Il n'y avait pas beaucoup d'artistes réputés pour peindre des ballerines au XIXe siècle. En fait, en cherchant bien il n'y avait pratiquement que Degas…
Peindre, exhaler leur bonheur ou leur souffrance loin de leur pays d'origine à Paris, ville d'une nouvelle vie porteuse de la promesse d'un avenir meilleur, jusqu'au jour où la haine est venue frapper à la porte de leur atelier parce qu'ils étaient juifs ou étrangers pour les conduire le plus souvent vers le comble du désespoir et la mort. Le Musée du Montparnasse a ainsi voulu leur rendre hommage à travers une exposition vibrante et émouvante appelée à être prolongée après le 2 octobre 2005.
Paris était une ville merveilleuse pour ces peintres venus d'Allemagne, de Pologne, d'Ukraine, de Lituanie, de Tchécoslovaquie, de Roumanie, de Bulgarie ou de Russie, du moins jusqu'en 1933 lorsque les nazis prirent le pouvoir à Berlin et que certains journaux parisiens commencèrent à se déchaîner contre les « métèques », accusés de pervertir l'art français. Ils avaient fui leurs pays d'origine et ne pouvaient pas croire que le pays qui avait inventé les droits de l'homme puisse à son tour succomber au fléau du racisme. Pourtant, il y avait eu l'affaire Dreyfus qui à la fin du XIXe siècle avait provoqué une cassure dans le pays et exacerbé les sentiments antisémites d'une partie de la population enflammée par les discours haineux d'un Drumont et par une littérature nationaliste de mauvaise graine.
Chagall, Soutine et d'autres réfugiés comme Max Ernst ou Bellmer avaient trouvé en fait un havre de paix provisoire jusqu'à l'invasion de la France par les troupes allemandes. A partir de 1940, les décrets anti-juifs et les mesures visant à interner les réfugiés allemands ayant fui le nazisme furent l'amorce d'une féroce politique de répression qui devait conduire aux rafles et aux déportations. Certains parvinrent à échapper à la nasse en partant à temps pour les Etats-Unis comme Chagall ou Ernst mais la plupart des artistes étrangers, surtout les juifs, furent pris au piège et seulement une dizaine survécurent aux camps de la mort.
Cette exposition leur rend hommage à travers plus de 150 tableaux, dessins, sculptures, lettres, objets ou photos qui témoignent du désastre culturel qu'engendra leur persécution car ces artistes avaient participé activement à la vie culturelle française depuis 1910. A la fin de la guerre, leurs ateliers avaient été pillés, leurs œuvres détruites ou dispersées.
Par la faute de la guerre et de la défaite, les carrières de Soutine, du sculpteur Samuel Lipchitz ou d'Otto Freundlich, un maître de l'abstraction géométriques, furent brisées net.
A côté de ces artistes juifs dont les destinées furent tragiques, il y a eu d'autres peintres victimes de la barbarie nazie, notamment Jean Moulin, le chef de la Résistance ou le poète Robert Desnos qui participèrent un temps à la folle aventure du Montparnasse d'entre les deux guerres. Après 1945, il n'y eut plus que des fantômes et des souvenirs dans ce quartier où ne subsistèrent plus que quelques écoles d'art et ateliers.
A.D
Peindre, exhaler leur bonheur ou leur souffrance loin de leur pays d'origine à Paris, ville d'une nouvelle vie porteuse de la promesse d'un avenir meilleur, jusqu'au jour où la haine est venue frapper à la porte de leur atelier parce qu'ils étaient juifs ou étrangers pour les conduire le plus souvent vers le comble du désespoir et la mort. Le Musée du Montparnasse a ainsi voulu leur rendre hommage à travers une exposition vibrante et émouvante appelée à être prolongée après le 2 octobre 2005.
Paris était une ville merveilleuse pour ces peintres venus d'Allemagne, de Pologne, d'Ukraine, de Lituanie, de Tchécoslovaquie, de Roumanie, de Bulgarie ou de Russie, du moins jusqu'en 1933 lorsque les nazis prirent le pouvoir à Berlin et que certains journaux parisiens commencèrent à se déchaîner contre les « métèques », accusés de pervertir l'art français. Ils avaient fui leurs pays d'origine et ne pouvaient pas croire que le pays qui avait inventé les droits de l'homme puisse à son tour succomber au fléau du racisme. Pourtant, il y avait eu l'affaire Dreyfus qui à la fin du XIXe siècle avait provoqué une cassure dans le pays et exacerbé les sentiments antisémites d'une partie de la population enflammée par les discours haineux d'un Drumont et par une littérature nationaliste de mauvaise graine.
Chagall, Soutine et d'autres réfugiés comme Max Ernst ou Bellmer avaient trouvé en fait un havre de paix provisoire jusqu'à l'invasion de la France par les troupes allemandes. A partir de 1940, les décrets anti-juifs et les mesures visant à interner les réfugiés allemands ayant fui le nazisme furent l'amorce d'une féroce politique de répression qui devait conduire aux rafles et aux déportations. Certains parvinrent à échapper à la nasse en partant à temps pour les Etats-Unis comme Chagall ou Ernst mais la plupart des artistes étrangers, surtout les juifs, furent pris au piège et seulement une dizaine survécurent aux camps de la mort.
Cette exposition leur rend hommage à travers plus de 150 tableaux, dessins, sculptures, lettres, objets ou photos qui témoignent du désastre culturel qu'engendra leur persécution car ces artistes avaient participé activement à la vie culturelle française depuis 1910. A la fin de la guerre, leurs ateliers avaient été pillés, leurs œuvres détruites ou dispersées.
Par la faute de la guerre et de la défaite, les carrières de Soutine, du sculpteur Samuel Lipchitz ou d'Otto Freundlich, un maître de l'abstraction géométriques, furent brisées net.
A côté de ces artistes juifs dont les destinées furent tragiques, il y a eu d'autres peintres victimes de la barbarie nazie, notamment Jean Moulin, le chef de la Résistance ou le poète Robert Desnos qui participèrent un temps à la folle aventure du Montparnasse d'entre les deux guerres. Après 1945, il n'y eut plus que des fantômes et des souvenirs dans ce quartier où ne subsistèrent plus que quelques écoles d'art et ateliers.