Francisco Goya avait le pinceau prolifique dans tous les sens du terme. En produisant des centaines d'oeuvres mais aussi en séduisant nombre de femmes à la cour d'Espagne et en faisant 22 enfants à son épouse...
L'Expressionnisme allemand a joué un rôle majeur, en association avec le furtif mouvement fauve français, dans le développement de la peinture moderne au tournant du 20e siècle.
Tandis que les Fauves français exprimèrent leurs talents pendant moins d'une décennie, l'Expressionnisme allemand survécut à la Première guerre mondiale et dura jusqu'à la montée du nazisme. Après 1933, ce mode artistique cessa d'exister et fut qualifié de “dégénéré” par les dirigeants du IIIe Reich.
Les peintres expressionnistes allemands et quelques artistes belges et hollandais furent certainement influencés par les Fauves français qui dès les premières années du 20e siècle avaient été les pionniers d'une nouvelle forme de peinture fondée sur l'utilisation des couleurs pures sur la toile.
Avec les mouvements “Die Brücke” et “Der Blaue Reiter”, les Expressionnistes allemands se firent connaître dès avant 1910, au moment où le courant fauve français commença à battre de l'aile, ses plus grands représentants, Matisse, Marquet, Van Dongen, Braque, Derain, Friesz et Vlaminck ayant décidé brutalement de s'en écarter.
En fait, le public français ne fut jamais véritablement réceptif au Fauvisme qui, durant une décennie, perpétua en quelque sorte le divisionnisme institué par Seurat alors que l'esprit allemand apparut bien plus adapté à l'Expressionnisme, particulièrement après la première guerre mondiale quand l'Allemagne dut faire face à d'impitoyables conditions de vie, et ce, jusqu'au début des années 30.
Ainsi, l'Expressionnisme allemand fit date dans l'histoire de la peinture moderne alors que le Fauvisme en France apparut simplement comme un bref intermède précédant la montée du Cubisme ou l'art de Matisse, qui n'y adhéra que durant trois petites années.
On compte un très grand nombre de peintres expressionnistes en Allemagne, mais peu en France ou dans d'autres pays. Paradoxalement, sans l'influence des Fauves, de nombreux artistes n'auraient pas eu l'opportunité de pleinement s'exprimer de l'autre côté du Rhin.
En France, l'Expressionnisme fut toujours mal perçu du fait de sa connotation germanique et de son rapport étroit avec la crise qui affecta l'Allemagne après la Première Guerre Mondiale car il refléta en grande partie une réaction esthétique résultant de la déliquescence de l'empire allemand au tournant du XXe siècle. Les oeuvres produites dès le départ traduisirent ainsi un rejet de la société et de la tradition classique avec le désir chez nombre d'artistes de traiter le pathétique et le chaos à l'opposé de leurs homologues français qui se contentèrent de prolonger l'art de Seurat en insistant sur l'utilisation des couleurs pures tout en rejetant l'Impressionnisme qui à leurs yeux menait à une impasse.
Néanmoins, l'Expressionnisme ne fut pas à proprement parler un mouvement ni une école, contrairement au Surréalisme ou au Futurisme, d'autant plus qu'après la Première Guerre Mondiale, il ne fit que vivoter jusqu'à la prise du pouvoir par les nazis en 1933. Il s'était agi en fait pour les artistes de définir un mode d'expression pour s'insurger d'une part contre l'académisme et d'autre part, contre la société et ses valeurs mais en traduisant leurs interrogations et surtout leur pessimisme sur la toile, ils ne pouvaient que devenir finalement gênants pour les tenants d'un ordre nouveau.
Ce fut donc à partir d'une révolte identitaire que l'Expressionnisme prit son envol, les peintres exprimant avant tout leur mal-être et leurs angoisses, inspirés probablement en premier lieu par Edvard Munch, le peintre norvégien qui le premier en 1893 exhala la souffrance déchirante sur une toile avec son célèbre "Le Cri", un tableau produit à une époque où la société scandinave vivait dans le plus parfait conformisme.
Au tournant du siècle, avec l'apparition de l'Art Nouveau, le développement industriel et l'émergence de la psychanalyse, de nombreux artistes allemands confrontés alors à d'intenses questionnements eurent ainsi l'occasion de représenter la souffrance, la dérision, un certain fatalisme et leurs angoisses dans leurs oeuvres. Alors que les Fauves français optèrent pour l'expression vive de la couleur, les Allemands et les Autrichiens se tournèrent vers la représentation cinglante et caricaturale des corps, comme Kirchner, Nolde, Schiele ou Klimt et ensuite Dix, des peintres qui flirtèrent avec la dérision en empruntant une voie les menant vers l'angoisse, le nihilisme et le cataclysme.
La société allemande forgée par Bismarck ayant commencé à se déliter au début des années 1900, ces artistes se lancèrent à corps perdu dans l'adoption d'un nouveau langage visant à rompre avec l'académisme et l'ordre établi. En France, les Fauves se contentèrent de destructurer les formes et les couleurs alors que les Expressionnistes allèrent plus loin en créant des oeuvres violentes, instinctives et agressives à la fois, à contre-courant de l'Impressionnisme, revisité à partir des années 1880 en Allemagne sous le pinceau de Liebermann ou de Corinth .
l'Expressionnisme servit de tremplin à certains peintres, comme Kandinsky, pour passer plus aisément à l'abstraction avant la Première Guerre Mondiale mais comme il ne s'agissait pas d'un mouvement structuré, il eut ses limites dans la manifestation de leur rebellion surtout que dès 1914, il commença à perdre de sa force et de son influence avec l'apparition du Dadaïsme, du Surréalisme et du Futurisme. On ne doutera pas cependant que sans lui, ces tendances là n'auraient pas pu s'imposer aussi vite. N'empêche, l'Expressionnisme fut annonciateur du grand cataclysme de la guerre, notamment à travers Meidner avec ses oeuvres apocalytiques créées au début des années 1910, et servit à ouvrir la porte à la grande révolution artistique qui précéda et suivit le conflit mondial. Il faut dire aussi que la guerre lui fit perdre des représentants majeurs comme Marc ou Macke et qu'elle perturba les esprits d'autres artistes qui ne retrouvèrent plus leur verve d'avant 1914.
L'Expressionnisme permit néanmoins à nombre de peintres de se montrer plus audacieux à partir du moment où ils décidèrent de verser dans la dénonciation d'une société repue encore ancrée dans le XIXe siècle et ses injustices. Il avait d'ailleurs failli être récupéré par les nazis après avoir reflété le malaise social qui s'était étendu à travers toute l'Allemagne durant les années 1920 mais Hitler le jugea dangereux et inadapté à l'instauration de la société idéale qu'il entendait mettre en place de sorte qu'il devint le miroir de l'art dégénéré après 1933. Dès lors, la plupart des artistes expressionnistes furent persécutés en Allemagne alors que d'autres retournèrent leur veste en essayant de composer avec le régime totalitaire pour continuer à vivre décemment en produisant dès lors des oeuvres mièvres.
Le groupe "Die Brücke" fut un des premiers qui regroupa des artistes expressionnistes entre 1905 et 1913 tout comme le "Blaue Reiter" qui compta dans ses rangs Schmidt-Rottluff, Kirchner, Pechstein, Marc, Heckel et Kokoschka. L'Expressionnisme fut alors avant tout considéré comme germanique même si en France ce terme fut employé dès 1901 et que certains Fauves furent labellisés comme expressionnistes lors d'une exposition de la Sécession de Berlin organisée en 1911. On décrivit ainsi comme expressionnistes les peintres tournés vers la violence des couleurs et la déformation des formes. Le fait est que l'Expressionnisme eut un caractère international sauf que ce fut en Allemagne qu'il fut le plus exacerbé.
En dehors de Munch, pionnier par excellence, il convient de ne pas oublier le rôle que joua Van Gogh dans l'émergence de l'Expressionnisme d'autant plus qu'il fut le peintre du désespoir et de la misère et se rappeler que Gauguin, à travers son oeuvre symboliste et son désir d'un retour aux sources exerça une influence considérable sur des artistes comme Kirchner, Heckel, Nolde ou même Franz Marc alors que les toiles du Belge Ensor eurent des accents très expressionnistes dès la fin des années 1880.
Avec l'apparition en 1905 du groupe "Die Brücke" qui reconnut l'apport du Fauvisme dans sa nouvelle déclinaison de l'Expressionnisme, les ferments étaient déja opérationnels pour faire trembler la société artistique allemande sur ses bases mais paradoxalement, la révolution en cours n'emprunta pas immédiatement la voie d'un modernisme appuyé en se contenant surtout d'opérer un retour à l'art du Moyen-Age et en puisant ses racines chez les Primitifs du XVe siècle.
Fondé par Marc et Kandinsky, ce fut le "Blaue Reiter" qui donna ses lettres de noblesse à l'Expressionnisme en imposant une démarche franchement nouvelle tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives comme l'abstraction. Nettement plus incisif et violent après la Première Guerre Mondiale, l'Expressionnisme devint alors plus politique sous l'impulsion de peintres comme Dix, Grosz, Schad et Beckmann mais leur hargne, tout comme celle manifestée dans les domaines du théâtre, notamment par Brecht, ou de la littérature, fut en fait comme le dernier soubressaut d'une société artistique agonisante et prête à se laisser dompter par les partisans de l'ordre nouveau conçu par Hitler. L'exaspération eut ainsi ses limites dans une Allemagne épuisée par la guerre et prête à se laisser séduire par le diable pour renaître.
On l'a souligné plus haut, l'Expressionnisme permit l'éclosion de nouvelles tendances comme le Futurisme qui traduisit l'envie de montrer le mouvement et la vitesse, symbole d'un monde en pleine révolution, ou de saisir l'instantané. Dès 1909, Marinetti fit paraître le manifeste du Futurisme, un art dont Boccioni fut le chef de file et qui influença aussi nombre d'artistes russes propulsés sur le devant de la scène par la révolution bolchevique en 1917. Contrairement à Hitler qui eut l'Expressionnisme en horreur, Mussolini prit soin de favoriser le Futurisme et de s'en servir abondamment à son profit.
