Certaines des plus belles œuvres de Nicolas de Largillière (1656-1746) sont présentées jusqu'au 30 janvier 2004 au Musée Jacquemart-André à Paris. Devenu le plus grand portraitiste de son temps, Largillière sut jongler avec maestria avec un pinceau des plus colorés. Initié à Anvers, il produisit à ses débuts des scènes religieuses et mythologiques mais préféra vite se consacrer au portrait, un domaine où il excella vite en peignant des nobles, des magistrats, des artistes et des bourgeois.
Ce fut Rigaud, peintre du roi et des grands du royaume qui, débordé de travail, recommanda Largillière au marquis de Gueidan qui n'en pouvait plus d'attendre qu'il lui fasse son portrait. A partir de là, Largillière connut le succès avant de subir un revers de fortune en 1721 à la suite de la banqueroute de Law.
Ses portraits et autoportraits furent éblouissants mais manquèrent du caractère psychologique qu'on retrouve dans les œuvres de Holbein ou de Philippe de Champaigne. Par contre, il fut magistral dans le traitement des tentures, de la soie, des habits et des fonds constitués parfois de paysages sublimes. On reprochera néanmoins à l'artiste une certaine propension à farder les visages de ses modèles, à les faire poser d'une manière théâtrale et à les rendre un peu trop poudrés et sucrés comme des personnages d'opérette.