Le Musée d'Art Moderne de Paris présente les œuvres de l'artiste américain Matthew Barney, spécialiste des performances filmées considéré comme un pape de l'art dans les milieux « in ». Agé de 35 ans et marié à la chanteuse Björk, Barney aime séduire et choquer depuis une dizaine d'années. Ses films amusent, étonnent et rendent pantois, comme « Cremaster », un long métrage en cinq parties long de sept heures. Une œuvre spectaculaire créée par Barney, qui se considère comme un sculpteur, consacrée au corps mutant, une sorte de grand messe symphonique pleine de trouvailles mettant notamment en scène des danseuses sur de l'herbe bleue avec un dirigeable au-dessus d'elles avant de passer aux tours du magicien Houdini, aux crimes du tueur en série Gary Gilmore, à une course de motos, à une diva qui tombe, à la chute de son amant dans une piscine de Budapest, à des cavaliers, des fées musclées, des satyres faisant des claquettesainsi que diverses matières et fluides et des décors à faire rêver.
Une histoire décousue en apparence mais surtout un jeu de piste destiné à être recomposé. Du grand art de la part d'un personnage hors du commun, fascinant, étonnant et dérangeant qui se situe entre Luis Buñuel et les nouveaux auteurs de films fantastiques.
Barney s'amuse à conjuguer les diverses facettes de l'onirisme avec une grosse pincée de kitsch pour concocter du pur « Helzapoppin » à la sauce des comédie musicales des années 1950 agrémenté de séquences fabuleuses traitées à la manière de clips avec pour résultat final de nous offrir du mythe et de l'extraordinaire à outrance.
A.D