Rien ne prouve que les hommes de la préhistoire avaient des voix caverneuses...Rien ne dit que l'homme d'aujourd'hui a une voix qui compte et pour cause, on reste souvent sans voix...
Les ventes qui se sont déroulées à Paris du 24 février au 2 mars 2003 ont été émaillées de fortes enchères pour des objets datant de plus de 3 000 ans.
Le 25 février à l'Espace Tajan, une édition originale de « La Bonne Chanson » (Paris, Alphonse Lemerre, 1870) de Paul Verlaine, un des 10 exemplaires de tête sur Chine relié en 1922 par les Noulhac, a été cédée pour 34 000 euros. Un livre d'Heures et calendrier à l'usage de l'église de Clermont réalisé vers 1475, les 137 folios de vélin ornés de 19 enluminures dont les 13 plus grandes illustrent le cycle chronologique de la vie de la Vierge, une seule représentant l'absoute a été vendu pour 23 000 euros. Deux autres livres d'Heures, le premier de la fin du XVe siècle avec 136 folios dont 6 enluminures à pleine page et 3 grandes lettrines à rinceaux a atteint 20 000 euros, tout comme un livres d'Heures à l'usage de Rome imprimé à Paris par Guillaume Anabat pour Gilles et Germain Hardouyn vers 1505, le texte orné d'initiales peintes, de 16 grands bois et 3 vignettes. « L'Odyssée d'Homère » (Paris, Compagnie des Bibliophiles de 14 Automobile-Club de France 1930-33), un ouvrage illustré par Schmied a été vendu pour 22 000 euros.
Le 26 février, le groupe Cornette de Saint-Cyr a obtenu 72 000 euros pour un tanka tibétain du XVIIIe siècle représentant le Mahasiddha Luyipa (129 x 86 cm) alors qu'un bronze datant du XIIe-XIIIe siècle représentant Avalokiteçvara (Hauteur 15 cm) dans une attitude de délassement sur un double socle en forme de lotus, le pied droit soutenu par un lotus remontant de la base du trône a atteint 35 000 euros.
Le groupe Fraysse a obtenu 41 000 euros pour une aquarelle d'André Derain titrée « Les Naïades » (Vers 1905, 47 x 61 cm) sur une estimation de 15 000 euros alors qu'une aquarelle d'Ossip Zadkine datée de 1920 représentant trois nus dans l'atelier (63 x 50,5 cm) a atteint 28 500 euros.
Le groupe Boisgirard a enregistré une enchère de 350 000 euros sur un support en bronze orné de cervidés d'Asie occidentale du IIIe millénaire avant J.-C. qui avait été estimé deux fois moins. Une statuette composite de Bactriane du IIIe millénaire avant J.-C., la chevelure et le corps en chlorite gris , la tête en calcite blanche (Hauteur 13 cm) a été acquise par le Musée du Louvre pour 300 000 euros alors qu'un vase tronconique en chlorite (Hauteur 22,5 cm) décoré en relief de trois personnages piétant deux serpents entrelacés adjugé pour 105 000 euros alors qu'une coupe aux bovidés et serpents (Hauteur 9 cm) a atteint 70 000 euros, au double de son estimation.
Un panneau bouclé en textile égyptien du Ve ou VIe siècle (40 x 32 cm) décoré d'un personnage barbu a été vendu pour 45 000 euros, un médaillon polychrome carré (20 x 20 cm) à sujet de femme en buste a atteint 30 000 euros, une partie de tunique décorée de deux rondeaux et de bandes polychromes du VIIIe-Xe siècle a été cédé pour 40 000 euros, un devant et un dos de tunique à décor noir et pourpre de personnages, de croix et de fauves a atteint 35 000 euros, deux médaillons rectangulaires (31,5 x 50 cm) du XIe-XIIe siècle à décor de personnages et de fauves sur fond de branchages avec 4 bustes dans des médaillons aux angles ont été adjugés pour 50 000 euros et une tapisserie polychrome composée de plusieurs bandes superposées ornées de médaillons rhomboïdes en nid d'abeilles, de lions, de croix et d'oiseaux (86 x 42 cm) a séduit un amateur pour 35 000 euros.
Le 26 février, le groupe Coutau-Bégarie a vendu pour 50 000 euros une main de justice (Hauteur 53 cm) attribuée à Napoléon III en bronze ciselé incrusté de pierres blanches et de gemmes en verre de couleur taillés en cabochons, la prise recouverte de velours pourpre parsemé d'abeilles en bronze doré.
Une montre de présent de l'impératrice Marie-Louise fabriquée par Nitot ceinte d'un rang de demi-perles présentant sur un fond émaillé bleu d'un côté une abeille impériale dans une couronne de laurier et de l'autre, les initiales de l'impératrice sous couronne impériale, le tout incrusté de petites perles dans son coffret en maroquin aux armes impériales a atteint 25 000 euros. Un couvert de l'empereur en argent à ses armes offert par lui-même au compte de Las Cases à Saint-Hélène a atteint 20 000 euros. Un chapeau de l'empereur en castor offert par ce dernier à son médecin chirurgien Poitvin a été vendu pour 19 000 euros.
