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Drouot fait de la résistance
20 Avril 2002



Cet article se compose de 2 pages.
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Axa Private Equity, ABN Amro Capital France et Barclays Private Equity France, les trois repreneurs potentiels de Drouot S.A, ont fait montre de leur impatience à la mi-avril 2002 face à l'inertie des commissaires-priseurs vis à vis de leurs offres respectives.

Ces trois candidats ont éprouvé beaucoup de mal à cerner ce dossier complexe qui ne peut les intéresser que si plusieurs études de commissaires-priseurs se déclarent disposées à participer à la relance de Drouot S.A via un nouveau modèle économique.

Pour l'instant, les commissaires-priseurs n'ont pas dérogé à leur réputation d'individualisme en évitant de se concerter pour examiner les offres de rachat de Drouot S.A et leur position de « wait and see » a fini par irriter les possibles repreneurs.

Axa a fait la plus grosse offre, soit 82 millions d'euros tout en ne cachant pas ses craintes vis à vis de l'individualisme des officiers ministériels et du risque de voir les professionnels se détourner de Drouot en snobant les ventes qui y seront organisées à l'avenir. Sans une alliance de plusieurs études importantes, la possibilité d'organiser des ventes intéressantes sera quasiment nulle.

ABN Amro, dont l'offre est actuellement de 71 millions d'euros, estime que la gestion de Drouot S.A est saine, que la Gazette de l'Hôtel Drouot peut être développée et que l'Internet et la télévision peuvent servir les intérêts du pôle de vente dont le potentiel de croissance semble évident. Le risque est toutefois grand d'assister à une concurrence accrue avec Sotheby's et Christie's et à une baisse des revenus publicitaires de la Gazette. A présent, les dirigeants de ABN Amro estiment qu'il est grand temps de répondre à leur offre.

La Barclays Private Equity France, qui a proposé 68,6 millions d'euros pour reprendre Drouot S.A, pense que sa rentabilité est prometteuse à travers le développement des ventes et des services sur Internet et sur une chaîne de télévision thématique mais à l'heure actuelle, elle manifeste son inquiétude au sujet du ralentissement des affaires sur le marché de l'art, de la concurrence étrangère sur le sol français et de la possibilité de voir un nouveau magazine rival tenter de damer le pion à la Gazette. A cet égard, le lancement d'une nouvelle revue de ce type coûterait bien moins cher que la reprise de celle qui existe depuis plus d'un siècle.

Par ailleurs, le groupe de presse britannique « Daily Mail » et la société lyonnaise Groupe Serveur-Artpriceont manifesté leur intérêt pour le pôle presse de Drouot S.A constitué par la Gazette et « Le Moniteur des Ventes » mais on voit mal ces deux titres être séparés d'emblée de cette entité, ce qui signifierait son démembrement immédiat.

Tous ces candidats à la reprise de Drouot sont exaspérés par le silence des commissaires-priseurs lesquels n'ont jamais annoncé clairement qu'ils étaient désireux de vendre. Ces derniers, qui sont 460 à travers toute la France, sont pourtant confrontés à l'urgence d'adapter leurs structures suite à l'adoption de la réforme de leur profession, le décret du 19 juillet 2001 les obligeant à transformer leurs charges en sociétés commerciales.

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