En attendant, M. Goto, manifestement heureux de son achat, avait fait un don de 102 millions de FF pour permettre au musée Van Gogh de construire une nouvelle aile. Cela implique que le musée se retrouve en fâcheuse posture pour jouer un rôle d'arbitre dans cette affaire d'autant plus qu'il avait approuvé le contenu du catalogue lors de la vente de 1987 et que ses rsponsables ont affirmé par la suite qu'à leur avis ce tableau était authentique. Face aux contestations de MM de Robertis et Landais et pour faire taire les rumeurs, le musée semble ne pas bénéficier de la liberté de manoeuvre et de l'impartialité voulues pour trancher puisqu'il est redevable de ce don généreux effectué par M. Goto.
De plus, la remise en cause de tant d'oeuvres qui restent attribuées fermement à Van Gogh va placer le musée dans une situation délicate et risque de le forcer à accepter de partager ses pouvoirs avec d'autres spécialistes pour réviser tout le catalogue raisonné des oeuvres de l'artiste. Il n'en demeure pas moins que le tableau sera peut-être soumis à une expertise poussée pour faire cesser la polémique car en l'état actuel des choses il serait difficile de le revendre. Par ailleurs, MM de Robertis et Landais doivent prouver de leur côté qu'ils ont un jugement infaillible concernant les oeuvres de Van Gogh. La question reste posée quant à savoir s'ils ont des connaissances étoffées à ce sujet car pour ce qui est de s'en référer seulement aux lettres de Van Gogh adressées à son frère on peut légitiment se demander s'il décrivait tout ce qu'il créait dans cette correspondance. Van Gogh voyagea beaucoup. Il alla dans les Flandres, en Angleterre durant sa jeunesse (on connaît mal cette période) puis à Paris et ensuite en Bretagne et à Arles et sa région. Il paraît inconcevable d'imaginer qu'il trouvait le temps de faire la liste de tout ce qu'il produisait, études et tableaux compris, dans les lettres envoyées à son frère. Une grande partie de son œuvre fut récupérée par sa famille mais de nombreux tableaux furent abndonnés ou donnés durant les années où il peignit en France. Ces oeuvres là n'ont donc plus de provenance vraiment définie et seules les analyses en laboratoire peuvent avoir du poids lorsqu'il s'agit de les authentifier une fois découverts.
Et à ce niveau, la polémique n'est pas près d'être close quand on sait que certains chineurs ont en leur possession de nombreuses oeuvres, dessins ou tableaux, que le musée d'Amsterdam a rejetées sans prendre la peine de les examiner avec soin.
La vente record d'un bouquet de tournesols de Vincent Van Gogh le 30 mars 1987 par Christie's risque de déboucher sur un scandale majeur au sein du monde de l'art suite aux affirmations de deux chercheurs selon lesquelles ce tableau ne serait rien moins qu'un faux. L'œuvre avait été vendue 39,921 millions de dollars au magnat japonais de l'assurance Yasuo Goto et cette enchère faramineuse, provoquant d'abord une formidable sensation à travers le monde, avait été le point de départ d'une incroyable spéculation qui dura jusqu'à la Guerre du Golfe de 1991.
Le chercheur italien Antonio de Robertis avait signalé en 1993 que cette œuvre n'était pas de la main de Van Gogh mais de celle de son ami, le peintre de Pont-Aven Emil Schuffenecker. Personne ne voulut cependant prendre au sérieux ce trouble-fête inconnu qui venait ainsi chatouiller les hautes autorités du marché de l'art.
De Robertis a néanmoins trouvé un allié de poids dans sa campagne en la personne de Benoît Landais, un chercheur français qui a travaillé de nombreuses années sur les tableaux et la correspondance de Van Gogh. Ce dernier a déjà jeté un pavé dans la mare en affirmant qu'au moins une centaine d'œuvres figurant au catalogue raisonné concernant l'artiste étaient douteuses. Le tableau vendu à Londres ne serait donc qu'une pâle copie de celui exposé à la National Gallery de cette même ville avec au moins une douzaine d'erreurs flagrantes relevées par Benoît Landais au niveau stylistique.
Van Gogh avait peint d'abord 12 tournesols puis 14 et avait réalisé deux autres versions de ces tableaux. Or le peintre n'avait mentionné que deux tableaux de 14 tournesols dans les lettres adressées à son frère Théo. L'un est à Londres et l'autre au musée d'Amsterdam. Celui de M. Goto n'a ainsi pas de provenance sûre. Le catalogue de Christie's signalait qu'il provenait de la famille de Van Gogh or il avait été précédemment admis que ce tableau se trouvait en la possession d'Emil Schuffenecker lequel fait à présent l'objet d'une polémique puisqu'on l'accuse d'avoir réalisé la plupart des faux Van Gogh dénoncés par Benoît Landais. Si le tableau venait à être considéré comme faux, M. Goto pourrait bien se retourner en justice contre Christie's et une telle affaire risquerait d'être un véritable gouffre financer pour cette firme en cas de condamnation surtout que la procédure pourrait durer des années.
En attendant, M. Goto, manifestement heureux de son achat, avait fait un don de 102 millions de FF pour permettre au musée Van Gogh de construire une nouvelle aile. Cela implique que le musée se retrouve en fâcheuse posture pour jouer un rôle d'arbitre dans cette affaire d'autant plus qu'il avait approuvé le contenu du catalogue lors de la vente de 1987 et que ses rsponsables ont affirmé par la suite qu'à leur avis ce tableau était authentique. Face aux contestations de MM de Robertis et Landais et pour faire taire les rumeurs, le musée semble ne pas bénéficier de la liberté de manoeuvre et de l'impartialité voulues pour trancher puisqu'il est redevable de ce don généreux effectué par M. Goto.
De plus, la remise en cause de tant d'oeuvres qui restent attribuées fermement à Van Gogh va placer le musée dans une situation délicate et risque de le forcer à accepter de partager ses pouvoirs avec d'autres spécialistes pour réviser tout le catalogue raisonné des oeuvres de l'artiste. Il n'en demeure pas moins que le tableau sera peut-être soumis à une expertise poussée pour faire cesser la polémique car en l'état actuel des choses il serait difficile de le revendre. Par ailleurs, MM de Robertis et Landais doivent prouver de leur côté qu'ils ont un jugement infaillible concernant les oeuvres de Van Gogh. La question reste posée quant à savoir s'ils ont des connaissances étoffées à ce sujet car pour ce qui est de s'en référer seulement aux lettres de Van Gogh adressées à son frère on peut légitiment se demander s'il décrivait tout ce qu'il créait dans cette correspondance. Van Gogh voyagea beaucoup. Il alla dans les Flandres, en Angleterre durant sa jeunesse (on connaît mal cette période) puis à Paris et ensuite en Bretagne et à Arles et sa région. Il paraît inconcevable d'imaginer qu'il trouvait le temps de faire la liste de tout ce qu'il produisait, études et tableaux compris, dans les lettres envoyées à son frère. Une grande partie de son œuvre fut récupérée par sa famille mais de nombreux tableaux furent abndonnés ou donnés durant les années où il peignit en France. Ces oeuvres là n'ont donc plus de provenance vraiment définie et seules les analyses en laboratoire peuvent avoir du poids lorsqu'il s'agit de les authentifier une fois découverts.
Et à ce niveau, la polémique n'est pas près d'être close quand on sait que certains chineurs ont en leur possession de nombreuses oeuvres, dessins ou tableaux, que le musée d'Amsterdam a rejetées sans prendre la peine de les examiner avec soin.