Alors que les enchères promettaient de flamber pour les tableaux et les sculptures modernes à New York, les scores enregistrés à Paris entre le 25 avril et le 2 mai 2002 ont atteint des altitudes plutôt modestes. Une fois encore, les enchères les plus solides de la semaine ont été portées sur les meubles et objets Art Déco.
Le 26 avril, l'étude Rogeon a obtenu 39 000 euros d'une huile sur toile (50 x 61 cm) par Henri Lebasque intitulée « L'Enfant au Bonnet ». Une huile de Charles Camoin titrée « Promeneurs assis devant le pont » (65 x 81 cm) de 1925 a été vendue pour 15 000 euros.
L'étude Gridel a vendu pour 19 500 euros les « Voyages en Europe, Asie et Afrique où l'on trouve une grande variété de recherches géographiques, historiques et politiques sur l'Italie, la Grèce, la Turquie, la Tartarie, Crimée » par Aubry de la Motraye (La Haye, T. Johnston et J. Van Duren, 1727) et «Voyages en anglois et en français en diverses provinces et places de la Prusse ducale et royale, de la Russie, de la Pologne » (La Haye, A.Moetjens, Londres et Dublin, Round Meighan, Gierson et Bradley, 1732), un ensemble de trois volumes aux armes de Charlotte Emilie Lefèvre de Caumartin.
Aubry de la Motraye, un soldat qui suivit de nombreuses ambassades en Europe, fut sans nul doute un reporter avant la lettre puisqu'il décrivit avec une rare minutie les villes d'Europe et d'Orient. Il visita Istanbul en 1699 et s'intéressa notamment aux femmes dans leurs intérieurs. Certaines des planches de ses livres furent réalisées par William Hogarth et celles-ci contiennent des reproductions de tableaux exécutés par Vanmour.
Le groupe Massol a obtenu 14 500 euros d'une aquarelle anglaise du début du XIXe siècle intitulée « Scène surréaliste » (23 x 20 cm) représentant une femme nue regardant un masque d'homme barbu près d'un sablier. Une toile de l'école italienne du début du XIXe siècle titrée « David tenant la tête de Goliath » (130 x 87 cm) a été vendue pour 15 500 euros.
Le 29 avril chez Christie's, une lampe de table (hauteur 81,5 cm) constituée d'un cylindre de céramique beige nantie d'une fine plinthe en léger retrait, réalisée par Jean Besnard et Jacques-Emile Ruhlmann, créée en 1932, a été vendue pour 28 000 euros. Une suspension de Ruhlmann vers 1920, la vasque en albâtre (diamètre 70 cm) retenue par quatre chaînes en bronze argenté attachées à un motif cannelé a atteint 80 000 euros.
Un ensemble de trois vases (hauteurs : 27,5, 25,7 et 25,5 cm) en dinanderie de Jean Dunand vers 1914, enforme d'amphore posée sur un piétement tripode en fer forgé, deux à décor de rinceaux à l'antique vert sur fond noir, le troisième à col resserré à patine or et décor géométrique naturaliste, a été adjugé pour 102 000 euros sur une estimation de 12 000 euros.
Un tapis de Lanvin Décoration vers 1925 réalisé en patchwork de fourrures à motif central en étoile encadré de bordures à motifs en chevrons (240 x 182 cm) a atteint 75 000 euros alors qu'une paire de chaises d'Armand Rateau vers 1925 en chêne à piétement arqué à l'assise et au dossier souligné par un bourrelet continu, sculpté de feuilles oblongues disposées en écailles a été vendue pour 162 000 euros et qu' une table bureau, encore de Rateau, en chêne à piétement latéral plein en forme de lyre, réuni par une entretoise droite, la ceinture évasée abritant trois tiroirs a atteint 103 000 euros.
Une paire de cadres éclairant (45 x 30 cm) de Pierre Charreau en fer forgé noir et métal peint en gris a été adjugée pour 32 000 euros. Un canapé double de Paul Dupré-Lafon composé de deux éléments, les accotoirs en lames de fer forgé décorés de têtes de vis en cuivre, les deux parties reliées entre elles par une plinthe métallique à charnière (manquante), les assises gainées de cuir brun-rosé Hermès, modèle carré vers 1929 (220 x 85 cm, hauteur 50 cm) a été vendue pour 190 000 euros.
Un tapis (347 x 240 cm) en laine d'Ivan Da Silva Bruhns tissé à la manufacture de Savigny vers 1930 à fond beige, centré d'un motif géométrique de trois quarts de cercles beige, brun et vert émeraude, les extrémités ponctuées d'un côté par deux fines bandes de rayures décroissantes chocolat et de l'autre par une large bande a atteint 80 000 euros sur une estimation de 20 000 euros.