En Belgique et aux Pays-Bas, l'Expressionnisme avait déjà pris racine avec Ensor d'un côté et Van Gogh de l'autre, pour voir ensuite éclore de Smet, Permeke, Gestel ou Van den Bergh. des artistes qui trouvèrent un terreau favorable dans ces pays où l'influence de Bosch et de Brueghel resta longtemps palpable. Il en alla de même dans les pays scandinaves où certains artistes ne se privèrent pas de bousculer la société puritaine.
Finalement, rejeté en France parce qu'il fut jugé abusivement comme une tare germanique, l'Expressionnisme y survécut toutefois sous une forme qui ne voulut pas dire son nom, à travers notamment Georges Rouault puis Fautrier et nombre de peintres venus d'Europe de l'Est, comme Soutine, Modigliani ou Chagall qui furent rangés commodément parmi les peintres de l'Ecole de Paris mais dont les oeuvres avaient des accents expressionnistes avant de devenir à partir de 1930 la cible des critiques qui réclamèrent un retour aux racines d'un art bien français auquel des Fauves comme Derain et Vlaminck s'étaient déjà ralliés. Cela n'empêcha pas nombre d'artistes autochtones de produire par la suite des oeuvres de tendance expressionniste, comme Gruber, Giacometti, André Masson et plus tard Bernard Buffet.
Nous pensons que la liste d'artistes qui suit donnera une idée de la véritable importance de l'expressionnisme allemand dans l'Histoire de l'art moderne. Un tel lexique sera très utile aux visiteurs d'artcult attirés par une forme d'art plutôt forte au niveau des couleurs et somme toute assez agressive à laquelle succéda après 1945 l'art Cobra ou l'Expressionnisme-Abstrait aux Etats-Unis. C'est dire son héritage.
L'Expressionnisme allemand a joué un rôle majeur, en association avec le furtif mouvement fauve français, dans le développement de la peinture moderne au tournant du 20e siècle.
Tandis que les Fauves français exprimèrent leurs talents pendant moins d'une décennie, l'Expressionnisme allemand survécut à la Première guerre mondiale et dura jusqu'à la montée du nazisme. Après 1933, ce mode artistique cessa d'exister et fut qualifié de “dégénéré” par les dirigeants du IIIe Reich.
Les peintres expressionnistes allemands et quelques artistes belges et hollandais furent certainement influencés par les Fauves français qui dès les premières années du 20e siècle avaient été les pionniers d'une nouvelle forme de peinture fondée sur l'utilisation des couleurs pures sur la toile.
Avec les mouvements “Die Brücke” et “Der Blaue Reiter”, les Expressionnistes allemands se firent connaître dès avant 1910, au moment où le courant fauve français commença à battre de l'aile, ses plus grands représentants, Matisse, Marquet, Van Dongen, Braque, Derain, Friesz et Vlaminck ayant décidé brutalement de s'en écarter.
En fait, le public français ne fut jamais véritablement réceptif au Fauvisme qui, durant une décennie, perpétua en quelque sorte le divisionnisme institué par Seurat alors que l'esprit allemand apparut bien plus adapté à l'Expressionnisme, particulièrement après la première guerre mondiale quand l'Allemagne dut faire face à d'impitoyables conditions de vie, et ce, jusqu'au début des années 30.
Ainsi, l'Expressionnisme allemand fit date dans l'histoire de la peinture moderne alors que le Fauvisme en France apparut simplement comme un bref intermède précédant la montée du Cubisme ou l'art de Matisse, qui n'y adhéra que durant trois petites années.
On compte un très grand nombre de peintres expressionnistes en Allemagne, mais peu en France ou dans d'autres pays. Paradoxalement, sans l'influence des Fauves, de nombreux artistes n'auraient pas eu l'opportunité de pleinement s'exprimer de l'autre côté du Rhin.
En France, l'Expressionnisme fut toujours mal perçu du fait de sa connotation germanique et de son rapport étroit avec la crise qui affecta l'Allemagne après la Première Guerre Mondiale car il refléta en grande partie une réaction esthétique résultant de la déliquescence de l'empire allemand au tournant du XXe siècle. Les oeuvres produites dès le départ traduisirent ainsi un rejet de la société et de la tradition classique avec le désir chez nombre d'artistes de traiter le pathétique et le chaos à l'opposé de leurs homologues français qui se contentèrent de prolonger l'art de Seurat en insistant sur l'utilisation des couleurs pures tout en rejetant l'Impressionnisme qui à leurs yeux menait à une impasse.
Néanmoins, l'Expressionnisme ne fut pas à proprement parler un mouvement ni une école, contrairement au Surréalisme ou au Futurisme, d'autant plus qu'après la Première Guerre Mondiale, il ne fit que vivoter jusqu'à la prise du pouvoir par les nazis en 1933. Il s'était agi en fait pour les artistes de définir un mode d'expression pour s'insurger d'une part contre l'académisme et d'autre part, contre la société et ses valeurs mais en traduisant leurs interrogations et surtout leur pessimisme sur la toile, ils ne pouvaient que devenir finalement gênants pour les tenants d'un ordre nouveau.
Ce fut donc à partir d'une révolte identitaire que l'Expressionnisme prit son envol, les peintres exprimant avant tout leur mal-être et leurs angoisses, inspirés probablement en premier lieu par Edvard Munch, le peintre norvégien qui le premier en 1893 exhala la souffrance déchirante sur une toile avec son célèbre "Le Cri", un tableau produit à une époque où la société scandinave vivait dans le plus parfait conformisme.
Au tournant du siècle, avec l'apparition de l'Art Nouveau, le développement industriel et l'émergence de la psychanalyse, de nombreux artistes allemands confrontés alors à d'intenses questionnements eurent ainsi l'occasion de représenter la souffrance, la dérision, un certain fatalisme et leurs angoisses dans leurs oeuvres. Alors que les Fauves français optèrent pour l'expression vive de la couleur, les Allemands et les Autrichiens se tournèrent vers la représentation cinglante et caricaturale des corps, comme Kirchner, Nolde, Schiele ou Klimt et ensuite Dix, des peintres qui flirtèrent avec la dérision en empruntant une voie les menant vers l'angoisse, le nihilisme et le cataclysme.
La société allemande forgée par Bismarck ayant commencé à se déliter au début des années 1900, ces artistes se lancèrent à corps perdu dans l'adoption d'un nouveau langage visant à rompre avec l'académisme et l'ordre établi. En France, les Fauves se contentèrent de destructurer les formes et les couleurs alors que les Expressionnistes allèrent plus loin en créant des oeuvres violentes, instinctives et agressives à la fois, à contre-courant de l'Impressionnisme, revisité à partir des années 1880 en Allemagne sous le pinceau de Liebermann ou de Corinth .
l'Expressionnisme servit de tremplin à certains peintres, comme Kandinsky, pour passer plus aisément à l'abstraction avant la Première Guerre Mondiale mais comme il ne s'agissait pas d'un mouvement structuré, il eut ses limites dans la manifestation de leur rebellion surtout que dès 1914, il commença à perdre de sa force et de son influence avec l'apparition du Dadaïsme, du Surréalisme et du Futurisme. On ne doutera pas cependant que sans lui, ces tendances là n'auraient pas pu s'imposer aussi vite. N'empêche, l'Expressionnisme fut annonciateur du grand cataclysme de la guerre, notamment à travers Meidner avec ses oeuvres apocalytiques créées au début des années 1910, et servit à ouvrir la porte à la grande révolution artistique qui précéda et suivit le conflit mondial. Il faut dire aussi que la guerre lui fit perdre des représentants majeurs comme Marc ou Macke et qu'elle perturba les esprits d'autres artistes qui ne retrouvèrent plus leur verve d'avant 1914.
L'Expressionnisme permit néanmoins à nombre de peintres de se montrer plus audacieux à partir du moment où ils décidèrent de verser dans la dénonciation d'une société repue encore ancrée dans le XIXe siècle et ses injustices. Il avait d'ailleurs failli être récupéré par les nazis après avoir reflété le malaise social qui s'était étendu à travers toute l'Allemagne durant les années 1920 mais Hitler le jugea dangereux et inadapté à l'instauration de la société idéale qu'il entendait mettre en place de sorte qu'il devint le miroir de l'art dégénéré après 1933. Dès lors, la plupart des artistes expressionnistes furent persécutés en Allemagne alors que d'autres retournèrent leur veste en essayant de composer avec le régime totalitaire pour continuer à vivre décemment en produisant dès lors des oeuvres mièvres.
Le groupe "Die Brücke" fut un des premiers qui regroupa des artistes expressionnistes entre 1905 et 1913 tout comme le "Blaue Reiter" qui compta dans ses rangs Schmidt-Rottluff, Kirchner, Pechstein, Marc, Heckel et Kokoschka. L'Expressionnisme fut alors avant tout considéré comme germanique même si en France ce terme fut employé dès 1901 et que certains Fauves furent labellisés comme expressionnistes lors d'une exposition de la Sécession de Berlin organisée en 1911. On décrivit ainsi comme expressionnistes les peintres tournés vers la violence des couleurs et la déformation des formes. Le fait est que l'Expressionnisme eut un caractère international sauf que ce fut en Allemagne qu'il fut le plus exacerbé.
En dehors de Munch, pionnier par excellence, il convient de ne pas oublier le rôle que joua Van Gogh dans l'émergence de l'Expressionnisme d'autant plus qu'il fut le peintre du désespoir et de la misère et se rappeler que Gauguin, à travers son oeuvre symboliste et son désir d'un retour aux sources exerça une influence considérable sur des artistes comme Kirchner, Heckel, Nolde ou même Franz Marc alors que les toiles du Belge Ensor eurent des accents très expressionnistes dès la fin des années 1880.
