Traditionnellement, le marché de l'art redémarre lentement à partir du 15 septembre mais cette année 2002 risque de connaître un frein sans précédent en raison de la crise boursière et économique qui sévit depuis plusieurs mois dans les pays industrialisés. Le marché de l'art a ainsi connu un recul de plus de 20% de son chiffre d'affaires global durant le premier semestre 2002 et les indicateurs n'augurent rien de bon pour le deuxième semestre puisque la crise de confiance persiste au niveau économique.
La marchandise de qualité moyenne se vend de plus en plus mal aux enchères alors que les pièces exceptionnelles se négocient à des prix sans cesse plus cher tout en se faisant cependant plus rares.
En France, la réforme des ventes aux enchères a entraîné des regroupements d'études de commissaires-priseurs sans pour autant augmenter leur part de marché du fait que les maisons anglo-saxonnes, désormais autorisées à organiser des ventes sur le sol français, ont attiré vers elles une partie de leur clientèle. Le réservoir des œuvres d'art ayant considérablement diminué, leurs chiffres d'affaires risquent fort de stagner durant l'année à venir.
La hausse des prix des œuvres exceptionnelles s'explique à travers deux facteurs. 1) Par leur raréfaction qui entraîne un effet irréversible
2) Par la crise boursière qui amène un nombre croissant d'investisseurs à être plus actifs sur le marché de l'art, ceux-ci ayant la certitude de ne perdre moins d'argent qu'avec leurs titres et même d'espérer en gagner à plus ou moins long terme.
Il n'en reste pas moins que les œuvres de qualité moyenne qui représentent plus de 80% du chiffre d'affaires du marché sont aujourd'hui moins facile à vendre d'autant plus que les acheteurs disposant d'un petit budget n'ont plus les moyens de se faire plaisir en raison de la crise économique et de ses aléas, les cadres gagnant confortablement leur vie ayant par ailleurs de plus en plus tendance à s'inquiéter pour leur avenir, ce qui les amène désormais à jouer la prudence.