Face au manque de bonne marchandise, de nombreux acheteurs se sont rabattus sur des productions plus récentes, comme celles de l'Art Déco et l'art contemporain. Cette attitude permet d'expliquer les prix monstrueux enregistrés pour des créations de Dupré-Lafon ou d'autres ébénistes des années 1930 et même des années 1950.
Le marché de l'art représente un chiffre d'affaires annuel de 325 milliards FF par an, soit l'équivalent des recettes en impôts directs enregistrées en France chaque année. Ce n'est pas énorme mais l'art fait rêver de par le monde puisqu'il représente la quintessence en matière de création humaine.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'un journal n'évoque tel ou tel prix faramineux enregistré de par la planète pour un tableau de Cézanne, de Monet, de Van Gogh ou de Renoir. Toutefois, ces résultats mythiques ne représentent qu'un faible pourcentage par rapport au chiffre d'affaires global du marché de l'art.
On peut s'attendre à une fausse reprise en octobre lorsque des sommes conséquentes viendront inonder le marché européen en vue du transfert à l'euro. Beaucoup de possesseurs de liquidités seront alors tentés de se débarrasser de grosses liasses pour acheter des objets d'art, notamment sur le marché parisien, néanmoins pas à Drouot où tout achat en liquide est limité à 20 000 FF, mais plutôt auprès de marchands. On peut présager que ce coup de feu durera quelques mois mais ensuite, le marché sera soumis à un coup de frein qui risquera d'être encore plus brutal si la situation économique ne s'améliore pas en France avant l'élection présidentielle.
Les indicateurs économiques ont viré au rouge depuis le début de l'année avec des annonces de licenciements sans cesse répétées, une chute des valeurs boursières qui n'est pas près d'être enrayée et des informations alarmistes concernant le secteur des nouvelles technologies. Cela n'a néanmoins pas encore eu d'incidence notable sur le marché de l'art où les prix ont été soutenus par des amateurs qui ne souffrent pas trop de la crise et n'ont donc pas hésité à l'anticiper en procédant à des achats spéculatifs visant des pièces exceptionnelles.
Les prix dérapent quelque peu sur le marché de l'art tandis que les économistes ne parviennent pas de leur côté à faire des prédictions cohérentes tant le domaine économique semble volatile et soumis à des variations cycliques qui restent mal cernées.
Les millions ont valsé durant les ventes aux enchères organisées à Paris au mois de juin et durant la première semaine de juillet, ce qui semble démontrer que le marché ne se porte pas trop mal par rapport à l'économie mondiale.
Des enchères mirobolantes ont été portées sur des manuscrits, des livres (la collection Hayoit vendue par l'étude Poulain-Le Fur pour le compte de Sotheby's à Paris), des pièces d'art africain (la collection Goldet notamment), des meubles du XVIIIe siècle, des tableaux anciens et du XIXe siècle (Corot et Delacroix), des photographies et des objets Art Déco (bronzes de Bugatti, meubles de Dupré-Lafon, lampadaires de Giacometti entre autres).
Mais attention, ces enchères mirobolantes sont comme l'arbre qui cache la forêt car pour le reste, les pièces de qualité moyenne se sont assez mal vendues. En fait, les acheteurs ont pour la plupart manifesté des intentions spéculatives en acquérant des lots exceptionnels dans la majorité des cas, ce qui prouve quelque part que le marché est devenu terriblement sélectif.
J'en veux pour preuve un semestre particulièrement ardu pour les antiquaires, grands et petits, qui n'ont pas cessé de manifester leur crainte d'une récession à venir. Quant à parler du marché aux Puces de Saint-ouen, vitrine du marché de l'art parisien, on peut dire que la situation depuis le mois de mars 2001 a été plutôt catastrophique et que la morosité a gagné les quelques 2000 marchands qui s'y trouvent. De plus, ils subissent une concurrence accrue de la part des foires organisées dans le Sud de la France, à Montpellier, Avignon, Béziers ou l'Isle-sur- la-Sorgue.
Malgré la bonne tenue du dollar sur les places financières, les Américains, tout comme les Japonais, ont été rares à venir acheter sur le marché parisien lequel a été secoué dernièrement par une guerre entre organisateurs de salons qui a été prolongée par un différent entre la chambre des commissaires-priseurs parisiens et Sotheby's qui désirait organiser des ventes dans sa salle du faubourg Saint-Honoré avant l'adoption de la réforme des ventes aux enchères. A cela sont venus s'ajouter des petits règlements de comptes entre grands marchands qui se disputent âprement leurs riches clients dans une conjoncture devenue défavorable.
Le marché de l'art a offert le même visage aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne où là encore les œuvres majeures et les objets prestigieux ont fait l'objet d'intenses batailles d'enchères comme pour les Impressionnistes, certains peintres modernes et un contingent d'artistes contemporains dont les créations sont devenues plus chères que celles de glorieux maîtres anciens. Pour les pièces de qualité moyenne il y a eu peu d'acheteurs comme à Paris et les marchands américains ou anglais n'ont pas été mieux lotis chez eux que leurs confrères parisiens.
