Certes, la FIAC continue, comme par le passé, à présenter des artistes de légende comme Warhol, Donald Judd, Robert Mapplethorpe, Alberto Burri, Jean Fautrier, Man Ray ou Joaquin Torres-Garcia mais ce contingent sera nettement plus réduit que les années précédentes.
Autres valeurs sûres au programme : Daniel Buren, Jeff Wall, Dan Graham, Nam June Paik, Eugène Leroy, Ben, Gilbert & George, Jesus Rafael Soto ou Mario Merz.
Les autres «locomotives» de la FIAC sont Pincemin, Zhen Chen, Fabrice Hybert, Richard Tuttle, Wang Du, Gilles Barbier ou Wim Delvoye alors que les noms de demain seront peut-être Pascal Bernier, François Curlet, Richard Fauguet, Elke Krystufek, Los Lichis, Jason Martin, Mathieu Mercier, Zwelethu Mthetwa ou Grazia Toderi.
Bernier donne dans la taxidermie avec des animaux bandés suggérant l'existence d'une blessure. François Curlet joue dans le registre de l'hyperréalisme, Richard Fauguet est un spécialiste des installations avec des objets de consommation. Elke Krystufek expose des peintures, des collages ou des vidéos avec une connotation toute médiatique. Los Lichis, trois Mexicains, sont aussi des nouveaux rois de l'installation et en créeront une qui sera dévoilée le dernier jour de la FIAC. Jason Martin peut-être considéré comme le nouveau Soulages anglais avec ses toiles monochromes de grand format. Mathieu Mercier est plutôt un adepte du bricolage qu'il conjugue avec l'art quoique ses œuvres pourraient aisément se confondre avec des meubles vendus chez Conforama. Mthethwa, le seul artiste africain présent à la FIAC, présente des photos et des vidéos des townships sud-africains. Grazia Toderi, une artiste italienne, verse également dans la vidéo et la photographie, nouveau médium à la mode. Gilles Barbier oscille entre photographie et technique mixte. Zhen Chen expose des sculptures-symboles et des dessins.Wim Delvoye, un artiste belge un peu déjanté et provocateur, présente des dessins et également une peau de cochon tatouée.
Fabrice Hybert, l'artiste français qui monte, se signale par ses prototypes d'objets en fonctionnement (POF) en s'inspirant notamment de la vie urbaine alors que Bertrand Lavier s'inspire de François Morellet.
On trouve encore Pierre et Gilles avec leurs portraits réalisés dans des décors idylliques, Pincemin qui donne la priorité à la sculpture avec des assemblages de fragments de bois récupérés, Richard Tuttle navigue entre peinture et sculpture avec ses reliefs en contreplaqué et ses juxtapositions de couleurs, Wang Du, un artiste chinois vivant en France, exhibe ses énormes statues en plâtre qu'on croiraient sorties du Carnaval de Nice tandis que Ben reste égal à lui-même et que Jonas Mekas donne un subtil aperçu de son travail de photographe.
Plus intéressant à bien des égards, Buren donne un aperçu de sa virtuosité à combiner divers matériaux pour créer une cabane merveilleusement colorée et structurée. Robert Filliou joue avec des boîtes, des briques, des cailloux et du papier plié alors que Gilbert & George ne quittent pas leur registre habituel et que Mario Merz nous étonne avec son igloo ou son crocodile bordé de numéros en néons. Les caissons lumineux de Dan Graham et Jeff Wall traduisent l'esprit du XXIe siècle tandis qu'une occasion unique nous est offerte de découvrir ou redécouvrir les œuvres d'Eugène Leroy, un roi de l'empâtement des couleurs décédé en mai dernier.
Nam June Paik reste confiné à son travail sur la vidéo et ses installations et Jesus Rafael Soto poursuit dans le registre de l'art cinétique alors qu'on peut découvrir Alberto Burri et son utilisation de la matière. Chez les grands, on redécouvre avec plaisir la puissance de Fautrier, les sculptures épurées de Donald Judd et les objets irrationnels de Man Ray tandis que les photographies de Mapplethorpe nous prouvent qu'elles n'ont pas vieilli.