Un bonheur du jour en acajou et placage d'acajou moucheté du début du XIXe siècle, le gradin ouvrant à un abattant entre deux colonnes à chapiteau de bronze reposant sur 4 pieds à entretoise ajourée, d'un modèle similaire au meuble livré en 1806 à l'impératrice conservé à la Malmaison a recueilli une enchère de 27 000 euros sur une estimation de 8 000 euros.
Le groupe Artcurial-Briest a vendu pour 34 000 euros une aquarelle et crayon sur papier de Paul Signac titrée « Paris, la Seine, le Pont-Neuf, la pointe du Vert-Galant » (30,5 x 45 cm). Un dessin à l'encre de chine et au pinceau de 1959 par Foujita titré «Portrait de fillette » (21,5 x 16 cm) a été adjugé pour 21 000 euros.
Les 34 volumes du catalogue raisonné de l'œuvre de Picasso par Christian Zervos ont été vendus pour 32 000 euros. Une huile sur toile d'André Lhote titrée « La Table d'offrande » (1951, 73 x 60 cm) a été cédée pour 19 000 euros. Une toile abstraite d'Auguste Herbin datée de 1932 (73 x 60 cm) a atteint 21 000 euros et une toile d'Alberto Magnelli titrée «Peinture 1937 » (55 x 46 cm) a culminé à 34 000 euros, au double de son estimation.
Une toile par Picabia représentant son épouse Olga (Vers 1935, 73 x 60 cm) a été vendue pour 62 000 euros.
Le 27 février, le groupe Bailly-Pommery a vendu pour 250 000 euros, plus du triple de son estimation, une sculpture votive en chlorite d'Asie occidentale du IIIe millénaire avant J.-C. (20,7 x 23 cm) ornée d'un personnage étranglant deux serpents. Une coupe en chlorite (Hauteur 8,2 cm, diamètre 13 cm) sculptée d'une frise de lions et de zébus s'affrontant et d'oiseaux a atteint 62 000 euros.
Un fragment de toile de coton (18,5 x 22 cm) à inscription coufique peinte en brun, travail irakien d'époque abbasside du Xe-XIe siècle a culminé à 70 000 euros sur une estimation de 15 000 euros. Une bande décorative en tapisserie de soie et de lin polychrome (41,5 x 109 cm) d'Egypte fatimide du XIe siècle décorée sur fond de toile écru de deux frises renfermant une succession de médaillons aux tons pastel à motifs animaliers entre des inscriptions coufiques a été cédée pour 45 000 euros sur une estimation de 8 000 euros.
Le groupe Artcurial a vendu pour 37 000 euros une huile sur toile de l'artiste espagnol Rafael Canogar titrée « La Pintura N°70 » (1960) tandis qu'une nature morte (55 x 38 cm), technique mixte et huile sur panneau datée de 1952 d'Antonio Saura a atteint 30 000 euros.
Une huile sur toile minimaliste de Joan Hernandez Piuan de 1990 titrée « Paisatge amb llum blanca » (150 x 225 cm) a été vendue pour 28 000 euros et une œuvre de Georges Mathieu titrée « La Bataille d'hiver à Osaka » (110 x 160 cm) a été cédée pour 37 000 euros.
Le groupe Gros-Delettrez a vendu pour 28 000 euros un livre d'heures manuscrit rouennais du XVe siècle illustré de 14 miniatures pleines pages avec des encadrements de fleurs et d'animaux fantastiques sur certains des feuillets et un calendrier orné de miniatures marginales représentant les 12 signes du zodiaque, 12 travaux des champs et 12 activités domestiques. Ce livre était estimé 8 000 euros.
Le 28 février, le groupe Joron-Derem a obtenu une enchère de 175 000 euros pour une commode à pont d'époque Louis XIV en marqueterie Boulle attribuée à Noël Gérard. Une autre commode, attribuée au même ébéniste, en placage d'écaille brune et cuivre ouvrant à 5 tiroirs sur 3 rangs avec une riche ornementation de bronzes ciselés et redorés et un plateau de marbre rouge griotte (Hauteur 87 cm, largeur 131 cm, profondeur 67 cm) a atteint 180 000 euros. Une commode Louis XV estampillée par Laurent Félix mais attribuée à Delorme, ouvrant à deux tiroirs sans traverse, en placage de bois indigène partiellement teinté à décor dans une réserve centrale de bouquets de fleurs et de feuillages sur fond d'amarante et contre-fond de bois de rose a été cédée pour 140 000 euros. Une console en arbalète d'époque Régence (largeur 207 cm) en bois laqué vert sur fond jaune sculpté en ceinture à l'amortissement des 3 pieds en consoles de deux têtes de Bacchus et d'une tête de renommée. Une paire de larges bergères à dossier plat à châssis en bois doré d'époque Louis XV estampillée par Claude I Sené a atteint 68 000 euros.
Le groupe Beaussant a enregistré une enchère surprise de 52 000 euros pour une plaque en marbre blanc (62 x 54 cm) du XVIIIe siècle sculptée d'un Christ en croix entouré d'anges avec Marie à ses pieds alors que celle-ci n'avait été estimée que pour 52 000 euros.
Le groupe Tajan a obtenu pour sa part une enchère de 50 000 euros pour un panneau en bois laqué et gravé de Jean Dunand représentant le portrait de Madame Rigaud (83 x 57 cm, vers 1927) alors qu'une jardinière en fonte de fer (Largeur 105 cm) d'Hector Guimard à décor de feuillage vers 1907 a été emportée pour 24 000 euros.