Avec l'apparition en 1905 du groupe "Die Brücke" qui reconnut l'apport du Fauvisme dans sa nouvelle déclinaison de l'Expressionnisme, les ferments étaient déja opérationnels pour faire trembler la société artistique allemande sur ses bases mais paradoxalement, la révolution en cours n'emprunta pas immédiatement la voie d'un modernisme appuyé en se contenant surtout d'opérer un retour à l'art du Moyen-Age et en puisant ses racines chez les Primitifs du XVe siècle.
Fondé par Marc et Kandinsky, ce fut le "Blaue Reiter" qui donna ses lettres de noblesse à l'Expressionnisme en imposant une démarche franchement nouvelle tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives comme l'abstraction. Nettement plus incisif et violent après la Première Guerre Mondiale, l'Expressionnisme devint alors plus politique sous l'impulsion de peintres comme Dix, Grosz, Schad et Beckmann mais leur hargne, tout comme celle manifestée dans les domaines du théâtre, notamment par Brecht, ou de la littérature, fut en fait comme le dernier soubressaut d'une société artistique agonisante et prête à se laisser dompter par les partisans de l'ordre nouveau conçu par Hitler. L'exaspération eut ainsi ses limites dans une Allemagne épuisée par la guerre et prête à se laisser séduire par le diable pour renaître.
On l'a souligné plus haut, l'Expressionnisme permit l'éclosion de nouvelles tendances comme le Futurisme qui traduisit l'envie de montrer le mouvement et la vitesse, symbole d'un monde en pleine révolution, ou de saisir l'instantané. Dès 1909, Marinetti fit paraître le manifeste du Futurisme, un art dont Boccioni fut le chef de file et qui influença aussi nombre d'artistes russes propulsés sur le devant de la scène par la révolution bolchevique en 1917. Contrairement à Hitler qui eut l'Expressionnisme en horreur, Mussolini prit soin de favoriser le Futurisme et de s'en servir abondamment à son profit.
En Belgique et aux Pays-Bas, l'Expressionnisme avait déjà pris racine avec Ensor d'un côté et Van Gogh de l'autre, pour voir ensuite éclore de Smet, Permeke, Gestel ou Van den Bergh. des artistes qui trouvèrent un terreau favorable dans ces pays où l'influence de Bosch et de Brueghel resta longtemps palpable. Il en alla de même dans les pays scandinaves où certains artistes ne se privèrent pas de bousculer la société puritaine.
Finalement, rejeté en France parce qu'il fut jugé abusivement comme une tare germanique, l'Expressionnisme y survécut toutefois sous une forme qui ne voulut pas dire son nom, à travers notamment Georges Rouault puis Fautrier et nombre de peintres venus d'Europe de l'Est, comme Soutine, Modigliani ou Chagall qui furent rangés commodément parmi les peintres de l'Ecole de Paris mais dont les oeuvres avaient des accents expressionnistes avant de devenir à partir de 1930 la cible des critiques qui réclamèrent un retour aux racines d'un art bien français auquel des Fauves comme Derain et Vlaminck s'étaient déjà ralliés. Cela n'empêcha pas nombre d'artistes autochtones de produire par la suite des oeuvres de tendance expressionniste, comme Gruber, Giacometti, André Masson et plus tard Bernard Buffet.
Nous pensons que la liste d'artistes qui suit donnera une idée de la véritable importance de l'expressionnisme allemand dans l'Histoire de l'art moderne. Un tel lexique sera très utile aux visiteurs d'artcult attirés par une forme d'art plutôt forte au niveau des couleurs et somme toute assez agressive à laquelle succéda après 1945 l'art Cobra ou l'Expressionnisme-Abstrait aux Etats-Unis. C'est dire son héritage.
Les artistes suivants sont allemands, sauf mention contraire :
Barlach Ernst (1870-1938). "Le dubitatif", 1931, bronze, h: 51,5 cm (D.R.)
Né à Wedel, dans le Holstein, Barlach était le fils d'un médecin de campagne. Il étudia à l'école des arts et du commerce à Hambourg de 1888 à 1891 et à l'académie à Dresde entre 1891 et 1895. Il alla ensuite à Paris où il fréquenta l'Académie Julian et montra un grand intérêt pour le travail de Millet, Van Gogh et Meunier. De retour en Allemagne en 1898, il travailla comme illustrateur pour le périodique Jugend et enseigna à la section Céramique d'une école d'art à Hör, Westerwald.
C'est pendant un voyage en Russie en 1906 qu'il s'investit complètement dans la peinture. Cette même année il participa à l'Exposition d'Art de Berlin ; il illustra la revue Simplicissimus entre 1907 et 1908. Il fit aussi des gravures sur bois et exposa à Düsseldorf et à l'exposition Sécession de Berlin et de Dresde. Il devint membre de l'Académie des Beaux-arts en 1919 et au même moment commença à sculpter.
En 1936 les nazis retirèrent ses œuvres des collections publiques et il fut considéré artiste “dégénéré”. En 1938 les monuments qu'il avait construis à Kiel et à Güstrow furent détruits. Son voyage en Russie en 1906 eut une influence prédominante sur son œuvre, il y fut impressionné par la vue des paysans russes et des mendiants, même s'il resta très attaché à ses racines nord germaniques. Considéré comme un artiste expressionniste il introduisit néanmoins une dimension religieuse et quelques touches cubistes dans son œuvre.
Il a aussi dit une fois avoir été influencé par les sculpteurs allemands du Moyen âge. Barlach considérait l'homme comme un thème central dans nombreuses de ses œuvres, qui en révélaient les souffrances. Barlach finit sa vie seul et désespéré. Fourchette de prix: Entre 8,000 et 400,000 € pour les sculptures.
Baselitz Georg, pseudo of Kern Hans Georg (Né en 1938).
Né à Deutsch-Baselitz, en Saxe, il prit le nom de son lieu de naissance après avoir déménagé à Berlin-Ouest. Il commença à étudier l'art à Berlin-Est en 1956 puis s'installa à Berlin-Ouest en 1958 où il continua ses études jusqu'en 1964. Il découvrit alors les écrits de Lautréamont et d'Artaud ainsi que les peintres expressionnistes abstraits tels que Pollock, De Kooning, Guston, Wols et Fautrier. Dès 1961 il écrit son premier Pandamonium avec Eugen Shönebeck, un manifeste prônant une rupture avec l'esthétique abstraite. Sa première exposition, qui se tint en 1963 à la Galerie Wermer & Katz à Berlin, provoqua un scandale et deux de ses peintures qualifiées d'obscènes furent retirées et confisquées pendant 2 ans. Il alla ensuite à Florence en 1965 et publia un autre manifeste intitulé Les Meilleurs Amis avant de diversifier son travail avec la production de dessins, gravures et sculptures. En 1975 il s'installa à Derneburg et fut engagé comme professeur à la Staatliche Akademie der Bildenden Künste de Karlsruhe, en 1977. De 1983 à 1988 il enseigna à l'École des Arts Appliqués de Berlin. Baselitz participa à de nombreuses expositions en Allemagne et à l'étranger et gagna une réputation internationale. Il fut l'un de ces artistes qui ont souhaité récupérer l'héritage allemand mutilé par le nazisme, en recherchant une identité nationale et en redéfinissant un véritable langage pictural allemand considéré aujourd'hui comme une sorte de nouvel Expressionnisme. Pourtant Baselitz déclare avoir créé un art plus allemand qu'expressionniste. Très marqué au début de sa carrière par les peintres abstraits américains, il ne fut pas compris quand il fit ses premières peintures, ce qui peut expliquer pourquoi elles étaient à ce point provocantes. Il développa un style personnel avant de créer ses séries de héros vers 1965. En 1969, il peint ses premières œuvres avec des figures inversées cherchant à éliminer la difficulté en réfléchissant le sujet. En représentant les visages ou les animaux sens dessus dessous, il voulait démontrer la vacuité du sujet et créer une nouvelle liberté. Au début des années 80 il força les couleurs, notamment dans ses séries de mangeurs d'oranges ou de buveurs. Baselitz fut un remarquable graveur et produisit des planches à partir de photographies mais avant tout, sa préoccupation majeure à été de donner à la peinture, considérée comme plus importante que le sujet, une place proéminente dans son œuvre. Fourchette de prix: Entre 80,000 et 800,000 € pour les grands formats.
Baumeister Willy (1889-1955). Né à Stuttgart, il travailla comme peintre en bâtiment avant de rentrer à l'Académie des Arts de la ville. Il étudia d'abord avec Oscar Schlemmer et travailla sous l'influence de Seurat et exposa ses peintures à la Galerie “Der Sturm” à Berlin en 1913. Baumeister a ensuite été influencé par Toulouse-Lautrec et Cézanne, après un voyage à Paris. Il passa la première guerre mondiale sous l'uniforme allemand et travailla ensuite comme décorateur de théâtre à Stuttgart. En 1924 il rencontra Ozenfant, Léger et Le Corbusier à Paris et travailla en proche collaboration avec Kurt Schwitters et César Domela avant d'être engagé comme professeur à l'École des beaux-arts de Francfort en 1928. Il participa à plusieurs expositions à Paris avant que les nazis ne le qualifient d'artiste “dégénéré”. Baumeister fut limogé de son poste d'enseignant et ses œuvres furent brûlées en public. Il vécut misérablement à Stuttgart, et ne put reprendre ses activités qu'après 1945. Pendant sa jeunesse, il avait été influencé par Gauguin et Cézanne avant de se diriger vers l'expressionnisme en 1919 et de travailler sous l'influence de Ozenfant et Léger après 1924. En résumé, il eu une carrière assez éclectique. Fourchette de prix: Entre 20,000 et 300,000 €.
