrouver après s'être lancés dans une spéculation effrénée.

L'effet des hausses spectaculaires sur le marché est plutôt inquiétant car le haut du panier, c'est à dire lorsque les enchères dépassent la barre des 500 000 euros, est devenu de plus en plus difficile à atteindre alors que celui-ci est désormais réservé à une élite composée essentiellement de spéculateurs. Résultat: les véritables amateurs, ceux qui savent apprécier une oeuvre d'art, la jauger, l'admirer et frémir de plaisir pour elle, ne sont plus en mesure d'entrer en compétition avec ces millionnaires qui achètent à tout va mais dont les connaissances en art sont limitées. Entre les véritables passionnés et ces derniers, le fossé s'est creusé considérablement, tout comme entre les grands antiquaires et le reste des professionnels qui luttent sans cesse pour survivre.

Il y a ainsi un marché à deux vitesse, l'un dominé par les acheteurs des pays émergents, comme la Russie, la Chine et maintenant l'Inde, qui ont déversé des pluies de dollars dans les ventes organisées à Londres, New York ou Hong Kong et l'autre, fréquenté par les petits amateurs, réduits à se battre pour des pièces de moindre importance et qui ont vraiment du mal à trouver leur bonheur.

L'argent coulant à flots à Moscou, Pékin, Shanghaï ou New Delhi, la démesure a été souvent à son comble chez Christie's ou Sotheby's alors que l'Hôtel Drouot n'a pu tirer son épingle du jeu que grâce à de grandes ventes de livres, d'objets Art Déco ou de tableaux contemporains.

C'est un Russe multimillionnaire qui a acheté le magnifique Picasso "Dora Maar au chat" de 1941, raflé pour 95,2 millions de dollars en mai dernier chez Sotheby's. D'ailleurs, sur les 923 millions de dollars engrangés par cette maison de vente en 2006, 375 millions de dollars ont été déboursés par des Russes qui n'ont pas hésité une seconde à pousser au plus haut les oeuvres d'artistes originaires de Russie tout en spéculant dans d'autres domaines qui ont suscité leur intérêt comme le mobilier Empire ou les pièces d'argenterie et d'orfèvrerie, surtout celles produites dans leur pays avant la révolution bolchevique.

Le 28 novembre 2006 à Londres, Sotheby's a enregistré un produit de 41,6 millions d'euros avec une vente d'art russe dont 43% des acheteurs venaient des Pays de l'Est. Même topo avec les Chinois qui ont marqué leur présence à travers la planète dans les ventes d'art asiatique et de tableaux contemporains produits par des artistes de leur pays en bousculant au pasage les estimations les plus optimistes.

L'année 2006 a donc été des plus folles, surtout grâce à la dispersion de tableaux de Gustav Klimt, saisis en Autriche par les nazis, qui ont mis le marché en émoi après la vente négociée en privé (auprès de Christie's) durant le mois de juin d'un portrait d'Adèle Bloch-Bauer, amie du peintre, pour lequel le collectionneur américain Ronald Lauder a déboursé la bagatelle de 135 millions de dollars. En novembre, Christie's a vendu les 4 autres tableaux de Klimt rendus à Maria Altmann, la nièce et héritière de Ferdinand Bloch-Bauer, pour 192,7 millions de dollars alors que Ronald Lauder n'a pas été en reste en achetant pour 38,09 millions de dollars une toile du peintre expressionniste Kirchner qui venait d'être restituée par le Brücke Museum de Berlin.

L'embrasement constaté dans les salles de vente ne s'est pas limité à la peinture russe, chinoise, indienne ou aux tableaux restitués aux ayants-droit des victimes de l'Holocauste, loin s'en faut, car d'autres domaines ont suivi le mouvement comme ceux des peintures contemporaines, des Livres, de l'Art Déco, de la peinture ancienne, des Arts premiers ou de la photographie où nombre de records ont été battus.

