Trois ans d'emprisonnement, 300 000 FF d'amende et vingt ans de faillite personnelle ont été requis le 27 novembre 2000 contre le galeriste Jacques Melki, 56 ans, par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour «banqueroute» avec dix de ses anciens banquiers poursuivis pour complicité. Contre ces derniers, le substitut a réclamé des peines allant de dix mois d'emprisonnement avec sursis à deux ans d'emprisonnement, dont un ferme, et 200 000 FF d'amende, la plus haute peine étant demandée contre l'ancien dirigeant de la Banque Générale de Crédit (BGC), Jean-Pierre Rein.
Jacques Melki s'était enfui en Amérique du Sud en juin 1994 puis était revenu en France où il avait été mis en examen et incarcéré pendant quatre mois en 1995.
M. Rein avait déjà été condamné pour escroquerie à deux ans de prison avec sursis et à verser 46 millions FF, solidairement avec Jacques Melki, par la cour d'appel de Paris en 1997. Jacques Melki, qui tenait une galerie rue de Seine, avait eu recours à de massifs emprunts bancaires pour sauver sa société Segame au lieu de déposer son bilan. Le passif de cette dernière avait totalisé 344 millions FF pour un actif de 11 millions.
M. Melki a admis avoir acheté et vendu des tableaux fictifs pour les besoins d'un client, pour trafiquer une écriture comptable mais a regretté que ses banquiers aient accepté de multiplier les crédits bancaires en faveur de sa société au lieu de lui proposer une autre solution.