Beckmann Max (1884-1950). Né à Leipzig, il exposa avec la Sécession Berlinoise en 1904 et se battit avec l'armée allemande pendant la première guerre mondiale jusqu'en 1915. Il fit des gravures en 1917, exposa ses travaux en Suisse et à Paris avant de chercher refuge en 1937 en Hollande quatre ans après que les nazis aient pris le pouvoir à Berlin. Beckmann a d'abord été influencé par l'impressionnisme français et n'adhéra ni au mouvement “Die Brücke” ni au “Blaue Reiter”. Ce fut dans ses gravures de 1917, influencé par ce qu'il vit au combat, qu'il travailla dans un style expressionniste, montrant des figures tordues. En 1927, il décida de se tourner vers le Réalisme. Il mourut à New York en 1950. Fourchette de prix: Entre 60,000 et 1 M. €.
Birkle Albert (1900-1986). Né à Berlin, il étudia dans les années 20 à l'Académie Prussienne d'Art. En 1923 il rejoignit la Sécession berlinoise et joua un rôle actif dans l'illustration de journaux de gauche, dont le portfolio IAH Journée de huit heures. En 1933, sous le patronage du Dr Max Neumann, Birkle construisit un atelier à Salzbourg. Il exposa 12 peintures à la biennale de Venise en 1936. Ces pièces furent sélectionnées pour la Grande Exposition d'Art allemand de 1937. Cependant, les autorités nazies retirèrent son travail, qualifié de dégénéré, et confisquèrent aussi trois de ses œuvres présentes dans les collections publiques. Après la guerre Birkle obtint la citoyenneté autrichienne. Trois expositions rétrospectives lui furent consacrées, à Munich, Salzbourg et Berlin-Ouest entre 1975 et 1980. Fourchette de prix: Entre 10,000 et 30,000 €.
Bloch Albert (American) (1882-1961). Né à Saint-Louis, États-Unis, il vécut en Allemagne de 1908 à 1921. Pendant ce séjour, il travailla en proche collaboration avec le groupe du Blaue Reiter fondé par Kandinsky et Franz Marc. Il participa à leurs deux premières expositions à la galerie Thannhauser en 1911 et à la Galerie Goltz en 1912. Dans la première il exposa un dessin et une huile intitulée Harlekinade. Cette œuvre est aujourd'hui au Musée d'Art moderne de New York. Fourchette de prix: Entre 10,000 et 30,000 €.
Boeckl Herbert (Austrian) (1894-1966). Né à Klagenfurt, Boeckl étudia l'architecture à Vienne avec Adolf Loos et commença à peindre en autodidacte. Après s'être battu dans les rangs de l'armée autrichienne pendant la première guerre mondiale, il exposa ses peintures à Vienne et à Berlin où il séjourna en 1921 et 1922. Il se rendit aussi à Paris en 1923 et à Londres et Amsterdam en 1935. Il fut engagé comme professeur à l'Académie de Vienne la même année et visita l'Espagne en 1951-52. La première rétrospective de son œuvre se tint à Vienne en 1954 à la galerie Nächst St. Stephen qui deviendra le plus important centre d'avant-garde d'Autriche. Il se rendit en Grèce en 1956 et en Égypte en 1959. En 1989 ses œuvres peintes entre 1915 et 1931 furent exposées au Musée d'Art moderne de Paris. Boeckl fut quelque peu éclipsé par trois grands artistes autrichiens, Klimt, Kokoschka et Schiele mais joua un rôle important dans la formation du groupe des peintres expressionnistes autrichiens. Jusqu'en 1935 son style évoquait les Fauves et était marqué par celui de Kokoschka. Son travail était assez violent et morbide avant qu'il ne se tourne vers la peinture religieuse à partir de 1934. Son autoportrait peint en 1948 évoquait un peu le style de Daumier, assorti d'une certaine marque “rembrandtesque”. Il se tourna vers la peinture abstraite après 1950, mais resta l'un des plus importants représentants de l'Expressionnisme allemand. Fourchette de prix : de 5 000 $ à 110 000 $
Böhringer Volker (1912-1961). Né à Esslinger, il étudia le dessin à l'Académie d'art de Stuttgart. Après 1937, il lui fut interdit d'exposer ses œuvres et il peignit en secret chez lui. Böhringer prit part à quelques expositions importantes, dont l'Exposition d'Art “tout allemand” de Dresde en 1946, participation qu'il centra particulièrement sur son travail d'avant-guerre. Il souffrit de périodes de dépression et de maladie pendant la majeure partie de sa vie d'adulte. En 1950 il commença à travailler sur des thèmes et des motifs chrétiens. Sa première exposition individuelle se tint à Esslinger en 1960, l'année que son exposition avec Otto Dix à l'association d'art de Heilbronn. Fourchette de prix: Entre 5,000 et 15,000 €.
Borchert Erich (1907-1944). Né à Erfurt, Erich Borchert étudia à l'atelier de peinture murale du Bauhaus à Dessau de 1926 à 1929. Il prit aussi des cours de peinture avec quelques pionniers de l'Art Moderne tels que Klee, Kandinsky et Feininger. Il exposa avec la Ligue de l'Art Allemand à Dessau en 1929. Après avoir émigré à Moscou, Borchert travailla comme dessinateur avec Hans Schäfer et Hannes Meyer. Il mourut en Union Soviétique. Fourchette de prix: Entre 1,500 et 5,500 €.
Bouten Armand (Hollandais)(1893-1965). Né à Vento aux Pays-Bas, Bouten se forma en 1912 au Rijksmuseum d'Amsterdam. En 1923, il fut invité par la Galerie Sturm mais pour des raisons techniques, son exposition ne put se tenir. Il vécut à Paris entre 1923 et 1935 et rencontra quelques artistes russes expatriés associés à Der Sturm, notamment Larionov, Gontcharova et Chagall. En 1935 Bouten s'installa à Bruxelles mais cessa de peindre en 1945. Il mourut dans la pauvreté à Amsterdam. Fourchette de prix: Entre 2,000 et 4,500 €.
Braun Eduard (1902-1973) Il étudia l'art à Düsseldorf et à Munich. Il commença à travailler comme illustrateur en 1926 avant de déménager à Berlin l'année suivante. Ses dessins furent publiés dans les revues Der Querschmitt, Simplicissimus et Jugend et dans quelques journaux. Il se battit sur le front de l'Est pendant la Deuxième guerre mondiale et fut fait prisonnier par les troupes soviétiques en 1945. De retour à Berlin en 1946 il publia des dessins satiriques dans des journaux et des revues sous le nom de “Urban”. Fourchette de prix: Entre 1,000 et 2,500 € pour les dessins.
Bredow Rudolf (1909-1973). Aucun élément biographique disponible. Fourchette de prix: Entre 2,000 et 6,000 €.
Burmann Fritz (1892-1945). Né à Wiedenbrueck, en Westphalie, il étudia à l'Académie de Düsseldorf en 1909 et plus tard à Munich. Il voyagea longuement, en Italie, en France, et en Hollande avant de s'installer à Düsseldorf en 1918, et reçut les louanges de la critique en 1921 pour sa peinture Le Massacre des Innocents. Il obtint des commandes pour des fresques et des vitraux d'églises, dont la Chapelle de la résurrection de Brauweiler en 1926. Il fut professeur à l'Académie d'art de Königsberg et participa à une exposition itinérante, dans l'est de la Prusse, d'artistes contemporains autour d'Otto Herbig, Max Kaus et Hans Reichel. Il fut nommé professeur au Collège des Arts visuels de Berlin en 1936. Burmann représentait la figure humaine d'une façon audacieuse, notamment une femme aveugle de 87 ans avec une grosse verrue sur la joue gauche, un fin duvet sur la lèvre supérieure et le menton et un nez en chou-fleur buriné par le vent, dans un style évoquant celui de Pieter Brueghel. Fourchette de prix: Entre 25,000 et 85,000 €.
Campendock Heinrich (1889-1957). Né à Krefeld, il étudia l'art dans sa ville natale et à Munich où il eut comme professeur Jan Thorn-Prikker, artiste néerlandais qui lui fit découvrir les peintres Nabis et Van Gogh et Cézanne. En Bavière, où il s'installa à l'invitation de Franz Marc et de Kandinsky, il fut impressionné par les peintures sur verre représentant des paysans et s'initia à cette technique pour recréer l'atmosphère des fermes bavaroises. Il trouva ensuite un compromis entre l'Expressionnisme et le Cubisme. En 1911, Franz Marc et Kandinsky, qui connaissaient son travail, proposèrent à Campendonck d'exposer avec eux. Il fut ainsi introduit dans le groupe du Blaue Reiter.
Profondément inspiré par Marc, Kandinsky et par la richesse du folklore local, Campendonck ne chercha pas à développer de style personnel avant 1914. A la suite de Marc, qui transforma la peinture animalière, d'un genre conventionnel encore marqué par le XIXe siècle en un des épisodes les plus exaltants de l'art moderne, Campendonck entreprit de représenter des chevaux et d'autres animaux. Tandis que Marc cherchait à travers son art à représenter le monde du point de vue de ses sujets animaux, de voir la nature à travers leurs yeux, Campendonck faisait de ses peintures le prétexte à des représentations complexes et mythologiques. Ainsi, sa production de la période précédant la Première guerre mondiale a été comparée aux aspects les plus mystiques de celle de Chagall, exposée à la galerie Der Sturm à Berlin en 1914. Campendonck a cherché la fusion entre les motifs animaux et humains, entre la nature et l'homme. Il considérait l'homme comme une partie de la nature et non comme une entité distincte et destructrice.
Après la mort de Marc et de Macke qui avaient exercé une influence extrêmement forte sur son œuvre, il conserva un certain nombre de leurs formes et de leurs concepts, tout en étant profondément préoccupé par les problèmes du cubisme. En 1920, il se rendit en Italie puis fut nommé professeur à l'École des beaux-arts de Krefeld. Il enseigna ensuite à Düsseldorf jusqu'en 1933 mais fut bientôt considéré comme un artiste dégénéré par les Nazis. Campendonck décida alors de s'installer en Hollande et enseigna la peinture à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. Il se consacra aux arts décoratifs pendant la dernière décennie de sa vie. Campendonck fut également graveur et travailla jusqu'en 1940 dans un style qui évoque le Douanier Rousseau qu'il admirait beaucoup. Les critiques d'art lui ont souvent reproché d'avoir suivi des courants artistiques et de n'avoir jamais fait œuvre de pionnier. Toutefois, il réalisa un grand nombre d'œuvres de très bonne qualité même si elles portaient la marque d'influences diverses. Fourchette de prix: Entre 40,000 et 1,2 M. €.