L'abstraction-constructiviste de l'Uruguayen Torres-Garcia ainsi que les œuvres de Warhol, Lucio Fontana, Atlan, Georg Baselitz, Pierrette Bloch, Victor Brauner, Piero Dorazio, Dubuffet, Estève, Pablo Gargallo, Hartung, Koons, Magritte, Armando Morales, Music, Olitsky Wesselman, Zao Wou-Ki, Graham Sutherland, Antonio Saura, Julian Schnabel, Thomas Schütte, Rodchenko, Picabia, Poliakoff ou Henri Michaux donnent un piment particulier à cette FIAC résolument tournée vers l'avenir ou plutôt déterminée à revenir le plus rapidement possible au niveau de ArtBasel. Adrian Darmon
LA FIAC change enfin de visage entre le 25 et le 30 avec sa 27e édition qui se tient Porte de Versailles après avoir demandé à chaque galerie de ne présenter qu'un seul artiste, témoignage d'un changement de mentalité sans précédent de ses organisateurs.
Il faut avouer que pendant des années, la FIAC n'a pas rempli le rôle qui devait être le sien, à savoir assurer la promotion des artistes contemporains. Résultat : la plupart des galeries qui y exposaient présentaient des œuvres de peintres modernes renommés mais décédés ou encore celles d'artistes reconnus.
La création en France est cependant loin d'être moribonde mais les artistes continuent à être confrontés à moult difficultés du fait que rares sont les galeries qui les soutiennent.
Cela fait belle lurette que le marché de l'art contemporain est contrôlé par les Anglo-Saxons alors que Paris aurait dû revendiquer la place qu'il lui revient à travers la légende de son école des Beaux-Arts et de son histoire dans le développement de l'art moderne.
Les artistes sont toujours autant pétris d'ambition, tout autant que leurs confrères étrangers qui s'estiment obligés d'y parfaire leur formation mais les professionnels ont trop longtemps pris le parti de ne miser que sur des valeurs reconnues en réduisant ainsi au maximum leurs prises de risques. Des marchands comme Zborowski, Vollard ou Kahnweiler appartiennent à une époque qui se veut révolue et bizarrement, alors que la nôtre se conjugue avec marketing et happening, il n'y a presque personne pour les imiter.
On vit certes sous le règne de la démocratie mais il semble finalement souhaitable que les pouvoirs publics imposent aux galeries florissantes de consacrer un certain pourcentage de leurs profits pour la promotion d'artistes en devenir.
Quoiqu'il en soit, les choses commencent enfin à bouger à la FIAC où les jeunes pousses d'aujourd'hui pourront avoir la chance de devenir les stars de demain pourvu que les idées en matière de création soient moins morbides et moins portées sur le social qu'actuellement et que les artistes ne fassent pas du n'importe quoi.
La FIAC accueille cette année 23 pays et 195 exposants mais le plus important cette année est qu'on pourra y découvrir de nombreux artistes dont les pièces n'ont jamais été montrées.
Le nouveau système du «one-man» show a bien été accueilli par les marchands quoique certains se proposent de présenter des artistes en alternance. En attendant, le défi est lancé et ce sera aux professionnels de relever le gant pour montrer de quoi ils sont capables.
Parallèlement à la FIAC se déroulera du 20 au 23 octobre au Carrousel du Louvre la foire d'Art moderne et de Création contemporaine «Art Paris» qui réunira 75 galeries et qui se veut complémentaire à la manifestation de la Porte de Versailles.
Certes, la FIAC continue, comme par le passé, à présenter des artistes de légende comme Warhol, Donald Judd, Robert Mapplethorpe, Alberto Burri, Jean Fautrier, Man Ray ou Joaquin Torres-Garcia mais ce contingent sera nettement plus réduit que les années précédentes.
Autres valeurs sûres au programme : Daniel Buren, Jeff Wall, Dan Graham, Nam June Paik, Eugène Leroy, Ben, Gilbert & George, Jesus Rafael Soto ou Mario Merz.
