Un passionné d'art des environs de Mulhouse désireux de se constituer son musée personnel a commis durant près de sept ans 172 vols d'objets d'art et de toiles de maîtres dans de nombreux musées et galeries d'Europe, un butin estimé à près de vingt millions d'euros, avant d'être interpellé en Suisse en novembre 2001 mais sa mère, horrifiée par les conséquences de ses larcins, a détruit tous les tableaux et dessins qu'il avait entreposés dans sa chambre et jeté dans le canal du Rhin tous les objets, a-t-on appris le 15 mai 2002. Lointain petit cousin du peintre mulhousien Robert Breitwieser (1899- ?) dont les œuvres figurent aux musées de Mulhouse et de Strasbourg, Stéphane Breitwieser, 31 ans, écumait de nombreux musées, galeries, salons d'antiquités, châteaux et salles de ventes depuis 1995.
Kleptomane, il n'a cependant jamais revendu les objets et tableaux qu'il a volés et s'est contenté de faire des recherches dans des bibliothèques pour répertorier les œuvres amassées au domicile de sa mère, une femme plutôt acariâtre qui avait mal supporté un divorce survenu il y a une dizaine d'années.
Le drame est qu'à la suite de l'arrestation de Stéphane Breitwieser, sa mère, affolée ou plutôt désireuse de se venger, a détruit les tableaux entreposés chez elle et s'est débarrassée des objets, coupes, statuettes, coffrets et autres, en les jetant dans le canal du Rhin avec l'aide de la compagne de son fils.
Ce sont soixante tableaux et dessins, notamment des œuvres de Watteau, Brueghel, Pieter Gysels, Jan Davidsz de Heem ou Boucher, qui ont été détruits à jamais par Mireille Breitwieser, 51 ans, et Anne-Catherine Kleinklauss, 31 ans, lesquelles ont passé des aveux complets auprès des enquêteurs de la PJ de Strasbourg et de l'Office Central de lutte contre le trafic des biens culturels.
Ayant travaillé sporadiquement dans le secteur touristique, Stéphane Breitwieser, avait déjà commis des vols à l'étalage durant son adolescence. Passionné par l'art mais omprenant qu'il ne pourrait jamais avoir les moyens de se constituer une collection de premier plan, cet introverti à l'allure de jeune homme propet avait commencé à dérober des objets dans des salles de ventes puis chez des brocanteurs pour se faire la main.
Ayant mis au point sa technique de vol, il s'était ensuite attaqué à des musées en Suisse, où il travaillait comme saisonnier dans des restaurants proches de la frontière française.
Souvent accompagné par Anne-Catherine Kleinklauss qui faisait le guet dans des musées, il a commis parfois plus de soixante pillages annuellement en s'intéressant surtout à des œuvres majeures des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment des tableaux, des sculptures, de la vaisselle et des instruments de musique.
Stéphane Breitwieser a ensuite élargi le champ de ses pillages en sévissant également en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique en écumant trois à quatre musées par week-end.
Il a surtout volé des objets et des tableaux de petite taille découpés au cutter dès que des gardiens avaient le dos tourné. Ces vols à répétition ont par ailleurs montré à quel point les systèmes d'alarme et de surveillance installés dans des musées étaient désuets.
A Paris, il a commis des vols à la Salle Drouot et au Louvre des Antiquaires tandis que la liste de ses larcins à travers l'Europe s'avère incroyablement longue.
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