Cassel Pol (Paul) (1892-1945). Formé aux écoles d'art appliqués d'Erfurt et de Dresde entre 1907 et 1914, il se lia d'amitié avec Otto Griebel avant d'être mobilisé dans l'armée allemande en 1914. Il rentra à Dresde en 1919, déménagea à Wehlen en 1921 et exposa ses oeuvres avec le groupe de la Sécession de Dresde jusqu'en 1933. Il fut appelé sous les drapeaux en 1944 et envoyé sur le front de l'Est. Il mourut prisonnier de guerre à Kichinev en 1945. Fourchette de prix: Entre 15,000 et 40,000 €.
Corinth Lovis (1858-1925). Corinth fut à tort considéré comme un impressionniste allemand. Il fut atteint d'une hémorragie cérébrale qui marqua un tournant dans sa carrière. Souffrant d'une paralysie du bras droit, il changea soudainement de style, adoucit sa palette et produisit des paysages très forts qui lui valurent le nouveau statut de précurseur de l'expressionniste en Allemagne. Son handicap le rendit plus audacieux dans sa peinture et ses œuvres se rapprochèrent de celles de Kokoschka puis de Soutine. De 1918 jusqu'à sa mort, Corinth peignit ce qui est considéré comme ses meilleures œuvres, spécialement des autoportraits très émouvants. Douze ans après sa mort à Zandvoort, en Hollande, deux cent quatre-vingt quinze de ses œuvres furent retirées des musées allemands par les autorités nazies, qui considéraient que Corinth était un artiste “dégénéré”. et 500 000 $. Fourchette de prix: Entre 40,000 et 500,000 €.
Dahn Walter (Né en 1954). Né à St Tönis-Krefeld, Dahn participa à de nombreuses expositions en Allemagne et à l'étranger. Ses peintures présentent d'épais signes dispersés sur des fonds non-uniformes faits de coulées et de lignes formant un quadrillage. Fourchette de prix: Entre 7,000 et 27,000 € pour les grands formats.
Dix Otto (1891-1969). Il fut d'abord l'élève d'un peintre décorateur entre 1905 et 1909 puis entama des études à l'école des arts appliqués de Dresde. Engagé volontaire en 1914, il combattit en France jusqu'en 1916 puis en 1918 après avoir été envoyé sur le front de l'Est en 1917. Rentré à Dresde en 1919, il étudia à l'école des Beaux-Arts de cette ville et fut un des co-fondateurs de la Dresdner Sezession. Egalement membre du Novembergruppe, il se lia d'amitié avec Conrad Felixmüller et produisit des collages. Installé à Düsseldorf en 1921, il fut poursuivi pour pornographie mais acquitté. Néanmoins, sa peinture "Salon II" fut confisquée à Darmstadt. Venu à Berlin, il devint membre de la Berliner Sezession puis rentra à Dresde en 1927 où il enseigna à l'Ecole des Beaux-Arts. Il fut démis de ses fonctions parle ministre de l'intérieur de Saxe en 1933 et fut déclaré “artiste dégénéré” l'année suivante. Nombre de ses œuvres furent exposées à l'exposition d'Art dégénéré de Munich, et il fut accusé de “sabotage militaire”. En 1938, deux cent soixante de ses œuvres furent confisquées, vendues ou détruites par les Nazis. Dix continua à participer à des expositions à Munich et à Dresde et à la fin de la guerre, en 1945, il fut prisonnier de guerre en France. La République fédérale et la République démocratique d'Allemagne lui rendirent hommage à l'occasion de son 75e anniversaire en 1966. Fourchette de prix: Entre 100,000 et 5 M. €.
Dokoupil Jiri Georg (Czech) (Né en 1954). Né à Krno, il fuit la Tchécoslovaquie en 1968 et s'installa à Vienne puis en Allemagne de l'Ouest. Il fréquenta plusieurs écoles d'art en Allemagne et à New York, où il voulut rencontrer Hans Haacke et Joseph Kosuth, de 1976 à 1978. Il fit sa première exposition à Cologne en 1980, puis à Groningen, Freibourg et Wolsbourg, avant de participer à de nombreux événements, notamment à Berlin, Venise, Paris, São Paulo, Amsterdam ou Séoul. Dokoupil présenta ses œuvres à la Galerie Leo Castelli en 1985 à New York l'année suivant son embauche comme professeur à l'Académie de Cologne. Au départ Dokoupil ne voulait pas peindre car il se déclarait inventeur, cherchant à créer un art conceptuel à travers la peinture. En 1982, il réalisa une série d'autoportraits et en 1984 une série de peintures d'enfants. En 1985, à la Biennale de Paris, il exposa une peinture d'un enfant entouré d'une guirlande de fleurs tenant deux globes terrestres, tandis que sur une autre, il décrivait une partie de football américain. En 1986 il commença une série de Jésus aux yeux énormes et en 1987 une série de madones, à base de photographies, montrant des actrices de porno dans des attitudes extatiques. En 1988 il se prit d'une étrange passion pour les peintres impressionnistes tels que Renoir et représenta ensuite un nu brûlé avec une chandelle. Sa série “Enchères chez Christie's” présentant des scènes de ventes malmenait quelque peu la relation entre l'argent et l'art. Il est difficile de situer Dokoupil car il est constamment passé d'un sujet à un autre pendant sa carrière. Fourchette de prix: Entre 3,000 et 20,000 €.
Dressler August Wilhelm (1886-1970). Né à Bergesgrün , il étudia aux académies de Dresde et de Leipzig, où il rencontra Otto Dix, entre 1906 et 1913. Il combattit sous l'uniforme allemand sur les deux fronts (contre les Franco-Britanniques et contre les Russes) durant la Première Guerre Mondiale puis, le conflit terminé, il adhéra au groupe Novembre et s'installa à Berlin où il rejoignit ensuite le groupe de la Sécession. Il exposa ses oeuvres dans la capitale allemande entre 1924 et 1926 avant d'enseigner aux écoles des Etats-Unis, toujours dans cette ville, jusqu'en 1934. Il fut renvoyé de son poste en 1938 par les nazis qui le classèrent parmi les artistes "dégénérés" et dut attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour exposer à nouveau ses oeuvres à Berlin.
Fourchette de prix: Entre 5,000 et 15,000 €.
Egger-Lienz Albin, pseudo Trojer Igenuin Albuin (Autrichien) (1868-1926). Né à Striebach, dans le Tyrol, il suivit les cours de Gabriel von Hackl et Wilhelm von Lindenschmit à l'académie de Munich de 1884 à1894. Il travailla ensuite à Linz et s'installa à Vienne de 1899 à 1911, année où l'Empereur refusa qu'il fut nommé professeur. Il enseigna à l'académie de Weimar en 1912-1913 et s'engagea volontairement dans l'armée autrichienne en 1915. Après la guerre, il retourna dans sa ville natale et exposa régulièrement aux Salons de Berlin, Vienne et Munich. Autour de 1905 il travailla sous l'influence de Holder. En 1910 il se tourna vers l'Expressionnisme et adopta une touche simplifiée peignant la vie rurale au Tyrol. Les paysans étaient pour lui les symboles des différents âges de la vie. La Première guerre mondiale le fit notamment dénoncer les atrocités du conflit et en 1918, il représenta une pile de cadavres dans une peinturs intitulée “Final”. En 1925 il réalisa des peintures murales à Linz dans une chapelle commémorant la guerre. Elles furent interdites de visite au public jusqu'en 1950. Il peignit ensuite des scènes rurales à la gloire des paysans du Tyrol.
Fourchette de prix : entre 25 000 et 100 000 $
Ehmsen Heinrich (1886-1964). Né à Kiel, il fut peintre et décorateur d'intérieur avant d'étudier à l'École des arts appliqués de Düsseldorf. Alors qu'il était à Paris en 1910-1911, il rencontra un grand nombre de figures d'influence dont Picasso, Pacsin et Marinetti. Il partit ensuite pour Munich en 1913 et entra en contact avec les membres du groupe “Blaue Reiter”. En 1926 il prit part à une exposition commune avec Nolde et Masereel et l'Association d'art de Wiesbaden. Dans les années précédant la guerre, il exposa aussi bien avec le “Novembergrupp” qu'avec la Sécession berlinoise. Cependant son travail fut très fortement critiqué par les autorités nazies lors de la grande Exposition d'art allemand de 1934. Après la guerre, Ehmsen voyagea à travers l'Europe et en 1961 il fut récompensé par l'ordre National est-allemand du Mérite.
Fourchette de prix: Entre 2,500 et 15,000 €.