Les autres «locomotives» de la FIAC sont Pincemin, Zhen Chen, Fabrice Hybert, Richard Tuttle, Wang Du, Gilles Barbier ou Wim Delvoye alors que les noms de demain seront peut-être Pascal Bernier, François Curlet, Richard Fauguet, Elke Krystufek, Los Lichis, Jason Martin, Mathieu Mercier, Zwelethu Mthetwa ou Grazia Toderi.
Bernier donne dans la taxidermie avec des animaux bandés suggérant l'existence d'une blessure. François Curlet joue dans le registre de l'hyperréalisme, Richard Fauguet est un spécialiste des installations avec des objets de consommation. Elke Krystufek expose des peintures, des collages ou des vidéos avec une connotation toute médiatique. Los Lichis, trois Mexicains, sont aussi des nouveaux rois de l'installation et en créeront une qui sera dévoilée le dernier jour de la FIAC. Jason Martin peut-être considéré comme le nouveau Soulages anglais avec ses toiles monochromes de grand format. Mathieu Mercier est plutôt un adepte du bricolage qu'il conjugue avec l'art quoique ses œuvres pourraient aisément se confondre avec des meubles vendus chez Conforama. Mthethwa, le seul artiste africain présent à la FIAC, présente des photos et des vidéos des townships sud-africains. Grazia Toderi, une artiste italienne, verse également dans la vidéo et la photographie, nouveau médium à la mode. Gilles Barbier oscille entre photographie et technique mixte. Zhen Chen expose des sculptures-symboles et des dessins.Wim Delvoye, un artiste belge un peu déjanté et provocateur, présente des dessins et également une peau de cochon tatouée.
Fabrice Hybert, l'artiste français qui monte, se signale par ses prototypes d'objets en fonctionnement (POF) en s'inspirant notamment de la vie urbaine alors que Bertrand Lavier s'inspire de François Morellet.
On trouve encore Pierre et Gilles avec leurs portraits réalisés dans des décors idylliques, Pincemin qui donne la priorité à la sculpture avec des assemblages de fragments de bois récupérés, Richard Tuttle navigue entre peinture et sculpture avec ses reliefs en contreplaqué et ses juxtapositions de couleurs, Wang Du, un artiste chinois vivant en France, exhibe ses énormes statues en plâtre qu'on croiraient sorties du Carnaval de Nice tandis que Ben reste égal à lui-même et que Jonas Mekas donne un subtil aperçu de son travail de photographe.
Plus intéressant à bien des égards, Buren donne un aperçu de sa virtuosité à combiner divers matériaux pour créer une cabane merveilleusement colorée et structurée. Robert Filliou joue avec des boîtes, des briques, des cailloux et du papier plié alors que Gilbert & George ne quittent pas leur registre habituel et que Mario Merz nous étonne avec son igloo ou son crocodile bordé de numéros en néons. Les caissons lumineux de Dan Graham et Jeff Wall traduisent l'esprit du XXIe siècle tandis qu'une occasion unique nous est offerte de découvrir ou redécouvrir les œuvres d'Eugène Leroy, un roi de l'empâtement des couleurs décédé en mai dernier.
Nam June Paik reste confiné à son travail sur la vidéo et ses installations et Jesus Rafael Soto poursuit dans le registre de l'art cinétique alors qu'on peut découvrir Alberto Burri et son utilisation de la matière. Chez les grands, on redécouvre avec plaisir la puissance de Fautrier, les sculptures épurées de Donald Judd et les objets irrationnels de Man Ray tandis que les photographies de Mapplethorpe nous prouvent qu'elles n'ont pas vieilli.
L'abstraction-constructiviste de l'Uruguayen Torres-Garcia ainsi que les œuvres de Warhol, Lucio Fontana, Atlan, Georg Baselitz, Pierrette Bloch, Victor Brauner, Piero Dorazio, Dubuffet, Estève, Pablo Gargallo, Hartung, Koons, Magritte, Armando Morales, Music, Olitsky Wesselman, Zao Wou-Ki, Graham Sutherland, Antonio Saura, Julian Schnabel, Thomas Schütte, Rodchenko, Picabia, Poliakoff ou Henri Michaux donnent un piment particulier à cette FIAC résolument tournée vers l'avenir ou plutôt déterminée à revenir le plus rapidement possible au niveau de ArtBasel. Adrian Darmon