Il y a un phénomène auquel nul n'échappe, c'est la raréfaction des bonnes pièces sur le marché. Le réservoir n'est malheureusement pas inépuisable d'où la brusque montée des prix pour de nombreuses créations contemporaines très médiatisées sur le marché anglo-saxon.
Les grandes collections réapparaissent sur le marché tous les vingt ans environ mais à chaque fois, de nombreuses œuvres majeures sont acquises par des institutions dotées de gros budgets comme le Getty Museum ou le MoMA alors que d'autres, comme le Louvre, ne peuvent rivaliser avec celles-ci et comptent surtout sur des donations pour enrichir leurs collections.
Face au manque de bonne marchandise, de nombreux acheteurs se sont rabattus sur des productions plus récentes, comme celles de l'Art Déco et l'art contemporain. Cette attitude permet d'expliquer les prix monstrueux enregistrés pour des créations de Dupré-Lafon ou d'autres ébénistes des années 1930 et même des années 1950.
Le marché de l'art représente un chiffre d'affaires annuel de 325 milliards FF par an, soit l'équivalent des recettes en impôts directs enregistrées en France chaque année. Ce n'est pas énorme mais l'art fait rêver de par le monde puisqu'il représente la quintessence en matière de création humaine.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'un journal n'évoque tel ou tel prix faramineux enregistré de par la planète pour un tableau de Cézanne, de Monet, de Van Gogh ou de Renoir. Toutefois, ces résultats mythiques ne représentent qu'un faible pourcentage par rapport au chiffre d'affaires global du marché de l'art.
On peut s'attendre à une fausse reprise en octobre lorsque des sommes conséquentes viendront inonder le marché européen en vue du transfert à l'euro. Beaucoup de possesseurs de liquidités seront alors tentés de se débarrasser de grosses liasses pour acheter des objets d'art, notamment sur le marché parisien, néanmoins pas à Drouot où tout achat en liquide est limité à 20 000 FF, mais plutôt auprès de marchands. On peut présager que ce coup de feu durera quelques mois mais ensuite, le marché sera soumis à un coup de frein qui risquera d'être encore plus brutal si la situation économique ne s'améliore pas en France avant l'élection présidentielle.
Les indicateurs économiques ont viré au rouge depuis le début de l'année avec des annonces de licenciements sans cesse répétées, une chute des valeurs boursières qui n'est pas près d'être enrayée et des informations alarmistes concernant le secteur des nouvelles technologies. Cela n'a néanmoins pas encore eu d'incidence notable sur le marché de l'art où les prix ont été soutenus par des amateurs qui ne souffrent pas trop de la crise et n'ont donc pas hésité à l'anticiper en procédant à des achats spéculatifs visant des pièces exceptionnelles.
Les prix dérapent quelque peu sur le marché de l'art tandis que les économistes ne parviennent pas de leur côté à faire des prédictions cohérentes tant le domaine économique semble volatile et soumis à des variations cycliques qui restent mal cernées.
Le spectre de la crise née lors de la Guerre du Golfe en 1991 est de retour et si les prix grimpent dans certains domaines du marché de l'art, il ne faut pas oublier qu'ils concernent surtout des pièces majeures.
Dans ce contexte, il est préférable d'avoir l'âme d'un collectionneur et d'acheter d'abord ce qu'on aime, en faisant abstraction de toute idée de spéculation. A cet égard, l'art contemporain est le secteur le plus médiatisé actuellement et il conviendrait de porter plutôt ses regards sur des artistes méconnus qui créent des choses intéressantes et qui n'ont pas atteint des cotes démentielles comme Maurizio Cattelan, qui valait 80 000 dollars en 2000 et dont les œuvres s'arrachent maintenant à près d'un million de dollars, ou Jeff Koons, dont les créations «kitsch» valent aujourd'hui plus de 15 millions FF sur le marché.
Il suffit de visiter des petites galeries ou des salons d'art contemporain qui présentent des œuvres à des prix encore très abordables pour avoir le coup de cœur sans pour autant se ruiner; mais pour aimer l'art, il faut aussi essayer de le comprendre car quoi qu'on en dise, tout est lié, de la préhistoire à l'art d'aujourd'hui où des jalons essentiels ne peuvent être négligés.
Pour devenir un véritable amateur, il n'y a pas d'autre solution que de visiter sans cesse des musées et d'acheter des livres d'art. Petit à petit, on peut saisir et comprendre les motivations de différents artistes et se forger une passion pour tel ou tel domaine car sans connaissance personne ne peut déterminer des choix d'une manière adéquate.
Disons-le tout net, les grosses enchères sont surtout l'affaire des millionnaires et des grands musées mais le reste, qui représente tout de même 95% du marché, est accessible à tous. On peut finalement fixer ses choix sur des dizaines de domaines qui peuvent être aisément explorés et aimés pour se constituer une belle collection qui prendra de la valeur avec le temps…