Ernst Max(1891-1976) En 1912 il fut très influencé par une exposition de futuristes à Cologne et l'année suivante il rencontra Apollinaire et Delaunay chez Macke. Ernst se rendit ensuite à Paris mais fut rapidement enrôlé dans l'armée allemande. Craignant pour sa vie, il maudissait la guerre et devint une sorte d'anarchiste, attitude qui le conduit à rejoindre le mouvement Dada après la guerre. En 1916 il rejoignit le groupe “Der Sturm” et fonda le groupe Dada de Cologne avec Arp en 1919. Il participa alors à de nombreuses expositions Dada, qui furent souvent interdites par la police et s'installa à Paris en 1922 où il contribua à la fondation du groupe surréaliste. En 1924 il se rendit en Extrême-Orient et à son retour en France il prit part à la première exposition Surréaliste, en 1925 à Paris. Ernst collabora aussi avec Miro et eut une dispute avec André Breton qui l'accusa d'avoir prêté ses mains aux riches, pour avoir produit les décors des Ballets Russes. Il quitta le groupe surréaliste en 1938 et vécut dans le Sud de la France avec Leonora Carrington. Au début de la Seconde guerre mondiale, suspect auprès des autorités françaises, il fut arrêté mais réussit à se faire libérer grâce à l'intervention de son ami Paul Eluard, le célèbre poète français. Ernst partit pour les États-Unis et devint citoyen américain. Il y resta jusqu'en 1953. Il revint ensuite en France et travailla à Paris mais fut définitivement exclu du groupe surréaliste pour avoir accepté le Grand prix de Venise en 1954. Ernst prit part à de nombreuses expositions à partir de 1911, notamment avec les peintres expressionnistes en 1913 à Berlin aux côtés de Chagall, Macke, Delaunay, Kandinsky et Klee. En 1914, il rencontra Hans Arp à Bonn et le groupe “Der Sturm” exposa certaines de ses œuvres en 1916. Les nazis montrèrent, en 1937 à l'exposition d'“Art Dégénéré” à Munich, sa peinture intitulée La Belle Jardinière (1923). Il fit aussi plusieurs expositions personnelles à Paris et à New York et une rétrospective importante fut organisée à la Galerie Denise René et à la Galerie René Drouin à Paris en 1947 et en 1950, suivie par d'autres à Cologne en 1951 au Musée d'art moderne de Paris en 1959, au Musée d'art moderne de New York en 1961, au Kunsthaus de Zurich en 1963, à la Tate Gallery de Londres en 1962, au Musée juif de New York en 1966, au Moderna Museet de Stockholm en 1969, au Stedelijk Museum d'Amsterdam, à Paris au Musée de l'Orangerie en 1971, au musée Guggenheim de New York en 1975, au Grand Palais à Paris en 1976, à la Tate Gallery en 1990 et au Musée d'art moderne de Paris en 1991-92. Ernst fut d'abord influencé par les peintres expressionnistes comme Macke, puis par les artistes cubistes et futuristes avant son engagement dans le mouvements Dada et le surréalisme. Il fut célèbre pour ses collages et ses œuvres surréalistes. Ernst, qui fut nationalisé Français en 1958, est aujourd'hui surtout connu comme un maître surréaliste, pionnier de l'Action Painting. Il produisit aussi de nombreuses sculptures.
Fourchette de prix : entre 75 000 et 1,3 millions $
Feininger Lyonel (1871-1956) Né à New York de parents allemands, Feininger se rendit à Hambourg en 1887 où il étudia le dessin et la peinture à la Allgemeine Gewerbeschule. En 1892 il fréquenta l'Académie Colarossi à Paris pendant un an puis revint dans la capitale française en 1906 où il rencontra Robert Delaunay. De 1909 à 1913 il fut membre de la Sécession berlinoise. Il rencontra aussi des peintres du groupe “Die Brücke” en 1912 et rejoignit le Novembergruppe en 1918 avant d'aller l'année suivante à Weimar, où le Bauhaus fut élaboré et il produisit une gravure sur bois pour décorer son manifeste. Feininger enseigna au Bauhaus avant de créer en 1924 le “Die Blaue Vier” avec Alexej von Jawlensky, Paul Klee et Wassily Kandinsky. Le Bauhaus fut fermé à Weimar et rouvert en 1926 à Dessau. Feiniger y participa mais pas en tant que professeur. En 1932 le Bauhaus de Dessau fut fermé et en 1936 Feiniger se rendit aux États-Unis avant de retourner à Berlin mais l'atmosphère le décida de retourner vivre pour de bon aux États-Unis où il arriva en 1937 alors que les nazis retiraient quatre cents de ses œuvres des musées allemands. Fourchette de prix : entre 150 000 et 1,2 millions $ pour les huiles, entre 15 000 et 160 000 $ pour les aquarelles.
Felixmüller Conrad, Müller Felix (1897-1977). Conrad Felix Müller étudia d'abord le violon à Dresde en 1909 avant de fréquenter une école d'art de cette ville entre 1911 et 1915. Après avoir rencontré Arnold Schönberg en 1914 il rejoignit la Sécession de Dresde et partit pour Berlin en 1915, où il rencontra Ludwig Meidner. En 1916 il commença à donner des dessins aux journaux “Der Sturm” et “Die Aktion”, mais fut enrôlé dans une unité d'ambulanciers en 1917. En 1918 il emménagea près de Dresde et prit le nom de Felixmüller pour la première fois. En 1919 il co-fonda le groupe de la Nouvelle Sécession de Dresde mais il le quitta la même année. Également membre du Novembergruppe, il rencontra Frans Masereel en 1923. Felixmüller s'installa à Berlin en 1934 et devint membre de l'association des artistes de Berlin en 1937 avant d'en être exclu par les nazis qui retirèrent cent cinquante et une de ses œuvres des musées allemands. Il fut évacué vers Damsdorf en 1941, mais trois ans plus tard sa maison de Berlin fut détruite lors d'un raid aérien. En novembre 1944, il fut enrôlé dans la Volkssturm mais fut fait prisonnier par les troupes soviétiques en 1945. De retour en Allemagne il enseigna le dessin et la peinture à l'Université Martin Luther de Halle de 1949 à 1962. Fourchette de prix: Entre 50,000 et 200,000 €. pour les huiles. Entre 1,000 et 4,000 €. pour les gravures.
Führmann Rudolf (1909-1977). Führmann fit ses études à l'école des arts appliqués puis à Berlin, avant d'émigrer à Paris en 1932. Il vécut très pauvre en France, comme ouvrier, laveur de vaisselle et parfois journaliste. Ce ne fut qu'en 1936, en tant qu'étudiant et collègue du peintre français Gen Paul qu'il put s'adonner à son métier complètement. Le climat politique et la guerre le forcèrent à quitter l'Europe et de 1938 à 1940 il vécut en Afrique du Nord, mais fut remis aux forces allemandes d'occupation en 1941 et interné dans un camp de concentration. Il tomba malade mais fut relâché peu après et travailla alors comme dessinateur technique jusqu'à la fin de la guerre. Après 1945, il s'installa à Lüneberg, où il participa au sauvetage des collections de la bibliothèque de la ville. Il travailla comme restaurateur au musée de Lüneberg de 1945 à 1949 et dessina à ses moments perdus des caricatures de critique sociale qui sont aujourd'hui au musée national de Berlin. Fourchette de prix: entre 2,500 et 5,000 € pour ses dessins.
Geiger Raimund (1889-1968). Il n'y a pas de biographie disponible pour cet artiste.
Gerstl Richard (1883-1908). Né à Vienne, Gerstl fit de courtes études à l'académie de cette ville. En fait, artiste autodidacte à 20 ans, il s'intéressa d'abord à la musique et fréquenta Arnold Schönberg, compositeur réputé. Ce dernier reçut quelques conseils de sa part avant de montrer certaines de ses œuvres à la première exposition du Blaue Reiter en 1913. Gerstl eut une aventure passionnée avec la femme de Schönberg et se suicida en 1908. L'œuvre de Gerstl ne fut redécouverte qu'en 1930 et fut le sujet d'une grande exposition en février 2001 à Paris. Il fut d'abord influencé par Gustav Klimt et peignit, entre 1904 et 1908, des portraits et des paysages qui exhalaient une certaine angoisse morbide sous l'influence de Van Gogh, de L. Corenth et d'E. Munch. Ses audacieux autoportraits reflètent une profonde introspection avec quelques pointes de mascarade. Désespéré de nature, il ne voulut jamais exposer ses peintures de son vivant. Fourchette de prix: Entre 2,500 et 15,000 €.
Gleichmann Otto (1887-1963). Né à Mayence, Gleichmann étudia l'art aux académies de Düsseldorf, Breslau, Weimar et Varsovie, jusqu'en 1910. Il combattit sur le front russe et sur le front français pendant la Première guerre mondiale jusqu'en 1917, année où il eut sa première exposition de dessins et d'œuvres graphiques au Kestner Gesellschaft à Hanovre. Cette même année, il devint membre de la Sécession de Hanovre et ses portefolios d'œuvres graphiques furent publiés par la galerie Alfred Flechtheim. Sa première exposition individuelle eut lieu à la galerie Nierendorf à Cologne en 1921 et il exposa l'année suivante à la galerie von Garvens à Hanovre, où il rencontra Paul Klee qui eut une très grande influence sur son œuvre. Gleichmann voyagea beaucoup et rencontra Kandinsky en 1924. Il se retira des expositions publiques à l'arrivée des Nazis au pouvoir en 1933 et une grande partie de son œuvre fut détruite sous les bombardements de Hanovre en 1943. Son exposition la plus importante fut Art libéré à Brunswick et Celle en 1946. Une grande exposition, Otto Gleichmann 1887-1963, eut lieu au musée Sprendel de Hanovre en 1987. Fourchette de prix: Entre 4, et 15,000 € (Aquarelles et gouaches principalement).
Gotsch Friedrich Karl (1900-1984). Né à Pries, au Danemark, il fit d'abord des études à Kiel et s'engagea dans les rangs de l'armée allemande lors de la Première guerre mondiale. En 1918-19, il fréquenta l'Académie de Dresde et fut souvent en relation avec Kokoschka de 1920 à 1923. Il voyagea beaucoup, visitant les États-Unis de 1923 à 1925, Paris en 1926 et 1927 et l'Italie en 1928 ainsi que le sud de la France en 1929. Il s'installa à Berlin en 1932 mais en 1936, les Nazis l'inscrivirent sur la liste des artistes “dégénérés”. Gotsch se battit de nouveau dans l'armée allemande entre 1940 et 1945, alors que nombre de ses travaux étaient détruits pendant les raids aériens au-dessus de l'Allemagne. Après 1945, il participa à un certain nombre de missions culturelles en Angleterre et en Scandinavie et s'installa sur les rives de la mer du Nord à partir de 1950. Gotsch participa à de nombreuses expositions après la guerre, notamment à Hanovre en 1955, à Essen en 1956, à Hambourg, Kiel et Wuppertal, et eut une exposition rétrospective en 1974 à Genève. Après avoir travaillé à la manière expressionniste, il glissa progressivement vers les limites de l'abstraction. Fourchette de prix: Entre 7,000 et 57,000 €.
