La dispersion de la succession d'André Breton prévue au cours du mois d'avril 2003 à Drouot commence à faire du bruit puisque diverses associations ont annoncé s'y opposer. De nombreux intellectuels estiment que cette vente est une honte pour le pays et un affront pour la culture. Bref, le front du refus prend de l'ampleur pour défendre la mémoire du pape du Surréalisme qui entassa des centaines d'objets dans son appartement de 60 m2 rue Fontaine à Paris.
Les pétitions se succèdent donc pour dénoncer cette vente tapageuse, surtout de la part d'universitaires et de chercheurs qui craignent cette dispersion comme la peste. Pourtant les héritiers d'André Breton ont procédé à diverses dations en faveur de l'Etat qui de son côté a acheté de nombreuses œuvres de sa collection. Ainsi Elisa, la troisième femme de Breton, décédée en 2000 et Aube, la fille de son second mariage, ont donné à la France «La Danseuse espagnole » peinte par Miro en 1925, « Arcane 17 » de Matta ou un portrait de Hitler, œuvre prémonitoire de Brauner produite en 1933.
On attend finalement de voir l'Etat se manifester entre le 7 et le 17 avril pour préempter certaines des pièces les plus importantes de cette collection.