Pour 2006, Christie's a enregistré un CA de 200 millions d'euros rien qu'en France, soit une augmentation de 75% par rapport à l'année précédente alors qu'à New York, cette maison a fait un tabac, non seulement avec ses 4 klimt mais aussi avec ses vacations d'art contemporain, la vente de William Mallord Turner à 35 millions de dollars et un produit annuel de 364 millions de dollars à Hong Kong.

Les maisons de vente parisiennes ont eu ainsi du mal à rivaliser avec leurs rivales anglo-saxonnes, Artcurial arrivant en tête avec un CA de 100,5 millions d'euros, loin devant Tajan (environ 71 millions d'euros) et Sotheby's France (62,6 millions d'euros). Ce résultat pour Artcurial a dépendu en grande partie des ventes d'art contemporain (54% du CA) alors que Sotheby's a tablé sur une extension conséquente de son activité à Paris pour 2007.

Les choses ont été un peu moins bien pour les quelque 70 acteurs des ventes regroupés au sein de Drouot SA qui ont enregistré un CA global de 500 millions d'euros (une moyenne d'un peu plus de 7 millions d'euros par groupe) grâce à des ventes de photographies, de livres, de pièces exceptionnelles d'arts premiers, d'Art Déco et de tableaux anciens qui ont permis à des groupes comme PIASA, Millon, Camard, Aguttes, Massol ou Boisgirard d'espérer tenir le cap tout en sachant qu'il leur sera difficile d'être à la hauteur de Artcurial, Tajan, Christie's ou Sotheby's.

Si les pièces anciennes de qualité se raréfient sur le marché, il n'en est pas de même pour l'Art Déco, où les prix ont été de plus en plus soutenus pour Rateau, Charlotte Perriand, Prouvé, Pierre Legrain et d'autres créateurs ainsi que pour l'art contemporain, réputé être un réservoir quasiment inépuisable, qui a permis à celui-ci de faire monter en flêche ses résultats et de le consolider. Il n'en reste pas moins que le secteur de l'art contemporain représente une sorte d'écran de fumée où les scores enregistrés peuvent être rapidement remis en question en cas de grippage dû à une crise économique mondiale.

Les résultats provenant de New York, Londres et même Paris ont eu de quoi donner le tournis avec des enchères mirobolantes portées sur des oeuvres d'Andy Warhol (16,25 millions de dollars pour sa "Marilyn Orange" de 1962 entre autres, 7 fois son prix de 1998) A Paris, la cote de Soulages a fait un bond extraordinaire (record à 1,2 million d'euros en juillet chez Sotheby's) tout comme celle de Joan Mitchell et de nombreux peintres contemporains.

Concernant le domaine de la peinture impressionniste, les résultats ont été satisfaisants surtout grâce à l'émergence sur le marché d'acheteurs russes qui ont tenu la dragée haute aux collectionneurs américains.

Autre secteur en pointe, le Design des années 1970 qui attire de plus en plus une clientèle jeune et nantie qui a fait valser à qui mieux-mieux les enchères alors que les ventes de mobilier courant du XVIII e siècle ont été en net recul.

Finalement, les scores délirants enregistrés dans les salles de vente ont eu pour effet de doper les foires internationales réservées à des marchands triés sur le volet qui ont réalisé à l'occasion leurs plus belles affaires depuis des lustres. Donc, pour l'instant, tout se passe pour le mieux sur le marché de l'art grâce aux nouveaux riches qui font d'incroyables emplettes à travers la planète, ce qui prouve que celui-ci a atteint une nouvelle dimension sauf qu'il a désormais pris l'allure d'une place financière surtout que l'argent s'est substitué à la passion, ce qui fait que les acheteurs font dorénavant des placements avant tout. Dorénavant, les oeuvres d'art sont en quelque sorte devenues des valeurs comparables à des titres boursiers alors que la passion qui régissait les motivations des collectionneurs jusqu'au milieu des années 1980 s'avère être à présent un facteur secondaire. Il faut néanmoins reconnaître que les magnifiques résultats du marché de l'art ont un effet positif sur le développement de la culture et de la fréquentation des musées. Rien que pour cela, il ne faudrait pas bouder notre plaisir face à ce constat.

Adrian Darmon

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