Griebel Otto (1895-1972). Né à Meerane, en Saxe, il rencontra Otto Dix quand il entra à l'École Royale de dessin de Dresde en 1909. Il continua ses études à l'École des Arts Appliqués et fut incorporé, dans l'armée pour son service militaire en 1915. De retour à Dresde en 1918, il fut l'un des fondateurs du Conseil des Soldats Révolutionnaires. Griebel rejoignit le Parti Communiste Allemand (KPD) et devint membre du Groupe Novembre en 1919. Plus tard cette même année, il exposa avec Pol Cassel à la Galerie Emil Richter à Dresde. Il rencontra le groupe dadaïste de Berlin en 1921, grâce à ses liens avec George Grosz, Otto Nagel et Rudolf Schlichter. En 1924, il devint membre fondateur du Groupe Rouge, association d'artistes radicaux et treize de ses pièces furent incluses dans la première exposition d'Art “tout allemand” à Moscou, Leningrad et Saratow. Il fut aussi l'un des fondateurs de l'Association des artistes révolutionnaires d'Allemagne (ARKBD) et de la nouvelle Sécession de Dresde en 1931. Il fut arrêté en 1933 et nombre de ses pièces furent confisquées. Quatre ans plus tard, toutes les œuvres de Griebel furent retirées des musées Allemands. Il fut soumis au service civil obligatoire par le gouvernement général allemand de Pologne en 1944 et beaucoup de ses pièces furentdétruites lors du bombardement de Dresde en 1945. Sa première grande exposition se tint au Musée Leonhardi de Dresde en 1965. Un exposition posthume fut organisée au Museum der Bildenden Künste, à Leipzig en 1972. Griebel fut très influencé par Dix pendant les années 20. Fourchette de prix: Entre 10,000 et 60,000 €.
Grosz George Georg (1893-1959). Né à Berlin, Grosz fit ses études à l'Académie royale de Dresde dont il sortit avec tous les honneurs en 1909. Il publia ensuite des caricatures dans des revues et passa six mois à Paris, séjour qui influença son style. Lorsque la Première guerre mondiale éclata, il se porta volontaire et rencontra en 1915 Wieland Herzfelde puis publia son premier dessin dans la revue “Die Aktion”. Réformé en 1916, il prit un atelier à Berlin et produisit des dessins de prostituées ou d'anciens combattants défigurés ou autres sujets relevant du thème des ravages de la guerre. Avec Herzfelde, il fonda la maison d'édition “Malik Verlag” en 1917 et publia son premier recueil de dessins, mais il fut rappelé par l'armée comme instructeur. Plus tard il fut arrêté pour désertion et détenu dans une prison militaire. Dès la fin de 1918, Grosz avait développé un style graphique très personnel fait d'un usage très expressif de la ligne combiné à une caricature sociale féroce. Inspiré par son expérience de la guerre et par l'observation du chaos qui régnait en Allemagne après le conflit, il produisit une série de dessins qui sont autant d'attaques contre le militarisme, les profiteurs de guerre, le fossé entre les riches et les pauvres, la décadence sociale et finalement le nazisme. Avec Herzfelde et John Heartfield, le frère de ce dernier, il adhéra au Parti communiste allemand (KPD) puis, après avoir rejoint le groupe Dada en 1919, il eut à sa première exposition personnelle à la Galerie Hanz Goltz de Munich. Il organisa également la première foire internationale Dada à Berlin et se rapprocha graduellement du mouvement “Neue Sachlichkeit” qui reflétait la résignation et la cynisme qui régnaient dans l'Allemagne d'après-guerre. Quelques années plus tard, Grosz commença à livrer des dessins à la revue de gauche “Der Knüppel” et à d'autres magazines comme “Der Querschnitt” et “Simplicissimus”.Il voyagea avec Max Pechstein dans la région de la Mer baltique en 1930 puis émigra à New York en 1933. Il y fonda l'École Sterne-Grosz où il enseigna pendant plusieurs années et fut également professeur à l'Art Student League où sa nomination souleva quelques controverses. Ses œuvres furent exposées à l'exposition d'art “dégénéré” à Munich en 1937 et à l'exposition sur l'art allemand du XXe siècle aux galeries Burlington à New York en 1937-1938. Grosz, qui obtint la nationalité américaine en 1938, publia son autobiographie en 1946 et fit l'objet d'une exposition rétrospective au Whitney Museum de New York en 1954. Grosz, qui fut les des artistes qui sentit le plus les dangers du nazisme, mourut à Berlin trois semaines après son retour en Allemagne. Il fut certainement l'un des peintres expressionnistes allemands les plus audacieux bien que ses œuvres aient été quelque peu caricaturales. Il fut un dessinateur féroce qui dénonça souvent les horreurs de la guerre dans ses dessins, ses caricatures et ses peintures qui représentèrent une des critiques sociales les plus virulentes de son temps. Un critique français a décrit son travail comme “le catalogue ultime de la dépravation humaine de l'histoire”.
Fourchette de prix: Entre 80,000 et 950,000 € pour ses peintures, entre 5,000 et 300,000 pour ses aquarelles et certains dessins.
Heartfield John (1891-1968). John Heartfield, Helmut Franz Josef Herzfelde, naquit à Berlin en 1891. Entre 1908 et 1911 il suivit l'enseignement de l'École d'Art et d'Artisanat de Munich et travailla ensuite comme artiste commercial à Berlin. Il servit dans l'armée pendant un an et une fois démobilisé, il rencontra George Grosz en 1915. Heartfield, avec George Grosz et Wieland Herzfelde, fonda la revue Neue Jugend en 1916 et la maison d'édition Malik Verlag un an plus tard. Herzfelde choisit le nom de Heartfield en 1916, pour se détacher de son pays natal après avoir connu de près les horreurs des tranchées. Il fut l'un des fondateurs du club Dada de Berlin en 1918, et adhéra au parti communiste puis au début des années 20 il fonda le Grosz-Heartfield Concern avec son grand ami Georg Grosz. Plus tard cette même année, il fut l'un des organisateurs de la Première foire internationale Dada de Berlin, et fut l'un des membres fondateurs de la revue dadaïste Jedremann sein eigener Fussball et de Die Pliete. Grosz et Heartfield collaborèrent fréquemment pour des dessins et des collages, chacun apportant sa touche personnelle à un travail qui associait une grande acuité visuelle à un commentaire social mordant. John Heartfield fit son premier photomontage politique en 1924 et devint secrétaire du Groupe Rouge, association d'artistes radicaux. Heartfield fuit à Prague après la prise du pouvoir par les Nazis en 1933 et sa déchéance de la citoyenneté allemande. La plus importante exposition de Heartfield, intitulée John Heartfield et l'art du photomontage eut lieu à l'Académie allemande des arts, à Berlin-Est en 1957.
Fourchette de prix: Entre 5,000 et 22,000 €.
Heckel Erich (1883-1970). Né en Saxe, Heckel fit d'abord des études d'architecte à Dresde, où il rencontra Karl Schmidt (Schmidt-Rottluff) en 1901. Au collège technique, il rencontra Ernst Ludwig Kirchner et Ernst Bleyl. Les quatre hommes fondèrent le “Brücke” en 1905 et invitèrent par la suite à les rejoindre d'importants artistes tels que Nolde et Pechstein. A travers ce groupe, Heckle, très impressionné par les œuvres de Van Gogh, rencontra de nombreux artistes comme Marc, Feininger et Macke, qui tous visitèrent son atelier de Berlin. Fin 1908, début 1909, les Fauves eurent une influence majeure sur l'œuvre de Heckle. Des pièces de Derain, Van Dongen, Friesz, Marquet et Vlaminck furent exposées à Dresde en 1908, en même temps que celles des membres du “Brücke” et du groupe futuriste. Une exposition de Matisse à la Galerie Paul Cassirer à Berlin en 1908, eut une importance cruciale elle aussi. Il est évident que Heckel fut touché par le travail des maîtres français, et l'énergie et les vibrations de sa peinture reflètent la force de cette influence. En 1918 Heckle rejoignit le Groupe Novembre et fonda le Conseil des arts. En 1937, sept cent vingt neuf de ses œuvres présentes dans les musées nationaux furent confisquées et la Chambre des arts national socialiste interdit à Heckle de peindre et d'exposer. Après que nombre de ses œuvres aient été détruites, que son atelier de Berlin ait été bombardé, il se retira à Hemmenhofen, sur le Lac de Constance, puis enseigna à l'Académie d'Art de Karlsruhe (1949-56), jusqu'à sa retraite. Heckle, mieux connu pour ses peintures de nus et de paysages, fut l'un des plus grands graveurs expressionnistes d'Allemagne.
Fourchette de prix: entre 300 et 200,000 € pour ses bois gravés, entre 15,000 et 75,000 € pour ses aquarelles, entre 80,000 et 1,5 million € pour ses peintures.
Heckendorf Franz (1888-1962). Né à Berlin, il se spécialisa dans la peinture de paysage et dans la gravure. Il exposa ses œuvres à Berlin en 1929. Fourchette de prix: Entre 5,000 et 20,000.
