PEINE AVEC SURSIS POUR GUY LOUDMER L'ex-commissaire-priseur Guy Loudmer a été condamné le 17 septembre par la 11e chambre correctionnelle de Paris à 18 mois de prison avec sursis et 500 000 FF pour « abus de confiance aggravé ».
Cette peine semble modérée puisque le parquet avait requis 3 ans et demi dont six mois de prison ferme, peine couverte par la détention provisoire effectuée par M. Loudmer, 67 ans.
Son arrestation en octobre 1997 et sa détention à la prison de la Santé avait fait grand bruit au sein de la Compagnie des Commissaires-Priseurs. Un an plus tard, son étude avait été mise en liquidation.
M. Loudmer avait été accusé d'avoir détourné des fonds provenant de la « vente du siècle » concernant la dispersion de la collection des époux Bourdon qu'il avait organisée en mars 1990. Cette collection comprenait quelque 54 tableaux de maîtres moderne, notamment de Picasso, Modigliani, Miro, Derain ou Dubuffet.
Les époux Bourdon avaient ouvert une galerie en 1934 puis, après avoir cessé leur activité, avaient entassé les œuvres de leur collection dans leur appartement. Ils avaient ensuite exprimé le désir de la vendre au profit de la SPA et avait demandé à Guy Loudmer de la disperser à Drouot.
Ce dernier leur conseilla alors de constituer une association de mécénat et tira de la vente 10% d'honoraires au lieu des 6% habituellement réclamés par une étude, soit environ 60 millions de francs. Il se vit reprocher plus tard par la justice d'avoir également perçu des honoraires sur des tableaux qu'il aurait achetés pour son propre compte par l'intermédiaire de sociétés écrans ou d'autres qui avaient fait l'objet de dons comme « La Madeleine » de Delacroix ou « Le Pont de Chatou » d'André Derain acheté pour 46 millions de francs par l'Association Bourdon pour être offert au Musée d'Art Moderne.
M. Lucien Bourdon, poursuivi pour sa part pour recel avec cinq autres prévenus dont Philippe Loudmer, le fils et associé du commissaire-priseur, a été relaxé alors que ce dernier, réfugié en Israël, a été dispensé de peine après avoir remboursé une somme prise lors de sa fuite. Les autres prévenus ont par ailleurs évité des peines.
A.D