Helberger Alfred Hermann (1871-1946). Né près de Darmstadt, Helberger fit ses études à Francfort et à Karlsruhe avant de s'installer à Berlin en 1894. Ayant trouvé un atelier dans la Kurfürstenstrasse, il voyagea en Norvège à en Hollande pour peindre des paysages avant de se rendre à Paris pour la première fois en 1905, où il fut très influencé par l'œuvre des impressionnistes français. Il est probable que comme les artistes de “Die Brücke”, il ait été impressionné par les Fauves. Alors que les artistes du groupe “Die Brücke” peignaient leurs paysages éclatants de couleurs à Moritzburg et à Dangast, Helberger continuait à travailler à Berlin dans un style beaucoup plus personnel, mais aussi très proche de l'avant-garde européenne d'avant-guerre. Prenant la nature comme sujet, il appliquait la peinture non diluée et en couche épaisse directement sur la toile avec la confiance et l'audace des artistes de “Die Brücke” et des Fauves. Pendant ses années de pleine activité, il était considéré comme l'un des artistes les plus importants de Berlin, mais aux prémices de la guerre, ses œuvres furent interdites d'exposition à Berlin en 1937, et il fut mis au ban du monde artistique, sa femme étant juive. Après la mort de sa femme en 1945, Helberger se suicida léguant son œuvre à la ville de Charlottenburg, qui à son tour les donna à Berlin, ville où il avait gagné sa renommée. Fourchette de prix: Entre 10,000 et 20,000 €.
Herbig Otto (1889-1971). Né à Dorndorf, Herbig fit ses études à la Kunstschule de Weimar de 1911 à 1913. Pendant la Première guerre mondiale, volontaire de la Croix Rouge, il rencontra Heckle et James Ensor. En 1919, il prit contact à Berlin avec Mueller et Schmidt-Rottluff après avoir repris l'atelier de Heckle. Il fit partie de l'exposition de la Sécession libre de Berlin en 1920 avec Feininger, Heckle et Schmidt-Rottluff. Après la mort de sa femme et de son enfant, Herbig s'installa à Rome en 1920 grâce à une bourse Massimo. De 1920 à 1929, on publia ses lithogravures dans les portefolios “Die Schaffenden” et en 1923 il reçut une aide financière d'Edvard Munch. Pendant la Seconde guerre mondiale il travailla dans une usine d'armement puis, à partir de 1944, il enseigna au Collège d'architecture et d'arts visuels de Weimar. Fourchette de prix: Entre 3,500 et 12,000 €.
Hirsch Karl Jakob (1892-1952). Né à Hanovre, il fit ses études à l'École de peinture Debschitzen de Munich, en 1911 et 1912 et se lia d'amitié avec Amadeo Modigliani lors d'un voyage à Paris après ses études. En 1915 Hirsch publia des dessins dans “Die Aktion” et exécuta huit gravures sur le thème du “Kindertotenlieder” de Gustav Mahler. Hirsch fut très impliqué dans la fondation du Groupe Novembre et exposa avec ses membres jusqu'en 1921. Hirsch partit aux États-Unis en 1933 et rentra à Munich en 1945. Fourchette de prix: Entre 5,000 et 15,000 € pour ses aquarelles.
Höch Hannah (1889-1978). Née à Gotha, elle suivit les cours d'Emil Orlik à l'École du Musée des arts et métiers de Berlin de 1912 à 1914 puis fréquenta l'École des beaux-Arts de Charlottenburg. Après avoir rencontré Raoul Hausmann elle prit part aux activités du groupe Dada en 1918 à Berlin et l'année suivante exposa pour la première fois aquarelles et photomontages avec Grosz, Hausmann et Heartfield à la galerie Naumann à Berlin. Elle travailla pour les revues “Der Dada” et “Schall und Rauch” et participa à plusieurs expositions Dada à Berlin et à Prague. En 1922 elle travailla pour la revue le “Merz” et rejoignit le Groupe Novembre. Elle rencontra aussi Moholy-Nagy, Arp et Van Doesburg et vécut en Hollande de 1926 à 1929 où elle se rapprocha du groupe “De Stjil” avant de rentrer à Berlin. Au cours de sa carrière, elle participa à de nombreuses expositions en Allemagne, en Hollande, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Elle vécut près de Berlin pendant la Seconde guerre mondiale et réussit à conserver d'importantes archives Dada. Hannah Höch s'essaya à de nombreuses formes d'art et évolua librement entre figuration et abstraction. A partir de 1922, elle collabora avec Kurt Schwitters et participa à son premier “Merz-Bau”. Elle réalisa ensuite des photomontages puis quelques collages, qui influencèrent certainement beaucoup les artistes du Pop Art quelques années plus tard. Fourchette de prix: Entre 2,000 et 10,000 € pour des aquarelles et des huiles, entre 25,000 et 140,000 € pour des collages.
Hoelzel or Hölzel Adolf (1853-1934). Né à Olmütz en Moravie, Hoelzel suivit les cours de Wurzinger, Griepenkerl et Eisenmeyer à Vienne de 1874 à 1876 avant de fréquenter l'Académie de Munich. Il se rendit à Paris dans les années 1880 où il visita les ateliers de Monet et de Manet et s'installa à Munich en 1888, année où il fonda une école d'art où il enseigna la peinture en particulier à Emil Nolde. Nommé membre de l'Académie de Stuttgart en 1905 il développa de nouvelles théories sur les couleurs, inspirées des idées de Seurat, et essaya de démontrer les théories de ce dernier à travers ses œuvres de 1910, ce qui eut un impact sur nombre d'artistes expressionnistes allemands. Fourchette de prix: Entre 4,000 et 15,000 €.
Hofer Karl (1878-1955). Né à Karlsruhe, il y étudia la peinture de 1896 à 1900 et fut beaucoup influencé par Böcklin. De 1903 à 1908, il vécut en Italie et puis séjourna à Paris jusqu'en 1913, où il fut très impressionné par Cézanne. Hofer avait rejoint en 1909 la nouvelle association des artistes de Munich, qui s'épanouit sous l'influence de l'expressionnisme et du “Blaue Reiter”. D'une certaine manière, Hofer fut considéré comme un expressionniste bien que dans son style et dans son choix de sujets, il soit plus romantique et moins explosif que ses contemporains. Dans les quelques années précédant la Seconde guerre mondiale, il devint de plus en plus difficile pour lui de travailler et on le limogea de la Berliner Hochschule en 1933. De plus, les Nazis le considérèrent comme “dégénéré” et détruisirent cent cinquante de ses pièces. Après la guerre, Hofer dirigea l'École des Beaux-Arts de Berlin. Sa première grande exposition se tint en 1924 et il connut le succès quatre ans plus tard lors d'une exposition rétrospective organisée pour son cinquantième anniversaire. Une autre rétrospective fut montrée au Berlin Kunsthalle en 1978.
Fourchette de prix: Entre 35,000 et 375,000 €.
Hohly Richard (1902-1990). Né à Löwenstein, Hohly fit ses études à l'Académie des arts de Stuttgart de 1924 à 1929. Il rencontra Edvard Munch à Oslo et fit une première exposition personnelle en 1930. En 1931 et 1932 Hohly fut membre da la Sécession berlinoise. Cependant, en 1936 les Nazis le qualifièrent de dégénéré et l'une de ses peintures fut détruite. Hohly fut enrôlé comme artiste de guerre en Ukraine et à Stalingrad en 1942 et fut transféré en France la même année. Il rejoignit le groupe du “Cavalier rouge” en 1946 et participa à l'exposition “Die Palette” à Zurich. Sa dernière exposition eut lieu au Rudolf Steiner-Haus, à Stuttgart en 1980.
Fourchette de prix: Entre 4,000 et 10,000 € pour des aquarelles.
Hubbuch Karl (1891-1979). Né à Karlsruhe, Karl Hubbuch y fit d'abord ses études à l'Académie, où il rencontra Rudolf Schlichter et Georg Scholz en 1908, puis ensuite à l'École du Musée des Arts Appliqués de Berlin. Il s'engagea dans l'armée en 1914 et y servit pendant toute la guerre. De retour à Berlin en 1922, il fut engagé comme professeur assistant de lithographie à l'Académie de Karlsruhe et participa à l'exposition de l'Académie prussienne des beaux-arts à Berlin. Il prit également part à une exposition collective intitulée “Neue Sachlichkeit” avec Otto Dix, George Grosz et Georg Scholz à la Galerie Neumann-Nierendorf à Berlin en 1928. Après 1933 les Nazis lui interdirent de pratiquer son art. Après la guerre, il fit partie de la Ligue des artistes allemands des beaux-arts, reconstituée à Berlin-Ouest. Son exposition la plus importante “Karl Hubbuch, Dessins et œuvres graphiques, 1913-1963” se tint à l'Académie Allemande des arts, à Berlin-Est en 1964. Une exposition posthume majeure, intitulée “Karl Hubbuch”, fut organisée au Kunsthalle de Karlsruhe en 1981.
Fourchette de prix: Entre 25,000 et 160,000 € pour des aquarelles, entre 5,000 et 100,000 € pour des lithographies.
Hundertwasser Friedrich Stowasser (Aurichien) (1928-2000). Né à Vienne, Hundertwasser commença en 1943 à réaliser des dessins des anciens palais viennois et des forêts environnantes. Il fréquenta l'École des Beaux-Arts en 1948 mais n'y resta que quatre mois. Il fut alors très impressionné par les œuvres d'Egon Schiele et étudia les maîtres du mouvement de la Sécession, en particulier Klimt, avant de travailler sous l'influence de Paul Klee. Il voyagea en Italie où il se lia d'amitié avec René Brö et se rendit ensuite en France en 1950 avant d'aller en Tunisie et au Maroc. Après avoir adopté le pseudonyme de Hundertwasser en 1949, il développa progressivement un vocabulaire fondé sur des signes et une syntaxe qu'il nomma “transautomatisme” et qu'il définit à partir de 1956 dans différents articles. Selon lui, la plupart des automatismes étaient responsables de l'appauvrissement de la création artistique. Il recommanda plutôt de fonder la création sur les qualités artisanales et une accumulation de détails. Il s'installa en France en 1953 et passa une année entière au Japon en 1961. Il visita ensuite l'Ouganda et le Soudan et retourna à Vienne en passant par Venise. Hundertwasser commença à faire des gravures en 1967, désirant que ses œuvres soient considérées comme le refus de la bestialité du monde moderne. Il organisa beaucoup de happenings et exposa dans de nombreux pays. Il enseigna aussi à Hambourg mais on lui demanda de quitter son poste après qu'il eut suggéré à ses élèves de peindre une énorme spirale qui